mardi 24 novembre 2015

Nord du Baïkal

9 to 11th November Tayshet at Igor's lots of snow, for me. Nothing for them as they reach 2 m hight on January! Had my first experience with Russian banyas! So exiting! Excellent dry birch fragrances! It is kind of blend between sauna and hamam. It is individual, i mean Russian have the banya in the courtyard. The family goes there when fire is prepared. It is not hot spring. I did appreciate the experience, to be beaten with birch leaves! Like a soft massage!
12th november: 2 hours hiking around Severobaïkal with Genia and friends of him. He is involved in turism since long and he created with friends footpaths around and during summertime also do some excursions . Weather was perfect and we had good time sightseeing above the city. Then, as it is his birthday on 15th, he had plenty to do to be ready four all relatives and friends are gathering at his' and i did my way back to my flat.
13th november: Baikalskoye bus at 8 am right hand from statue in gdvakzal square. Visiting Gertruda and hiking hills around with sights of Baïkal and eastern part of it. Gertruda's house is an old and pretty one. She cooked for me...was pretty like my home, warm and all.
14th nov. retour from Baïkalskoye et musée et bibli pour internet et photos. Du moins les mettre sur le web et avoir le mot de passe wifi. C'est toujours un long travail à faire, close to boring...
15th: un saut to natural hot springs by Goudzekit. We saw an amazing lazy baby bear on the way to hot springs. So cute. And surroundings well painted with snow and ice. Temperatures today were -18 degrees C. Still ok. And people stroll around the place or in the city. Shops are open and I could do some shopping, in case, on my way for colder: oscilococcinum and also a pair of sun glasses. Last ones, from Maui, Hawaîï have been with me constantly during 14 months! Uncredible! And I lost them here in Severobaïkalsk!
November 15 th: train to Novi Urgal where I will have a night before Sacha piks me up to visit Evenki reindeer farmers. Une chance à laquelle je n'avais pas rêvé au motif que je ne voyais pas comment entrer en contact avec eux. Or Genia de Severobaïkalsk connait plein de monde et m'a trouvé ce copain, un trappeur et arrangé 4 jours avec lui. ...
Toujours d'accord pour du nouveau! Je ne suis pas restée pour l'anniversaire de Genia, car au total il y a 11h de trajet dont 4 en train ce même jour de jubilée....En revenant des hot springs, j'ai pris le train. L'hôtel à Novyy Uogan était super bien, en face de la gare, tout chaud, plus qu'à me glisser dans les draps!.... A 22h, c'est tout ce que je demandais car les "eaux" ça fatigue et j'en ai profité. Les bains sont en pleine nature, dehors et dans les bassins, chacun a les cheveux, cils et sourcils givrés...

16th: à 10h, Sacha vient me chercher à l'hôtel. Une cinquantaine d'années, vif, brun, rablé. C'est un trappeur. Mais je n'en sais rien et je ne sais pas ce que nous allons faire non plus. Il met ma valise dans la jeep, j'avais prévu de la laisser en consigne à la gare..j'ai mon ticket de train pour Tynda le 19 nov. soir. 
4 h de jeep russe, à travers la montagne et 3 h de traineau avant d'arriver dans la tanière de son copain Serguei, prés d'un lac. Le troc jeep traineau s'est fait dans la tanière de Sacha, il n'y a qu'une place pour dormir et c'est très rustique, mais il y a tout le nécessaire! Le contenu de la jeep est transvasé sur le traineau lequel est accroché à une moto neige. Nous laissons la jeep et après le thé et des biscuits préparés par Serguei nous partons tous les trois,  3 h de traineau. Il est près de 14h 30 environ, il fait -27° et je ne sors pas les mains  pour voir l'heure! Et nous commençons la virée. Je suis comme une poupée: emmaillotée avec un surplus de gants, de pantalons et de veste de chasseur. J'ai du mal a bouger, mais je ne suis pas supposée bouger sauf exception: le sol n'a rien de lisse, parfois il y a des dénivellés de 80cms en + ou en  -! ou bien des rochers de rivières gelées etc et je suis à l'arrière du traineau, je vois les paysages que nous traversons, sur une peau de renne et je ne ressens pas le vent du déplacement car je suis dos au vent. 
La forêt est plus chaude que les lacs sur lesquels nous glissons, mais elle est beaucoup plus chahutée..c'est là que sont les trappes aussi. Chaque trappeur a son territoire qui fait des km2.. De quoi se maintenir en forme! Je suis médusée! Ils sont habiles et futés. Leurs trappes sont comme celles vues au musée de Tayshet: pas un clou, tout en bois trouvé et façonné sur place, le trappeur part avec un havre sac , de la viande pour les trappes, une hache, un coutelas à la ceinture, un peu de "gniole ". 
Arrivés dans la cabanne de Serguei, le feu, le thé et aussitôt, la corvée d'eau au lac. Il fait -30... Je n'ai rien à faire et c'est la nuit de toutes les façons. Sacha prépare une soupe et pour moi ce sera du poisson. Sauf que c'est cru....et gelé. Mais c'est paraît il le meilleur ainsi avec un peu d'eau de vie. Natalia, de Krasnoïarsk me l'avait dit....nous y voilà donc! 
Comme en Mongolie: viande et ici, poisson en plus. Pour eux c'est mangé à l'"apéro" vers 18h30 avec des morceaux d'oignons et des gousses d'ail et du lard de porc congelé, débité en tranches d'1/2 cm et plus tard la soupe, 3 patates et force viande congelée mais cuitedans la soupe aussi. Du renne, surtout. L'odeur est assez forte, je l'ai dans le nez pour la prochaine fois....
Heureusement j'avais prévu un peu le coup. Mon petit dej est assuré avec mes céréales et noix, Sacha avait prévu le lait. Pour les repas, il me restait du fromage acheté au marché de Sevérobaïkal, du bon. Mais j'ai mangé du poisson cru, sans eau de vie, car pour mes 2 hôtes, c'était le mieux qu'ils m'offraient...je n'en suis pas morte, c'était gelé, l'omul du Baikal! Un must!
2 morceaux, soit 12cm env. et 7 cm de diamètre...
Sur le parcours, Sacha a eu dans ses trappes, 2 zibelines. Elles sont gelées aussi, elles vont être suspendues au dessus de ma tête pour la nuit afin de les rendre aptes à leur éviscération et travail de la peau. Elles sont terriblement douces, pas de sang, toutes propres et mortes. 
Mon lit m'a été assigné ainsi que mes couvertures et la promesse que Serguei était le préposé au feu pendant la nuit. La cabane est chaude tant qu'il y a du feu,  après c'est comme dans la yourte....et la nuit n'a pas été si chaude que ça! Personne ne ronflait, pas même le poêle! A 9 h tout le monde dormait jusqu'à 8 h du matin. 
17 nov.: Pas un bruit, il fait -35. Nous avons du boulot aujourd'hui: la pêche au trou sur le lac, 15 cm de glace déjà mi- novembre, relever des trappes autour de la cabane dans un petit rayon de 600m et ensuite partir chez les evenki Sacha et Vladimir. Petit dej normal et aussitôt la pêche. Je suis à nouveau emmaillotée, mais quand même terrible pour les pieds et les mains. Je mesure  le froid et les besoins tant alimentaires que vestimentaires. Immobiles au bord du trou qui regèle en surface aussitôt ouvert, agiter le canne à péche, enlever les glaçons le long du fil et sur la surface du trou ça ne réchauffe pas trop...mais j'ai de la chance et j'en attrape 3 très rapidement. Les autres sont plus durs à avoir. Une fois hors de l'eau, le poisson gèle aussitôt. Plus facile à porter... Au total la prise sera de 5 et les pieds et mains sont froids...Le temps de ramasser la matériel, je cours sur la glace pour me réchauffer et ils me prennent sur le traineau au passage.
Puis viennent les trappes, vérifications, recharge en viande si besoin avec beaucoup de doigté pour éviter les odeurs, les animaux sont aussi malins. Je crois que si j'avais demandé a une agence de m'organiser cette sortie, je me serais fait jeter. Et là, je suis en plein milieu et j'en profite un maximum, avantages et inconvénients inclus! J'adore les fourrures, j'avais un très bon contact avec un fourreur et maintenant, je suis à la source, la trappe. 
 Je suis ravie de participer à tout ça, même modestement , car la marche n'est pas aisée dans la neige, avec tout mon équipement encombrant, le manque d'entrainement etc...je suis plus sur le traineau à enlever la neige que j'ai dessus qu'à courir sur les trappes...
Arrivés à la cabane de Sacha et Vladimir, on relance le feu. La cabane est plus grande, deux poêles ici. On va chercher l'eau, on prépare la soupe, le poisson pour ce soir. Il sera cuit celui là, mais pas mieux: l'huile a une odeur jamais connue avant. De plus le poisson est enfariné copieusement, comme ça il s'imprègne bien du goût de l'huile.... 
Super! Nos hôtes arrivent dans la fin d'aprés midi, la nuit tombe vite ici, à 5h c'est la nuit ! Je vais aux rennes qui s'approchent pour me sentir, me lécher, ils attendent des granulés...il y en a une vingtaine, adultes et jeunes mâles et femelles. Ils servent au transport pour le traineau ici. Sur le traineau assez peu de choses mais quand même, hache et tronçonneuse pour dégager si les arbres tombent, un fusil, un peu de nourriture pour les trappes et le trappeur...et un havre sac.
J'ai été frappée de l'humour de ces gens là. Ils sont souriants entre eux. J'étais seule parmi eux et je pense qu'ils m'oubliaient, donc actaient comme si je n'étais pas là..ils ont joué aux cartes, nettoyé, fait la vaisselle, soigné le renne blessé, nourri les autres, les chiens, arrimé ce qui devait l'être, sans bruit, sans précipitation. Les urgences ne sont pas proches d'eux. Pas trop de soucis non plus. Au lit à 8h30 jusqu'a 8 h le matin où il ne fait pas encore jour...du moins en cette saison. Ils bavardent sans cesse et vaquent à leurs occupations. Le tout accompagné de rasades de vodka, dans la maison. Je ne sais pas dehors. Pour sûr, au moment de se coucher, le Sacha de cette cabane ne tenait plus sur ses pattes; le soir suivant, il tenait debout. Peut être ne boivent ils tant que lorsqu'ils ont de la visite...aucun moyen de savoir. Personne n'entrave rien à l'anglais ici. Il n'y a pas de courant électrique, pas de téléphone. J'imagine qu'une bonne partie de ce qui était dans la jeep était pour refaire les stocks des 3 cabanes...Au retour, nous avons chargé des bois de cerfs en quantité. Le jeune Sacha doit être le leader en quelque sorte, il s'occupe du troc en tout genre de façon à ce que rien ne manque. Mais tout reste a minima. Ils ont quelques assiettes pour la soupe, métalliques, mais pour le reste, ils mangent sur du papier. L'eau étant rare on essuie plus que l'on ne lave. Il y a tout un système de pots avec l'eau. Il faut être professionnel pour s'y retrouver: l'eau de se laver est récupérée dans une bassine, celle de laver les légumes dans une autre, celle de la vaisselle une autre; il y a l'eau froide que l'on peut boire, dans un sceau. L'eau sur le poêle, non consommable que l'on soutire d'un autre sceau.....il vaut mieux demander..!

Traineaux attelés aux rennes. Conduite du traineau, motivation des animaux, 4,  en leur caressant les flancs avec des rennes en cuir et en leur criant des encouragements. La poupée sur le traineau n'en demandait pas plus. Le conducteur est très attentif car il doit tout anticiper des dénivellations, des arbres en travers, de la qualité du sol, même si le renne a du flair pour le danger. J'ai adoré. Même pas froid tellement j'étais occupée à tout manger des yeux et écouter. La magie des clochettes des rennes comme si ils se jouent du trajet! Tout glisse. 
Tout prend du temps et ainsi se sont passés ces jours. Ces hommes ont travaillé à leurs tâches habituelles, routine, moi, j'étais entre parenthèse. Je ne pesais pas lourd dans leur routine et Sacha a tout fait pour que je puisse être aux premières loges et m'a garanti la chaleur. Finalement, et comme je le pensais, le froid est un problème, à - 35 si on ne bouge pas. Eux, ils ont scié, fait des trous, porté les troncs, fendu le bois et je ne sais quelles activités autres, mais ils sont toujours en mouvement dehors. J'ai eu froid aux pieds immobile à pécher, mais en courant, je me suis réchauffée, sans douleur. Même sur le traineau pendant 2 heures, bien enmaillotée, immobile mais sur mes gardes pour ne pas tomber, je n'ai pas eu froid.
J'ai été délicieusement ravie de mon expérience!
  


dimanche 8 novembre 2015

Le long de l'Yenisseï

Découverte de la vallée de l'Yenisseï
Un des 3 plus grands fleuves russes. Il prend sa source dans les Sayan Mountains et en Mongolie, car l'Angara, lui, est l'exutoire du lac Baïkal, dont le principal tributaire est le Selenga qui prend sa source en Mongolie. Chacun des 2 fleuves est très puissant et roule une quantité d'eau impressionnante d'ou la création de barrages pour la production hydroélectrique, qui sont tjs dans les 13 premiers au monde! Mais loin derrière la Chine et le Brésil tant en matière de capacité que de production.
Il coule vers le nord, dans l'océan glacial.
Bref je suis à 800 km de Yeniseisk ma précédente étape et à 350 km de Kysyl, la prochaine demain.
Observation: meme avec des températures négatives et la neige, les femmes sont chaussées avec des chaussures de cuir fin et à talons hauts...!Élégance d'abord!
La route pour atteindre Kyzyl est non seulement d'excellente qualité mais aussi tout le long, ce sont des paysages de steppe ou montagne somptueux. Plus on va vers le sud, plus la taïga disparait au profit de la steppe qui passe de la steppe cultivée à celle de pâturage, même si celui-ci est maigre.
La route suit la chaine de montagnes franchit différents cols. Du bonheur même si le temps est à la neige. Au retour, j'aurai un autre point de vue, ensoleillé!
Kysyl en elle même ne m'a pas vraiment séduite; le bourg s'étire indéfiniment. Trois bâtiments sortent tellement du lot sur la même avenue que c'est quelque peu surprenant. ... Il paraît que la région est riche en minerais en tout genre, précieux. Tout est en place pour un acheminement efficace hors de la région, même si les habitants montrent des velléités d'indépendance, comparables à ceux des Chéchènes... Je ne connais pas la topographie de la Chéchénie, mais ici, on peut très facilement préparer les embuscades..

L'hôtellerie de Kyzyl est un peu limitée et je ne pratique pas le couch surfing, je ne sais pas si ça marche jusque là,  je n'ai pas été séduite pour rester plus longtemps que 2 jours. D'autre part, comme en Mongolie, hors la ville, les moyens de transport sont très limités et les agences de voyage ne travaillent que 2 à 3 mois par an ici....
L'occasion m'a été fournie au centre culturel d'aller en yourte pour 2 jours chez des nomades. Je n'ai pas sauté dessus à cause de la nourriture et du froid...j'ai déjà donné! Peut être erreur, j'assume.
Je retourne sur Krasnoyarsk en vue du Lac Baïkal nord. Au total, le long de l'Yenisseï, ce sont quelques 2500 km, de quoi m'allouer un peu de repos.