mardi 22 septembre 2015

Mongolie. Sud. Le Gobi

South Mongolia: Gobi
La décision d'aller dans le Gobi, bien que ferme m'a posé quelques soucis. De mon expérience dans le Nord et Centre de Mongolie, j'ai conclu que je devais choisir une agence pour éviter des déboires et rendre les choses plus faciles pour moi aussi.
Mais l'exercice me semblait difficile. Après avoir récupéré la santé: 6 jours au lit à jeun, intestins pleins, envie de vomir permanente, tout est rentré dans l'ordre après avoir pensé à prendre du Primpéran ( molécule sur internet et j'ai pu la demander en pharmacie ). Mais j'étais comme qui dirait chancelante, sans force. Il m'a fallu 2 autres jours pour me sentir capable de marcher un peu dans la rue..
Je ne voyais pas trop comment aller dans le Gobi; j'ai visité plusieurs agences, plusieurs guesthouses, voir ce qu'elles proposaient pour me faire une idée sur les moyens de partir en groupe ou seule et voir sur place ensuite.
Ces démarches m'ont été assez pénibles au motif que quel que soit le   partenaire, je n'ai pas trouvé tous ces gens très fiables. La seule chose qui les intéresse est la conclusion d'un contrat. Pas trop d'explications, et surtout pas ce certitudes.
J'ai néanmoins conclu un accord pour un tour à 5 personnes qui sont devenues 8 le jour du départ; nous sommes partis à 2 voitures dont l'une a rapidement cassé un des pistons....puis une crevaison est intervenue. Les chauffeurs conduisent, réparent, cuisinent parfois aussi....Les crevaisons sont monnaie courante ici, le changement de pneu prend moins de 12 mn. et on repart avec les pneus un peu plus lisses...un pneu prêt à servir. Un joir, nous avons crevé 3 fois....sans problème!
A ce sujet, de véhicules et aléas, je remarque que en plus d'être cinglés au volant, lors d'un problème sur la route, personne ne s'arrête. Nous avons été témoins d'un violent accident, grace â des animaux qui traversent à tout moment. Le camion s'est retourné roues en l'air sur la chaussée, le chauffeur a partiellement traversé le parebrise, les passagères l'ont tiré, démantelé inerte par le parebrise, posé par terre dégoulinant. Personne ne s'est arrêté. Ni fait mine de.. et j'ai demandé si on pouvait appeler des secours, apparemment cela était malvenu, le guide est intervenu sans plus de succès....le sujet est devenu tabou lorsque j'ai demandé si l'attitude était usuelle..
J'étais assise devant, j'avais donc une bonne visibilité. Le nombre d'animaux dans les bas côtés est assez étonnant: des vaches, des chevaux, parfois en paire. Je n'ose pas imaginer l'état des véhicules et des conducteurs avec les passagers soigneusement compactés à bord.... Ce doit être saignant!

Ces observations faites, la promenade organisée s'est passée au mieux. C'est à dire que sans une agence, on ne peut rien faire. Il faut lâcher prise et suivre. Les guides, ceux que j'ai approchés, se montrent toujours très satisfaits, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les informations sont très ponctuelles, probablement parce que leur niveau de formation est très léger. J'ai rencontré deux fois des personnes qui venaient travailler dans des ONG, à Ulan Bator et qui visitaient un peu autour avant de commencer leur travail. Elles avaient traité, chacune, avec des "guides", prof de français à l'université . Leur voyage était court, 6 jours, le prix assez élevé, 120€/ jour pour le guide plus son logement et sa nourriture, auxquelles dépenses il fallait ajouter leurs dépenses personnelles et le transport. Ces personnes étaient satisfaites. Je l'ai été moins, mais sans guide perso bien sûr.
Le désert a quelque chose de magique. L'impression que j'ai reçue diffère beaucoup de celle du Maroc, Mauritanie ou Altiplano bolivien ou même du Khirguizstan. Je ne sais pas dire si c'est à cause de tous les animaux, des gens, de l'habitat, de l'odeur de lait et de mouton qui imprègne tout ici.. 
J'ai vu que pour tous, même ceux qui mangeaient de tout, après 8 jours de cette alimentation, ils n'en pouvaient plus et aspiraient à autre chose, même la plus mauvaise pizza mongole..
Ensuite, au niveau des sites visités, pour moi, à l'exception des paysages, il reste peu de choses: les ruines des temples détruits par l'armée rouge dans les années 30...., et il y en avait pas mal, et les moines nombreux et les moines ont été pour la plus part abattus de sang froid si on peut dire...

De retour à Ulan Bator, je suis frappée par le volume d'immeubles en construction. Construction de "condominiums" de luxe, en grand nombre dans des ensembles sécurisés, mais vides. La réponse obtenue est: c'est pour loger les jeunes....avec quoi paient-ils? Le gouvernement leur donne 30% du prix!
La ville est un vaste campement. En 1960, il y avait environ 500 000 hts. Les gens arrivent de la "campagne" pour différentes raisons. Les mêmes que chez nous en ajoutant tout de même qu'ici, c'est pire qu'en Argentine. C'est le désert, la steppe; la capacité qu'offre la terre à vivre du bétail est la même depuis toujours. La steppe ne peut pas faire plus. Il faut faire autre chose, la ville par exemple si on peut dire, donc l'éducation.
Les gens mutent, dans des yourtes, à Ulan Bator. Dans des enclos. La ville s'étale sur 34 km d'est en ouest! C'est le foutoir le plus complet mais ça pourrait être pire: il y a l'assainissement des eaux usées de façon très généralisée et des canalisations d'eau potable...à peu près potables sauf dans la steppe bien sûr. Il faut y aller avec son eau, cette dernière est rare et réservée aux locaux.
Pour les eaux de pluie: rien de prévu hormis les bains de pieds...il faut dire qu'apparemment, les orages sont terriblement violents violents, peu fréquents...et les ouvrages terriblement coûteux..!
De retour à la ville, j'ai la chance de rencontrer une japonaise qui m'invite à rencontrer son correspondant mongol. Elle travaille dans une banque japonaise qui finance de gros investissements en Mongolie et ce correspondant est en charge de projets de voies ferrées en Mongolie .
La Mongolie se développe. Son réseau ferré est obsolète, créé en partenariat avec la Russie qui détient qq 50% du capital. Pour évacuer les produits miniers actuels et à venir et les passagers, il est question d'abandonner les normes russes et passer aux normes "standard"1435 mmm...rien de simple mais très intéressant. Et dans la conversation revient le thème du logement et la "bulle" immobilière à UB: trop de logements en cours, chantiers en stand by et rien ne se vend, trop cher, l'état ne peut pas participer à plus de 10% dans la plus part des financements....la boucle est bouclée, les réponses arrivent, même de façon inattendue. 

Il me reste quelques jours avant d'aller dans l'ouest de la Mongolie. Je pense voyager en bus seule, dans l'est.

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