lundi 14 décembre 2015

L'extrême Est Russe

Decembre 3 :
La route est longue vers la mer, que je ne vois pas encore....De plus l'arrivée très matinale à Komsomolsk fait que je ne suis pas bien réveillée pour prendre des décisions...et j'ai choisi, pour rester à Komsomolsk, un hotel près de la gare de bus. C'est très facile grâce à un système comme Google map mais russe, de me diriger. Toutes les villes russes ne sont pas répertoriées, dommage.
Pour des raisons indépendantes de ma volonté, la météo ne joue pas pour moi. Il n'y a pas de bus pour qq jours compte tenu d'une grosse dépression cyclonique riche en neige...et je vais changer mes plans et reprendre le train. En attendant, j'arpente la ville, plate, enneigée, ventée mais dont les habitants sont plaisants, pas mal de troquets, genre salon de thé avec du sucré/ salé, des jeunes. Que font ils là? Il y a qq usines notamment de construction aéronautique, armement...et des stations de sky à proximité.
Les bätiments ont des couleurs pastel, tourettes aux angles de rue...amusant pour une création des annés 30! Parfois, les allures sont grecques...
Hormis attendre la fin de la depression, pas grand chose à faire. Je vais partir à Khabarovsk demain et voir.
Decembre 5:
Encore 10 h de train pour 400 km! Il est encore 7 h du mat. lors de l'entrée en gare. Ici, l'expression ne veut rien dire car les quais ne sont jamais couverts.
J'attends donc un peu avant de décider où je vais dormir et comment je m'y rends. Il vaut mieux appeler un taxi que prendre ceux qui attendent devant la gare.  Une jeune femme qui arrive va le faire pour moi avec mon tel., la compagnie rappelle pour indiquer le n° du véhicule et l'affaire est dans le sac à condition de trouver le taxi en question...
Ici à Khabarovsk on pourrait pour un peu imaginer que l'on est à San Francisco, plan en damier sur une topo agitée = il faut un peu de souffle! Mais ça vaut le coup. Même temps que Komsomolsk, mais la ville est bien plus grande, au bord du même fleuve avec des perspectives et un beau river side. Dommage pour le soleil..

Décembre 6 : 
Toujours surprise par les températures! Il fait -12 et j'ai chaud!  Je vais à Sakhaline Island, manger du poisson frais, peut être déjà du king crabe et des coquilles St Jacques...et je suis gratifiée par un rapide rayon de soleil, ça change tout!
J'ai tout réservé et le taxi m'amène à l'hotel sitôt arrivée. Je commence la visite ce soir peut être...au resto!
Non pas de resto, mais j'ai eu le temps avant la tombée de la nuit de voir de quoi il retourne. Je suis en dehors de la ville dans laquelle il n'y a pas grand chose de vraiment intéressant. 
Un  tour du marché d'abord, qu'y a-t-il a vendre? Des king crabes et des coquilles. La taille est énOOOrme....! Une seule coquille fait un repas! Elles sont vendues sans le corail, le pied fait prés de 8 cm de diamètre!
Décembre 8:
Un tour à la "plage", Kostacov, il fait très beau, les couleurs sont magnifiques et j'ai marché par monts et par vaux un peu partout. L'eau est un peu difficile d'accès, prétendument parce que beaucoup de bases militaires...j'ai surtout vu des bâtiments de pêche quasi à l'abandon, d'autres superbes et surtout des cargos. Tout arrive du continent. Et tout part sur le continent: minerais, gaz, pétrole etc... 

Aller sur les iles Kuriles est un challenge administratif, bcp d'autorisations, et technique à cause de leur situation: loin du continent, dans région très ventée,  aéroports sommaires. Pour les bateaux c'est pareil. Il ne faut pas avoir de timing car les itinéraires changent, ne parlons pas des horaires. C'est l'une des explications du prix demandé par les agences de voyage: 20 000 à 30 000 euros pour 10 jours...une rente! Je ne pleurerai pas mais si l'aventure m'est proposée hors agence, je fonce aussitôt. Ce sont les îles qui prolongent le Kamtchatka, arc de feu du Pacifique et se prolongent par le Japon auquel elles appartenaient et qu'il a perdues lors de la 2 de world war.
Je pense qu'une bonne partie de ma curiosité sera satisfaite au Kamtchatka.
Décembre 9: 
Retour au continent, contente, fatiguée et accompagnée d'un joli rhume, le nez...homéopatie et pain toasté aillé à forte dose pour ses vertus antibiotiques.
Decembre 10 à 13:
Je me suis bien promenée à Khabarovsk, dès lors que la neige s'est arrêtée de tomber et que les engins ont déblayé des accès un peu partout. L'hôtel dans lequel je me trouve est en travaux et j'ai eu un haut le coeur en arrivant car j'ai vu un chantier et pensé que l'hotel était condamné et moi sur le carreau!
Tout s'est arrangé avec le n° de tel.! Des jeunes, m'ont accueillie ci ce n'est recueillie et adoptée. Les uns prennent soin de me faire visiter ceci ou cela, les autres vont me prendre en charge au Kamchatka pour visiter, et le dernier, Kosta, me prendra en charge à mon retour à Vladivostok le 3 janvier. 
Les fêtes sont programmées, je ne sais pas comment, mais on verra bien. Ces jeunes sont des étudiants, plus ou moins habiles en anglais, mais ils veulent faire mieux. Un régal pour moi, c'est plaisant, instructif et Kosta est un ingénieur en  bâtiment qui se spécialise dans le droit des affaires internationales, l'anglais lui est indispensable. A Khabarovsk, il ne fait que ça, il est de Vladivostok. Fin Décembre, il revient à Vladi... Ses copains de chambrée à l'hotel sont des sportifs, pareil, ils sont là pour un but bien défini et retournent au Kamtchatka le 17 dec., le même jour que moi....
Il a fait très beau, marcher avec mes bottes n'est pas top, mais je n'en ai plus pour longtemps.. Il me tarde de mettre mes pieds à l'air!

mercredi 2 décembre 2015

Yakoutia et les diamants

Novembre 20: il est 15 h lorsque j'arrive à Tynda, il fait déjà sombre. Pour la première fois je vais utiliser les services hôteliers de la gare. Et ce n'est pas mal. Pas besoin de chercher à la tombée de la nuit quand tous les chats sont gris!
Une fois débarrassée de mes bagages, il fait ici -32.., je vais chercher ce qui se passe en ville...! Pas grand monde dehors. Le temps de me dégourdir les jambes pendant 2 heures et je retourne à la gare. Elle est " comme un oiseau qui prend son vol" paraît il, est excentrée du noyau urbain. Lequel, né en 1974 n'offre pas grande attraction. 
J'ai envie de boire. J'avise un magasin comme il y en a bcp: petit, tout est sous verre, la marchande se trouve derrière la talanquère et attend la commande. Pas très facile pour choisir quelque chose qui se trouve à l'arrière!!! Je vois des bouteilles de bière et j'en demande une. Je comprends que ce n'est pas possible mais je ne sais pas pourquoi. J'insiste un peu et tout le monde m'explique que non. Avec force gestes la marchande me dit qu'en faisant le tour du magasin je vais trouver de quoi boire...  En effet, il y a un bar à bière et j'entre. Pas grand monde, 3 filles bien mises boivent de la bière et cela me donne confiance. Pas de petite bouteille, on boit au verre, et de 500ccl s'il vous plait! D'accord. Je crains l'overdose et je demande des cacahuètes ou qqchose similaire: il n'y a que de petits poissons secs, crus, ou  de la viande sèche et crue aussi, niet pour moi. Pendant ce temps, les filles rassemble les 3 mots d'anglais qu'elles connaissent et m'invitent à leur table. Elle n'en sont pas à leur premier verre, la table est un cimetière de têtes de poisson et de verres vides. Pas de problème. Elles travaillent à la gare, nous sommes à 400 m, ont entre 31 et 35 ans, ont 1 ou 2 enfants, vivent seules sans mari, aiment à se réunir plusieurs fois par semaine ici. Elle rêvent d'aller travailler à Vladivostok. Elles viennent d'une célébration quelconque et ont reçu des cadeaux qu'elles me refilent: boites de chocolats, de biscuits, de gâteaux à la crème, un peu renversée, des fruits. Il est 21h lorsque je rentre à l'hôtel où elles me raccompagnent. A l'hôtel, les "administratives" me font la fête aussi...jusqu'à 1h du mat. et je prends le train pour Neryungri à 10h. Tout va bien.
Novembre 21: en route pour Yakoutsk. Presque 6 h de train à nouveau, de jour cette fois. Taïga tout le long. Il est 16 h en arrivant à Neryungri. Je ne sais pas trop comment aller à Yakoutsk. Il y a un train, mais pour les marchandises seulement. Restent l'avion et le taxi collectif sans horaire, il part quand il est plein. 
Je commence à poser des questions et j'ai le sentiment de déranger. Une petite voix vient à mon secours sous la forme de "Yakoutsk"  répété doucement, comme en catimini dans l'enceinte de la gare. Je me dirige vers le gars qui me répète le même mot. Je cherche à voir le véhicule, de quoi il s'agit, c'est un super Toyota 4x4 avec 2 dames à l'intérieur, nous convenons du prix et pas le temps de respirer que je suis en voiture pour 10 à 12 h de route! Je suis assise à l'avant, super mais il fait nuit pour les photos. Je comprends que le chauffeur roule tout d'un trait. En fait, il est le seul conducteur, ce qui me fait un peu trembler, mais il s'arrête un peu en route pour les toilettes et se restaurer un peu. Le couple de dames, sont la mère et sa fille. Tout va bien encore. Le gars conduit vite et bien, nous ne sommes pas nombreux sur la route et il la connait bien. La route elle même a à peu près la largeur d'une voie rapide, voire autoroute, le revêtement est 50/50: super et engravé seulement. Moyenne sur le parcours 70km/h.
Novembre 21:
Nous arrivons à Yakoutsk à 3 h du mat. , l'hotel que j'ai réservé n'existe pas....Le chauffeur de taxi passe  des coups de téléphone et me conduit à un hotel, le moins cher de la ville à 50€ la nuit, et je lui suis très reconnaissante de ne pas m'avoir laissée sur le carreau! C'est un chinois qui dit quelques mots d'anglais.
Les adresses ici sont un peu difficiles à comprendre et la recherche, comme au Japon, se termine la plus part du temps par un appel tél. à la personne de l'adresse...
Je suis à Yakoutsk, je me couche et ne demande pas mon reste, la nuit sera courte.

Nov. 22, dimanche: premières impressions:
Comme si je revenais en Mongolie: les gens sont aussi sympa qu'à Oulan Bator. Langage du visage, très similaire. Aussi gracieux! Tous ont les yeux bridés, dur à lire. On voit surtout des femmes. Grands manteaux de vison, renard et autres. Des chapeaux et bottes en fourrure aussi. Peau de renne pour les bottes, semelle de feutre, surmontées de broderies. Presque toutes les femmes ont ça aux pieds. Ma découverte commence, lentement pour ne pas glisser, mais ça ne glisse pas trop car l'air est très sec et la neige reste poudreuse au sol. Les chaussées sont à peu près dégagées.
Pas très sympa la ville. Pas grand chose non plus. Sauf beaucoup de buildings très récents, design, sur pilotis à cause du permafrost. Le centre ancien est ridiculement petit. Les bâtiments d'origine, en bois ont succombé aux incendies ou s'engloutissent dans le sol. Dans la "banlieue", des maisons bois que j'aperçois en bus de ville, un tour de ville tous azimuts.
Je cherche une connexion internet. L'hotel est en panne. Premier tip est un tuyau percé. Second tip: un café, marche mais comme mes clignotants. 
J'y passe 3 h pour transférer seulement 30 photos. Mais j'y ai un repas complet et bon. J'y ai le temps d'apprécier les consommateurs du dimanche et de voir défiler les manteaux de fourrure. 
L'air est extrêmement sec, ça me fatigue bcp les yeux en dépit de force gouttes et aussi, il y a bcp d'électricité statique. Tout ce que je touche m'envoie une décharge....Je suis ennuyée pour internet, mais je vais rester au même hotel, bien placé, commode en tout et avec un bon petit dej. et ce sera tout pour aujourd'hui, la nuit a été très courte.
Les musées réputés ouverts ne le sont pas. Je marche dans la ville, le soleil se lève à 9h et se couche vers 16h. La fenêtre est courte! Les couleurs sont un peu glauques et ouatées. Les ciel devient rouge, rose très tôt l'après midi et c'est superbe et court. Je fais un peu les magasins.
Ils ont un musée Trésors de Yakoutia: on fait le tour en 40 mn, sans explication mais bien gardés. Pas de photo, juste plaisir des yeux et tant par les sculptures sur os ou bois de renne ou dents de mammouth ou diamants, c'est superbe! Comme à Moscou, c'est un peu rapide et sec. Deux ou 3 musées ainsi et la journée est finie. Compte tenu des conditions climatiques locales, les journées de travail sont plus courtes pour certains et les salaires plus élevés....oú est l'erreur? Tout le monde ne mange pas dans le même plat ici non plus! 
J'ai pas mal marché à Yakoutsk, il fait soleil, c'est très agréable, tout semble féérique: la glace sur les arbres ressemble à autant de diamants, tout est recouvert de neige, la lumière est très belle l'après midi au soleil couchant. J'ai été bien paresseuse avec mes photos car pour cela il faut se déganter, attraper le tél., le réchauffer, etc...bref se geler.... 
Les jours suivants se déroulent un peu pareil, internet revient à l'hotel et je cherche à aller voir une mine à ciel ouvert, à Mirny, à 850 km. Cela me met en contact avec une agence de voyage qui saute sur l'occasion pour me faire des propositions mirobolantes et top end en prix. Sauf que les prix me sont annoncés à 23h45 la veille d'embarquer dans l'avion. J'ai tout fait par internet, suis allée chercher mes billets d'avion et à 23h50, je répondais que je ferais mes affaires seule, sans ses bons et chers offices. En tout et pour tout, il m'offrait les services d'un chauffeur pour me prendre à l'aéroport à 18h, aller voir 2 musées en arrivant ( ils sont bien sûr fermés à tte heure là), me ramener à l'hotel. Le lendemain, m'amener à la mine à 9 h( il fait encore nuit) celle ci est dans la ville même et à un parc de loisirs et me ramener à l'aéroport à 11h30 avec les services d'un interprète pendant toute la durée de mon séjour. En tout et pour tout 5 h. De temps. Le tout pour la modeste somme de 450 euros. Sachant que l'interprète avait 23 ans et n'était pas de la ville et recevait en salaire moins de 30 euros et le chauffeur était une agence de voyage locale recevant 60 euros pour sa prestation! Pour la difference, c'est l'agence de Yakoutsk qui l'empochait.
Ces 2 personnes m'attendaient à l'aéroport. J'ai tout décliné, payé la course du taxi ( 1,30 euro) et l'interprète s'est proposée comme amie, heureuse pratiquer l'anglais si je voulais bien... Chose que j'ai appréciée hautement. Voilà un peu les Yakoutes....beaucoup la Mongolie.
Nous avons passé une bonne soirée, sommes allées dîner ensemble avec Natalia, ses infos sur les sites à voir étaient les textes que j'avais visités sur internet....,elle m'a aidée à trouver un hotel bon marché et le lendemain, je suis allée avec elle voir ses professeurs à la fac qui étaient friands de pouvoir parler anglais ou français avec moi. Ils m'ont gardée une heure, étaient ravis. Natalia aussi et je l'ai payée ce qu'elle aurait reçu de l'agence de Yakoutsk.

Retour à Yakoutsk, à nouveau 14h30 de mini bus, encore la chance d'être à l'avant. Le chauffeur, à nouveau, à conduit seul, de jour cette fois et nous étions 10 dans le minibus. C'était sympa. Aucun chauffeur ne ferait ça chez nous...invraisemblable et pas le moindre signe de  lassitude à l'égard des passagers...et de leurs fantaisies! Car le chauffeur fait aussi office de débardeur des bagages, il vient chercher le client devant la porte ( trouve le lieu parfois, sinon, c'est du téléphone-guidage) et attend qu'il soit prêt, éventuellement revient en arrière si le client a oublié qqchose! On rêve!
Il m'a laissée à 2h du matin à la gare de Neryungri où j'ai passé la nuit. L'"administradora" a eu la gentillesse de me dire que le train pour Tynda était à 8h20 et qu'elle me réveillerait à 6h30. En fait, elle m'a vendu 4 h de chambre et prévient que le temps est écoulé...amusant et pour moi, utile. 

Novembre 29:
Au réveil, l'administratora me dit d'aller chercher mon billet. Ce que je fais in petto, sauf que l'ATM est en panne, que la gare ne prend que du cash, que je dois affréter un taxi pour aller en ville etc...de quoi me mettre mal avant le lever du soleil. Karacho, comme ils disent, "bien ou ok", me voilà en taxi, prix convenu, le premier ATM est en panne...on en fait 3..la tension monte et mon coeur aussi..c'est idiot, mais je marche comme ça. Peur, stress et angor. Ouf, j'y arrive et je suis toujours dans les temps avec un taxi qui ne rend pas la monnaie sur une grosse coupure. Tant pis, j'ai du cash. En fait le pauvre bougre a besoin de faire de la monnaie aussi, et pendant que je me débats avec ma gracieuse, il arrive avec la monnaie...
Ce n'est pas tout, je dois aller faire un minimum de toilette, m'habiller, rassembler mes affaires et me présenter au train dans les temps. 
Ce démarrage aura été dur. Et l'arrivée à Tynda facile. Je vais rester à la gare encore, le train vers Komsomolsk part les jours impairs, c'est tout de suite ou dans 2 jours. Ce sera dans 2 jours. Je vais dormir dans un lit pour le moment.
Novembre 30 et decembre 1r:
Trouver qq'1 pour se faire comprendre est dur. Je pensais aller dans un village Evenki à proximité. Pas d'horaire affiché, personne pour me renseigner. Il fait beau. Je laisse tomber. Je tente un musée:fermé, on est lundi. Je termine, après une bonne promenade, à la bibli pour internet. J'y passe la fin de l'après midi, le flux est très lent: il m'a fallu 3 h pour transférer les photos de la caméra à l'Ipad! Le temps de trier les photos, faire les albums, j'en ai assez! Je vais faire un autre tour en "ville", de nuit.... Demain, j'irai au musée du BAM et j'aurai une interprète, prof d'anglais en retraite qui arrondit ses fins de mois limitées, ce sera une bonne et utile idée. Un autre tour à la bibli, maintenant que je sais comment y aller, pour finir les photos, sans légende, de Yakoutsk. 
Un petit marché pour 36 h de train et je suis prête.


ière fois je vais utiliser les services hôteliers de la gare. Et ce n'est pas mal. Pas besoin de chercher à la tombée de la nuit quand tous les chats sont gris!
Une fois débarrassée de mes bagages, il fait ici -32.., je vais chercher ce qui se passe en ville...! Pas grand monde dehors. Le temps de me dégourdir les jambes pendant 2 heures et je retourne à la gare. Elle est " comme un oiseau qui prend son vol" paraît il, est excentrée du noyau urbain. Lequel, né en 1974 n'offre pas grande attraction. 
J'ai envie de boire. J'avise un magasin comme il y en a bcp: petit, tout est sous verre, la marchande se trouve derrière la talanquère, et attend la commande. Pas très facile pour choisir quelque chose qui se trouve à l'arrière!!! Je vois des bouteilles de bière et j'en demande une. Je comprends que ce n'est pas possible mais je ne sais pas pourquoi. J'insiste un peu et tout le monde m'explique que non. Avec force gestes la marchande me dit qu'en faisant le tour du magasin je vais trouver de quoi boire...  En effet, il y a un bar à bière et j'entre. Pas grand monde, 3 filles bien mises boivent de la bière et cela me donne confiance. Pas de petite bouteille, on boit au verre, et de 500ccl s'il vous plait! D'accord. Je crains l'overdose et je demande des cacahuètes ou qqchose similaire: il n'y a que de petits poissons secs, crus, ou  de la viande sèche et crue aussi, niet pour moi. Pendant ce temps, les filles rassemble les 3 mots d'anglais qu'elles connaissent et m'invitent à leur table. Elle n'en sont pas à leur premier verre, la table est un cimetière de têtes de poisson et de verres vides. Pas de problème. Elles travaillent à la gare, nous sommes à 400 m, ont entre 31 et 35 ans, ont 1 ou 2 enfants, vivent seules sans mari, aiment à se réunir plusieurs fois par semaine ici. Elle rêvent d'aller travailler à Vladivostok. Elles viennent d'une célébration quelconque et ont reçu des cadeaux qu'elles me refilent: boites de chocolats, de biscuits, de gâteaux à la crème, un peu renversée, des fruits. Il est 21h lorsque je rentre à l'hôtel où elles me raccompagnent. A l'hôtel, les "administratives" me font la fête aussi...jusqu'à 1h du mat. et je prends le train pour Neryungri à 10h. Tout va bien.
Novembre 21: en route pour Yakoutsk. Presque 6 h de train à nouveau, de jour cette fois. Taïga tout le long. Il est 16 h en arrivant à Neryungri. Je ne sais pas trop comment aller à Yakoutsk. Il y a un train, mais pour les marchandises seulement. Restent l'avion et le taxi collectif sans horaire, il part quand il est plein. 
Je commence à poser des questions et j'ai le sentiment de déranger. Une petite voix vient à mon secours sous la forme de "Yakoutsk"  répété doucement, comme en catimini dans l'enceinte de la gare. Je me dirige vers le gars qui me répète le même mot. Je cherche à voir le véhicule, de quoi il s'agit, c'est un super Toyota 4x4 avec 2 dames à l'intérieur, nous convenons du prix et pas le temps de respirer que je suis en voiture pour 10 à 12 h de route! Je suis assise à l'avant, super mais il fait nuit pour les photos. Je comprends que le chauffeur roule tout d'un trait. En fait, il est le seul conducteur, ce qui me fait un peu trembler, mais il s'arrête un peu en route pour les toilettes et se restaurer un peu. Le couple de dames, sont la mère et sa fille. Tout va bien encore. Le gars conduit vite et bien, nous ne sommes pas nombreux sur la route et il la connait bien. La route elle même a à peu près la largeur d'une voie rapide, voire autoroute, le revêtement est 50/50: super et engravé seulement. Moyenne sur le parcours 70km/h.
Novembre 21:
Nous arrivons à Yakoutsk à 3 h du mat. , l'hotel que j'ai réservé n'existe pas....Le chauffeur de taxi passe  des coups de téléphone et me conduit à un hotel, le moins cher de la ville à 50€ la nuit, et je lui suis très reconnaissante de ne pas m'avoir laissée sur le carreau! C'est un chinois qui dit quelques mots d'anglais.
Les adresses ici sont un peu difficiles à comprendre et la recherche, comme au Japon, se termine la plus part du temps par un appel tél. à la personne de l'adresse...
Je suis à Yakoutsk, je me couche et ne demande pas mon reste, la nuit sera courte.

Nov. 22, dimanche: premières impressions:
Comme si je revenais en Mongolie: les gens sont aussi sympa qu'à Oulan Bator. Langage du visage, très similaire. Aussi gracieux! Tous ont les yeux bridés, dur à lire. On voit surtout des femmes. Grands manteaux de vison, renard et autres. Des chapeaux et bottes en fourrure aussi. Peau de renne pour les bottes, semelle de feutre, surmontées de broderies. Presque toutes les femmes ont ça aux pieds. Ma découverte commence, lentement pour ne pas glisser, mais ça ne glisse pas trop car l'air est très sec et la neige reste poudreuse au sol. Les chaussées sont à peu près dégagées.
Pas très sympa la ville. Pas grand chose non plus. Sauf beaucoup de buildings très récents, design, sur pilotis à cause du permafrost. Le centre ancien est ridiculement petit. Les bâtiments d'origine, en bois ont succombé aux incendies ou s'engloutissent dans le sol. Dans la "banlieue", des maisons bois que j'aperçois en bus de ville, un tour de ville tous azimuts.
Je cherche une connexion internet. L'hotel est en panne. Premier tip est un tuyau percé. Second tip: un café, marche mais comme mes clignotants. 
J'y passe 3 h pour transférer seulement 30 photos. Mais j'y ai un repas complet et bon. J'y ai le temps d'apprécier les consommateurs du dimanche et de voir défiler les manteaux de fourrure. 
L'air est extrêmement sec, ça me fatigue bcp les yeux en dépit de force gouttes et aussi, il y a bcp d'électricité statique. Tout ce que je touche m'envoie une décharge....Je suis ennuyée pour internet, mais je vais rester au même hotel, bien placé, commode en tout et avec un bon petit dej. et ce sera tout pour aujourd'hui, la nuit a été très courte.
Les musées réputés ouverts ne le sont pas. Je marche dans la ville, le soleil se lève à 9h et se couche vers 16h. La fenêtre est courte! Les couleurs sont un peu glauques et ouatées. Les ciel devient rouge, rose très tôt l'après midi et c'est superbe et court. Je fais un peu les magasins.
Ils ont un musée Trésors de Yakoutia: on fait le tour en 40 mn, sans explication mais bien gardés. Pas de photo, juste plaisir des yeux et tant par les sculptures sur os ou bois de renne ou dents de mammouth ou diamants, c'est superbe! Comme à Moscou, c'est un peu rapide et sec. Deux ou 3 musées ainsi et la journée est finie. Compte tenu des conditions climatiques locales, les journées de travail sont plus courtes pour certains et les salaires plus élevés....oú est l'erreur? Tout le monde ne mange pas dans le même plat ici non plus! 
J'ai pas mal marché à Yakoutsk, il fait soleil, c'est très agréable, tout semble féérique: la glace sur les arbres ressemble à autant de diamants, tout est recouvert de neige, la lumière est très belle l'après midi au soleil couchant. J'ai été bien paresseuse avec mes photos car pour cela il faut se déganter, attraper le tél., le réchauffer, etc...bref se geler.... 
Les jours suivants se déroulent un peu pareil, internet revient à l'hotel et je cherche à aller voir une mine à ciel ouvert, à Mirny, à 850 km. Cela me met en contact avec une agence de voyage qui saute sur l'occasion pour me faire des propositions mirobolantes et top end en prix. Sauf que les prix me sont annoncés à 23h45 la veille d'embarquer dans l'avion. J'ai tout fait par internet, suis allée chercher mes billets d'avion et à 23h50, je répondais que je ferais mes affaires seule, sans ses bons et chers offices. En tout et pour tout, il m'offrait les services d'un chauffeur pour me prendre à l'aéroport à 18h, aller voir 2 musées en arrivant ( ils sont bien sûr fermés à tte heure là), me ramener à l'hotel. Le lendemain, m'amener à la mine à 9 h( il fait encore nuit) celle ci est dans la ville même et à un parc de loisirs et me ramener à l'aéroport à 11h30 avec les services d'un interprète pendant toute la durée de mon séjour. En tout et pour tout 5 h. De temps. Le tout pour la modeste somme de 450 euros. Sachant que l'interprète avait 23 ans et n'était pas de la ville et recevait en salaire moins de 30 euros et le chauffeur était une agence de voyage locale recevant 60 euros pour sa prestation! Pour la difference, c'est l'agence de Yakoutsk qui l'empochait.
Ces 2 personnes m'attendaient à l'aéroport. J'ai tout décliné, payé la course du taxi ( 1,30 euro) et l'interprète s'est proposée comme amie, heureuse pratiquer l'anglais si je voulais bien... Chose que j'ai appréciée hautement. Voilà un peu les Yakoutes....beaucoup la Mongolie.
Nous avons passé une bonne soirée, sommes allées dîner ensemble avec Natalia, ses infos sur les sites à voir étaient les textes que j'avais visités sur internet....,elle m'a aidée à trouver un hotel bon marché et le lendemain, je suis allée avec elle voir ses professeurs à la fac qui étaient friands de pouvoir parler anglais ou français avec moi. Ils m'ont gardée une heure, étaient ravis. Natalia aussi et je l'ai payée ce qu'elle aurait reçu de l'agence de Yakoutsk.

Retour à Yakoutsk, à nouveau 14h30 de mini bus, encore la chance d'être à l'avant. Le chauffeur, à nouveau, à conduit seul, de jour cette fois et nous étions 10 dans le minibus. C'était sympa. Aucun chauffeur ne ferait ça chez nous...invraisemblable et pas le moindre signe de  lassitude à l'égard des passagers...et de leurs fantaisies! Car le chauffeur fait aussi office de débardeur des bagages, il vient chercher le client devant la porte ( trouve le lieu parfois, sinon, c'est du téléphone-guidage) et attend qu'il soit prêt, éventuellement revient en arrière si le client a oublié qqchose! On rêve!
Il m'a laissée à 2h du matin à la gare de Neryungri où j'ai passé la nuit. L'"administradora" a eu la gentillesse de me dire que le train pour Tynda était à 8h20 et qu'elle me réveillerait à 6h30. En fait, elle m'a vendu 4 h de chambre et prévient que le temps est écoulé...amusant et pour moi, utile. 

Novembre 29:
Au réveil, l'administratora me dit d'aller chercher mon billet. Ce que je fais in petto, sauf que l'ATM est en panne, que la gare ne prend que du cash, que je dois affréter un taxi pour aller en ville etc...de quoi me mettre mal avant le lever du soleil. Karacho, comme ils disent, "bien ou ok", me voilà en taxi, prix convenu, le premier ATM est en panne...on en fait 3..la tension monte et mon coeur aussi..c'est idiot, mais je marche comme ça. Peur, stress et angor. Ouf, j'y arrive et je suis toujours dans les temps avec un taxi qui ne rend pas la monnaie sur une grosse coupure. Tant pis, j'ai du cash. En fait le pauvre bougre a besoin de faire de la monnaie aussi, et pendant que je me débats avec ma gracieuse, il arrive avec la monnaie...
Ce n'est pas tout, je dois aller faire un minimum de toilette, m'habiller, rassembler mes affaires et me présenter au train dans les temps. 
Ce démarrage aura été dur. Et l'arrivée à Tynda facile. Je vais rester à la gare encore, le train vers Komsomolsk part les jours impairs, c'est tout de suite ou dans 2 jours. Ce sera dans 2 jours. Je vais dormir dans un lit pour le moment.
Novembre 30 et decembre 1r:
Trouver qq'1 pour se faire comprendre est dur. Je pensais aller dans un village Evenki à proximité. Pas d'horaire affiché, personne pour me renseigner. Il fait beau. Je laisse tomber. Je tente un musée:fermé, on est lundi. Je termine, après une bonne promenade, à la bibli pour internet. J'y passe la fin de l'après midi, le flux est très lent: il m'a fallu 3 h pour transférer les photos de la caméra à l'Ipad! Le temps de trier les photos, faire les albums, j'en ai assez! Je vais faire un autre tour en "ville", de nuit.... Demain, j'irai au musée du BAM et j'aurai une interprète, prof d'anglais en retraite qui arrondit ses fins de mois limitées, ce sera une bonne et utile idée. Un autre tour à la bibli, maintenant que je sais comment y aller, pour finir les photos, sans légende, de Yakoutsk. 
Un petit marché pour 36 h de train et je suis prête.