samedi 18 juin 2016

Fini Laos

17 juin: ouf je m'en vais! Encore une nuit passée avec des indésirables punaises de lit, minuscules, et donc pas de sommeil! Et pas envie de me regarder dormir pendant que ces bestioles se délectent de mon sang!

Mon bilan n'est pas très positif. C'est comme ça!
J'attends le vol pour Siem Reap, Cambodge. 


mercredi 15 juin 2016

Laos

Arrivée au Laos: 
23.05
Rencontré Pony, Taiwan. Il voyage pour 5 US $ / jour avec sa tente et il fait du stop.
Nous nous somnes rencontrés entre les 2 check points entre Thai et Laos. Bien sûr nous étions otages des tuk-tuk qui pratiquent des prix redhibitoires. Nous avons fait du stop, sans succès ce qui lui laissait présager du mal pour sa traversée du Laos...
Nous avons donc marché sous un soleil de plomb à 13h ...
Contact un peu dur pour commencer. Je vais finalement rester 2 nuits et changer mes plans: le bateau pour Luang Prabang est très inconfortable et pour touristes. Je pense faire moitié du parcours, prendre un bus, me promener là en bus et dormir simplement en homestay et arrivée tout au nord, descendre tout en bateau par étapes, vers Luang Prabang.

26.05 me voici en route désormais. Apprentissage du Laos. J'ai quitté ce groupe bruyant du bateau et me revoilà à dealer avec les locaux. Il me semble qu'ils sont beaucoup plus chinois qu'autre chose. 
Mais il y a , pour moi des trucs amusants: des croissants, plus chers qu'en France. Un "bureau de poste". Surtout de la montagne et des rivières. Du porc dès le matin en BBQ dans les rues. Et il fait bon, même si je suis dans les fumées de BBQ....
J'ai rencontré à Houay Xay une Hollandaise qui s'occupe de femmes en difficulté dans ces coins: battues, entre autres, violées, assez sordide. Je reste toujours étonnée, ici en milieu rural de voir ces violences. Cette hollandaise a une trentaine de personnes autour, y compris des enfants en bas age et des volontaires. Pas trop d'argent et elle remet, avec du temps ces femmes à flot pour démarrer une nouvelle vie, un petit commerce ou autre. Minimum 3 ans.... J'ai pensé 5 minutes rester et aider mais j'ai changé d'avis. Je me sens complètement décalée devant ces situations. Et surtout, cette attitude de soumission et acceptance me dépriment.

27.05: 
Pour l'instant, je ne suis pas très enchantée. Non seulement les plans ne marchent pas, ce qui n'est pas grave, mais les solutions de rechange sont aléatoires et je suis en train de baigner dedans. Je pensais descendre la rivière Nam Ou depuis Phongsaly, mais il y a un barrage qui a ennoyé la vallée....Je cherche donc à aller en aval du barrage. A suivre...
Finalement je suis les recommandations de l'office du tourisme d'OudomXai  Au lieu de monter vers Phongsaly au Nord, je vais traverser la montagne et la rivière en aval du barrage. La route est une "autoroute". Ca tranche avec ce que j'ai vu jusqu'à présent. Je pense qu'il y a des enjeux économiques: comme qui dirait un couloir pour les marchandises chinoises. Beaucoup de choses sont chinoises: tous les magasins, tous les hôtels, les restaurants. Pour les sourires il faudra repasser....Pour la route, aussi! Bonjour les travaux! Je ne donne pas cher des ouvrages: les pluies vont en avoir vite raison ainsi que des nouveaux villages-rue bâtis le long... A OudomXai j'ai trouvé un français prolixe de 53 ans, dentiste à Wallis... et un jeune belge Nicolas qui a travaillé 2 mois dans un orphelinat au Sri Lanka. Avec eux, j'ai fait une bonne rando autour d'OudomXai. Certes j'ai vu les 2 gars sympa de l'office de tourisme, sans cela je pense que je me serais bien ennuyée. Le leitmotiv du dentiste était: je ne dépense rien en voyageant, genre CC, avis aux personnes connaisseuses de CC! Donc il voyage en stop, cherche toujours qq'1 pour partager la chambre la moins chère et cherche toujours le plus gros plat nourrissant pour le meilleur prix, jusque là pas de pb je vais dire mais c'est le thème principal de bcp de voyageurs rencontrés et je trouve un peu pauvre. C'est comme un concours entre eux...
Je les ai laissés faire du stop pour leur prochaine étape, partis à 6h du mat. de l'hotel, ils faisaient tjs du stop à 9h lorsque j'ai pris mon bus. Il semblerait que ça ne marche pas trop dans le coin ce mode de transport. Il faut ajouter que les véhicules privés sont peu nombreux.
Je crois que mes espectations  de navigation fluviale sont un peu déçus: on ne descend pas la Nam Ou. Même chanson déjà entendue. Mais on peut remonter pendant 2 h environ, mais demain matin seulement. 
La descente peut se faire sur la moitié du chemin vers Louang Prabang puis il faut changer de moyen de transport, en voiture. Le tout, privé, à des prix rédhibitoires: 1000€. Inutile d'envisager de partager avec qq'1, il n'y a pas de client. Le coin est charmant, la rivière traverse des "défilés", un peu larges certes mais superbes, parfois des rapides aussi. J'ai ainsi passé une nuit en amont, j'aurais pu faire mieux ou plus long sur la rivière mais j'ai obéi aux suggestions de l'office de tourisme de OudomXai. Ils n'étaient pas vraiment documentés. C'est le problème récurent ici et souvent: tomber sur la bonne personne! Ce n'est pas un problème, j'ai fait autre chose, notamment marché dans les campagnes où les serpents étaient plus nombreux que je ne souhaitais...et gros mais pas des cobras non plus!
Le moment est venu de quitter ce lieux tranquilles et d'atteindre Luang Prabang, en bus. 

30.05. Luang Prabang. Ravissant. Entre le Mékong et un tributaire. On peut y musarder à souhait! Je ne me suis pas privée. 2 raisons à cela: les boutiques d'art de qualité se sont donné rendez-vous à LP et c'est un plaisir de voir de beaux ouvrages; ensuite, il y a plein de ruelles, en pente, propres, fleuries. Il y a un maître qui règne par là: l'UNESCO! Nous ne sommes pas en Asie pour quelques minutes!
J'ai vu du très bel artisanat, des boutiques de luxe inspirées par l'artisanat ou un relookage de l'artisanat réussit. Un superbe musée ethnologique, bien documenté et accessible à la compréhension, bavardages avec une ethnologue belge qui collationne l'art des tribus de montagne et tente de renouveller la musique, le tissage, la teinture non pas dans la façon de faire mais dans une utilisation permettant la vente des produits en tant que revenu pour les populations. Ces villages ont de la chance de l'avoir pour la découverte et la diffusion de leur production. J'ai passé des moments intéressants, riches en informations et en contacts humains. 
Mes balades le long du palais présidentiel transformé en musée, ou le long du Mékong, avec des stops dans des cafés en terrasse, ou dans de superbes temples ou des points de vue, tout ça a été très plaisant ; vu la taille de Luang Prabang, en 2 jours on a le temps de passer et repasser et de trouver le restaurant de ses fantasmes...
Il y avait des touristes certes, mais pas en grande quantité. De plus, j'ai trouvé qu'ils étaient genre bobo lorsque ils étaient français ou bien complètement opposé, jeunes hyppies tatooués, mais ceux ci ni dans les temples, ni restos.

 1 juin : route de Luang Prabang à Vang Vieng: une expérience qui illustre parfaitement les craintes que j'ai mentionnées sur la route d'Oudom Xai à Nong Khiang. Glissements de terrain, chutes de blocs de pierre, affaissement de chaussée comme un escalier...c'est assez horrible et pas nouveau. Les remèdes, il n'y en a pas sauf des panneaux indicateurs de réduire la vitesse.... La ville de Vang Vieng est un ramassis de tout ce qui est de plus affreux dans une ville: des couleurs criardes, du désordre partout. À ce sujet, je me rends compte que les asiatiques sont compulsifs avec leur rez de chaussée. Traditionnellement réservé aux animaux et outils fermiers ou artisanaux, c'est devenu "le bazaar". Les empilages montent au plafond, on achète toujours en grande quantité pour le magasin et chaque maison est un magasin! Lorsqu'on achète it est recommandé de vérifier les dates. C'est vrai partout en Asie.
Donc, toutes les portes sont ouvertes et la marchandise à la vue de chacun, et ça déborde sur le "trottoir" et la chaussée. Ça ne rend pas la marche à pieds facile car il faut regarder devant derrière et sur chaque côté voir d'ou vient le prochain obstacle.... Parfois lorsque je suis agacée de monter et descendre des " trottoirs" je cogne les voitures ou je marche délibérément au milieu de la rue bloquant la circulation...des tuk-tuk. Il y a peu de voitures, et celles qui roulent sont des pick up Toyota chers, ou de cette catégorie, Lexus...
De retour à Vang Vieng: tout autour les paysages sont magnifiques, en dehors de ça la ville tient du bouge crapuleux et sordide, au quartier qui affiche une réussite économique tapageuse, les gens sont assortis au contexte...
Je me suis trompée dans la désignation de l'hotel, ils sont tous Nan Song, du nom de la rivière qui traverse. Je n'ai pas pris en compte cette donnée et j'ai posé ma valise dans une erreur..sans conséquence mais dont le confort n'était pas à la hauteur de mes espérances. Mais j'avais une superbe vue et une moustiquaire!...je n'ai pas fait long feu ici. J'étais arrivée à pieds et je repars à pieds à la gare routière, c'est devenu une habitude dans la mesure où ce n'est pas à plus de 5 km. Ma valise roule parfaitement et je ne suis pas chargée. Ça fait partie de ma mise en condition quotidienne et ça me permet aussi de me faire une idée de la ville et de la vie locale.

2 juin : en route pour Vientiane dans un minivan VIP. Sans problème et même bien. Arrivée à Vientiane sous la chaleur je me suis fait déposer devant l'hôtel présumé....déménagé! Finalement comme je fais dans ces cas là: je me pose, commande un café et ici, il y avait des croissants en plus! et je cherche sur internet une autre solution. Je  repose mes esprits et repars lorsque le marc est déposé au fond. Et ça marche. Combien de fois ça m'est arrivé! Ne pas se laisser déborder....par la mauvaise humeur!
Je trouve une pointure convenable pour une nuit et je trouve aussi, la porte à côté, pour les nuits suivantes. Le plus "intéressant" à Vientiane, ce sont les terrasses de café, les restaurants. Le centre n'est que ça. La ville compte 1 M d'hts, et ne ressemble pas à la ville asiatique type de grosse densité, sale et haute. Il faut dire que c'est une ville récente sur le plan démographique. Début du XX eme s. Il n'y avait pas 10 000 hts. Jusque là toujours prise en sandwich entre les pays voisins et au milieu des conflits. Il s'en suit qu'il y a peu de sites à visiter et ils sont liés au bouddhisme. La ville est est le long du Mékong mais à 500 m au moins. Il n'y a pas de "communion" vraiment et pas d'aménagement non plus. C'est aussi une frontière.
J'ai fait la connaissance inattendue, dans mon hotel confortable, avec les "bed bugs" asiatiques. Ni plus ni moins agressifs que leurs congénères sur d'autres continents mais aussi indésirables...je ne m'étendrai pas, mais c'en est fini des nuits paisibles pour quelque temps, celui d'effacer les morsures brûlantes.. Du coup, je pars de bonne heure car mes voisines de nuit à l'hotel ont ajouté une couche à l'insomnie!
J'avais arpenté la ville centrale dans tous les sens; toujours dans les 8 à 10 km par jour en privilégiant la marche pour aller sur les sites et en partant de bonne heure la matin.

6 juin: je suis toujours le long du Mékong, plus près, à Thakhek à 330 km au sud. J'ai passé la nuit dans une ancienne maison de commerce transformée en hôtel et charmante. 
Je fais la découverte, tout à fait par hasard, grâce à mon nez, du commerce des animaux. Les chiens sont top one sur l'échelle! Les Vietnamiens en raffolent, de même les chinois et les coréens paraît il! 
Je m'étais étonnée, en Thailande de trouver bcp de chiens et chats, dans des états pitoyables avec des problèmes de peau ou  d'yeux, rendant tout contact avec eux impossible. Avec Sachiko, hypersensitive en matière d'animaux, nous regardions si ils étaient nourris, ce qui est le cas dans les temples et si ils étaient castrés. Notre recherche s'est arrêtée là... Cet après midi, en me promenant autour de la ville, le long du Mékong, j'ai été asphyxiée par une odeur de charogne prégnante. Rien de spécial dans le secteur qui puisse justifier cette odeur. En posant des questions par geste, en me pinçant le nez , j'ai compris qu'il s'agissait de chien mais je ne voyais pas en quoi le dit chien pouvait générer tant de désordre olfactif. Puis je suis tombée sur un gars qui visiblement n'avait pas l'intention de s'étendre sur le sujet et finalement j'ai découvert que nous étions sur la trajectoire privilégiée par les trafiquants de chiens qui partent alimenter notamment les vietnamiens et les marchés de nuit chinois ou d'ailleurs....avis aux amateurs! 
Donc l'endroit, au bord du Mékong, le long duquel je me promenais était un des points de rupture de charge pour les camions venant de Thailande avec leur chargement de chiens normalement vivants mais qui parfois ne survivent pas aux conditions du "voyage". Les cages sont vidées là sans autre forme de procès. Le business a lieu de nuit avec la complicité de tout le monde et bcp de bakshih.......pour les politiciens entre autres. Le trafic est connu et reconnu et continue. La boucle est bouclée pour les chiens des temples thai. Et moi qui croyais que en tant que créatures de Bouddha leur vie était soulagée et protégée...il semble par ailleurs que dans le plateau est-oriental du Khorat, Thailande, les moines se livrent au commerce de peau de grands chats ( tigres)...
Ceci dit, mon tour était fini a Thakhek et je pars sur Savannakhet demain matin, 3 h de route seulement. 
Il pleut tous les jours un peu le matin, ça fait tomber la poussière au moins mais on perd la propreté des pieds...
La ville est petite, pas grand chose à voir sauf à flâner le long du Mékong ce qui est très agréable. Ici aussi, des tables en terrasse le long du fleuve, en surplomb. J'imagine que quand vient le temps de la mousson il ne doit pas faire bon tomber à l'eau! Malheureusement, le fleuve n'est pas navigué: pas d'option de rejoindre Savannakhet en bateau! On y pêche, voilà tout et ça donne de simples et jolies photos! Les femmes pêchent avec de gracieux filets cloche!
Décidément, les guichetiers sont ici aussi, paresseux, grincheux, voire plus! Il paraît que la population urbaine en Laos est à 85 % vietnamienne...merci à la France qui aurait semble-t- il vivement encouragé cette vague d'immigration pour différentes raisons: d'abord le peu de présence humaine locale. Mais il faut dire en contre partie, que vue la topographie, le sol ne peut pas nourrir grand monde. Il y a peu de zones cultivables et phénomène aggravant depuis la guerre, une bonne partie est minée...! Pas surprenant donc. A voir si dans le sud c'est plus peuplé...
Aucune surprise à Savannakhet. Ma halte est sanitaire. Il fait seulement 30° et il pleut par intermitence.

8 juin: destination Paksé qui va me servir de base pour visiter le sud du Laos. J'y retrouve une néerlandaise déjà rencontrée à Muang Ngoy. Parfois on croise des gens et recroise quelques mille km plus loin!

9 juin: je vais sur le plateau des Bolaven. Réputé pour son café, le meilleur du monde bien sûr. J'ai déjà donné en Jamaïque. Le café des Blue Mountains, surtout le plus cher du monde!
A part cela, superbe! De très belles couleurs, des gens plutôt agriculteurs bosseurs. Le plateau est riche en diversité, de nombreuses rivières le parcourent, en cascades, dans des décors splendides. J'ai fait bcp de marche ces jours là, les moyens de transport étant plutôt limités. Une fois arrivée sur le site, il reste les jambes et le stop qui répond peu d'où de longues marches! 
Sauf la chaleur, toujours supérieure à 30°, cela aurait été parfait.
Dormi au nord du plateau finalement car j'ai trouvé du transport, sous des formes multiples: du stop avec un gars travaillant à préserver pour les poissons le moyen de remonter les rivières, puis un tuk-tuk, puis une carriole de citrouilles, puis un side car pour me laisser à l'ultime destination de la journée, au bord de la rivière à Tat Lo. Un hébergement simple mais bien placé le long de l'eau: les buffles et les enfants comme baigneurs!
Le lendemain, le bus après une heure de stop inneficace, pour gagner un village de tisserands. Tissage spécifique des populations Katu observé à Luang Prabang dans le musée ethnologique. Excellente journée encore le long des chemins de latérite, de caféiers, dans un hébergement encore plus sommaire mais superbement agencé. Tout en bois. Un jeune couple propriétaire de fruitiers, caféiers, et de ce homestay, dont l'épouse et les deux filles tissent. Des ananas comme je n'en avais jamais mangés: verts et suprêmement sucrés! Des durians auxquels j'ai goûté pour la première fois: consistance comme du beurre, terriblement parfumé, saveur doucereuse qui ne m'a pas convaincue.

11.06: il est temps de partir vers le sud, Si Phan Don, les 4000 îles! En route un arrêt à Champasak pour me mettre en bouche ou me préparer à Angkor. 
Non pas que le tableau change, mais les gens sont bcp plus nonchalants: un peu comme le Mekong: l'eau, comme le temps, passe. Ainsi sont les gens, peu diligents mais sachant compter à leur avantage. Tout est sujet à caution depuis les transports jusqu'aux adresses ou les info recueillies pour aller plus loin. Mais tout le monde passe son temps au téléphone....
Une nouvelle fois de la marche inattendue. Puis la traversée du Mékong avec la sensation que les gens attendent que quelqu'un arrive pour payer leur transport. J'ai donc payé pour 4 personnes, on appelle ça le prix fort. Une fois à terre, de l'autre côté, je n'étais pas à l'endroit supposé non plus...Heureusement le GPS est un bon support des erreurs d'aiguillage. Je ne suis pas chargée et je prends ces contre temps comme un exercice nécessaire...! Pourquoi pas?
Je trouve un hébergement commode, simple et confortable; puis je trouve un moyen rapide d'aller le jour même sur le site du Wat Phu, le site archéologique le plus fameux du Laos: en moto avec le gars de l'office du tourisme. Que pouvais-je espérer de mieux? Finalement j'ai eu droit également à la découverte des instruments de musique locaux, et riche d'un ananas de reste des Bolaven, je l'ai partagé avec le gars de l'office de tourisme après un diner sommaire. 
Curieux gars de 30 ans, qui a fait, dans l'ordre, 6 ans chez les moines pour avoir une éducation; moyennant le nettoyage du monastère, il avait le gîte et le couvert...puis une école secondaire pendant 4 ans, puis un blanc, puis depuis 3 ans il "tient" l'office de tourisme de Champasak, gratuitement, logé sur place. Il lui reste encore 2 ans pour être accepté comme salarié à la condition que personne n'arrive avec un backchich, pour prendre le poste...le salaire sera d'environ 150 US $. Son rôle à l'office du tourisme n'est pas décrit. Il est là, dans la bàtiment. Lors de la saison touristique, il renseigne et essaie de vendre ses services pour se faire un peu d'argent. Rien d'officiel. En saison basse, idem, avec plus de succès car les clients sont plus isolés et plus faciles à piéger, exemple moi même. Le tout a des saveurs ennuyeuses! Mais on va dire que ce n'est que de l'argent et ça ne va pas chercher bien loin. Tout est ainsi, ce n'est pas très plaisant. Cela ne m'empêche pas d'avancer.
Le lendemain, j'ai loué une bicyclette et pris mon temps pour tourner autour et le long du Mékong. J'ai acheté un billet de bus pour me rendre sur les îles du sud, au visitor center, 20% plus cher que dans les guesthouses...

13.06: me voici près de la frontière cambodgienne et sur cette zone de méandres et  d'étalement du Mékong. Un ensemble d'îles, des bancs de sable, parfois bien au dessus de la rivière, parfois à fleur de l'eau et qui sont entièrement recouvertes lors de la saison des pluies. Je suis à Don Set. La vie y est plus que relax. Les gens semblent vivre au jour le jour. Il y a bien des rizières mais ne semblent pas être travaillées. Rares sont celles qui ont été préparées pour les pluies....les ressources sont assez maigres me semble-il à part à part la pêche et le tourisme. Je ne sais pas comment c'est en haute saison : partout ce sont des guesthouses, de qualité plus que modeste à tous les points de vue. Toutes les maisons sont épicerie-restaurant-café-bar-agence de voyage et questhouse. Parfois agent de change en sus et visitor center!
Les info sont à la hauteur de la qualité: niveau médiocre. Mais sur 50 points de vente, aucun n'a le même prix ou le même parcours! Rentrer pour des explications relève d'un parcours de patience que je n'ai pas pu parfaire sans me fâcher intérieurement et j'ai renoncé. Mon but est de remonter tranquillement à Paksé avec un dernier stop sur une ile plus grande, de préférence en bateau. Je verrai en prenant le ferry demain, quelles seront les infos que je pourrai recueillir...
J'ai parcouru ces deux îles de Don Set et Don Khone. En marchant. Et ça vaut le temps passé pour les paysages le long des bras du Mékong, la tranquillité. 
En ce qui concerne la cuisine, ce n'est pas trop brillant et il vaut mieux ne pas aller regarder ce qui s'y passe. Ce n'est pas terrible. 
Dans la guershouse où je me trouvais, l'homme pêchait la nuit. Le matin, les poissons, gros et petits, pour la consommation familiale et des clients, sont jetés dur le sol, devant la maison. Les animaux (chiens/ chats mouches au moins) vont reluquer quel morceau ils pourraient bien chaparder. La maîtresse de maison de livre au vidage dans la maison et les remet par terre en attendant de les mettre dans de grands sacs plastic tissés et hop dans des glacières, sac, terre tout y va...sauf les chats et chiens.
La cuisine est à même le sol aussi. J'ai eu le malheur d'aller y faire un tour car je suivais bêtement mn interlocutrice. Un: je n'ai pas acheté lesingrédients pour qu'elle me fasse une soupe; deux: le le demain, je n'ai pas pu avaler les oeufs frits éclatés....Ma seule demande s'étant bornée à de l'eau chaude pour faire mon thé avec de l'eau embouteillée. Pour l'eau, c'est la seule option partout en Thailande, Myanmar ou Laos. Pour la cuisine, tout ce que j'ai vu au Laos en hébergement simple ou un peu plus haut de gamme était comparable: extrêmement modeste sur le plan sanitaire. Mon appétit s'en est trouvé réduit d'autant....

15.05: je suis sur l'île la plus grande au milieu du Mékong, à part cela c'est un trou du....Je m'enquiers pour demain matin ou après midi afin de regagner Paksé. Pas de pb. sauf qu'après ma balade dans l'île, je cherche concrètement l'appontement du ferry. Il n'y en a pas, il faut aller prés du pont sur lequel je suis passée à midi, à plusieurs km. Je suis au fond du sac si on peut dire. Comme d'hab. les infos sont contradictoires, comme les horaires, comme les prix. Je ne suis pas particulièrement ravie, ces joirs ci ça arrive un peu souvent à mon goût.
Les habitants de l'île ont des guesthouses vides, ouvertes au client qui ne vient pas, ils ne font rien de la journée. Les femmes s'agitent un peu plus mais tout aussi inefficaces. Je suis vraiment fatiguée. J'achète des noodles précuites car je ne peux plus sentir leur cuisine, à part si ils ont des légumes cuits vapeur. Et ici, je ne vais pas m'amuser à demander ou faire le nez sur leurs propositions, je m'abstiens donc.  Demain sera un autre jour, avec ou sans....