jeudi 13 avril 2017

2017.03 31 Vietnam Saïgon, le delta et îles

31 mars: Saïgon.
Il fait nettement plus chaud ici, en contre partie, les rues sont accompagnées, en centre ville au moins, par de très hauts arbres, superbes, Hobea, du bois très dur et qui a été beaucoup exploité avec d'autres.... ils sont tous numérotés dans les rues, dans les parcs! Ça donne à la ville beaucoup d'élégance. On trouve aussi une forte connotation française dans l'architecture, la cathédrale est rose comme à Albi, les édifices publics importants ont, pour la plus-part, été construits pendant la présence française, gare, marché, certains hotels des années 20/30. Ca a du charme. Un métro est en cours de construction, grace à un financement Japonais. Les scooters qui forment environ 2/3 du traffic seront en partie remisés, et Saïgon changera de figure. Il y a aussi beaucoup de parcs, en centre ville toujours.
C'était l'objet de ces deux jours à Saïgon avec deux ou trois visites de musées, assez vite expédiées finalement, sauf celui de la guerre du Vietnam/ USA, assez terrible. Notamment, en ce qui me concerne, au sujet des défoliants utilisés pour rendre impossibles les cachettes en forêt....tout y est passé: la contamination des eaux de lacs, rivières, sols et gens provoquant outre des morts, des désordres génétiques chez les humains qui se perpétuent encore de nos jours, des naissances d'enfants déformés et mentalement touchés. C'est particulièrement difficile à imaginer et à accepter en plus de toutes les armes confectionnées dans le but délibéré de tuer et détruire le plus possible....et pas seulement des militaires.
Visité Cu Chi: un ensemble de tunels, construction commencée du temps de Français, dans les années 40, par les  Viets anti colonisation pour harceler les français et les profrançais. Puis, ils ont été agrandis, 250 km du temps de la guerre avec les américains. Ce réseau, à proximité de Saïgon a été très important dans la victoire communiste. Parfois sur 3 niveaux souterrains, insoupçonnés par les ennemis et toujours au coeur de la guerre. Les américains avaient établi une base très importante, au dessus, ignorant ce qu'ils avaient sous leurs pieds. Et ils n'ont jamais su. Visite interessante montrant les armes homemade des Viet ongs, les pièges particulièrement éfficaces qui blessaient à mort ceux qui y tombaient dessus...et toujours prêtes à fonctionner sans a oirà investir de l'argent qu'il n'y avait pas.

2 avril : Delta du Mékong. Can Tho. L'an dernier, traversant le Laos, j'ai longé le pays du Nord au Sud, sur ou le long du Mékong en tricotant avec les frontières de Chine, Thailande, Cambodge, sans atteindre l'extrémité du Delta. Nous y voilà donc. Can Tho est la plus grosse agglomération du delta. Ville plate et bien sale. Les voies d'eau sont jonchées de tout ce qui n'est plus utile, de déchets qui pourrissent ou non, sans parler des rejets des eaux usées. Mais c'est aussi un lieu de vie actif, le seul moyen de transport avant les années 60 ou 80 était l'eau...c'est probablement aussi l'endroit le plus reculé et qui change le plus rapidement avec des ponts, des routes.
Le rythme de vie y est lent, et en ce début du mois d'avril, j'y I trouvé des températures supportables grâce à la brise et la pluie quotidiennes. J'y suis arrivée en bus depuis Saïgon. Les paysages n'ont rien de magique car j'y ai trouvé un grand désordre, la campagne n'y est pas" bien peignée". La vie est amphibie, la crevette y est reine avec les élevages qui sont un complément de revenu appréciable. C'est la capitale de la sauce à base d'anchois Nuoc Mam: le poisson reste dans la saumure durant une douzaine de mois, puis il est pressé et filtré. La sauce obtenue sert de sel, riche en proteines et odeurs. Le Vietnam est le pays le plus réputé pour le Nuoc Mam mais il n'est pas exclusif.
Autre attrait du delta: les marchés flottants. Les villageois apportent leur production sur les marchés par voie d'eau, tôt le matin et ceux en quête de marchandises arrivent aussi . Ça donne lieu à une atmosphère bon enfant, vibrante de piaillements, transbordements de sampan à sampan, de jeux de couleurs, des piles de melons, citrouilles, verdures, choux, raves, bananes, mangues et bien plus changent de bord par lancement d'un bateau à une barque etc et il y a aussi, les sampans-restaurants: la maitresse des lieux est assise en tailleur, tous ses gamelles autour, tous les flacons aussi de différentes sauces et chacun passe commande qui de café, de riz+viande, tripette, etc...la maîtresse est très habile à mettre dans les poches plastiques destinées à cet usage et chaque commande est envoyée dans les airs avec dextérité et sans faille vers son destinataire...j'étais seule dans mon esquif, mon pagayeur, dans le dos, s'est offert son petit dej. pendant que j'observais. L'eau était plate, épaisse, gluante comme si elle était en mélange avec de l'os à moelle...ça donnait de larges tâches de lumière à sa surface. Je suis restée là un bon moment avec grand plaisir sous un ciel très menaçant. J'étais prête pour la saucée et je n'y ai pas échappé!
Le retour s'est fait par des voies d'eau très secondaires, charmantes, dont les rives sont boisées et très sales. Je ne pense pas que j'apprécierais de vivre si près des rongeurs de toute nature, des serpents, des batraciens bruyants, et autres animaux sympas et odeurs, néanmoins l'ensemble dégage quelque chose d'infiniment paisible. Les "maisons" tout le long sont un savant agencement de bâches de plastique, de tôles ondulées qui ont vu des jours meilleurs il y a longtemps, de caisses de polystyrène ...
La fin de la nuit et la matinée ont été consacrées à cette ballade avant de prendre l'avion pour Con Dao, île au large Est du delta..

3.04 Ile de Con Dao
Une petite heure de vol, pas de touriste, un mini bus collectif qui m'amène à l'hôtel et me voilà dans le bagne français éponyme! Température moyenne annuelle de 26/27°c! On ne va pas compter les jours de pluie, même trempée, il fait bon; il n'y a que mes chaussures qui souffrent et par voie de conséquence, mes pieds avec de probables ampoules...si je marche trop longtemps.
Tout est très vert, la jungle. Une seule route: celle qui va de l'aéroport à la "ville" ou aux pénitenciers. Onze au total! Français en 1862, américains dès 1955. Surtout des détenus politiques, même du temps des français.
Comment peut on dans un si beau cadre mettre des gens dans des fosses à lions, ici appelées "cages de tigres"????? la torture était la pratique courante, accompagnée de travaux de force et forcés, d'un régime alimentaire sommaire et de soins inexistants. Tous les commentaires, en anglais, sont venimeux à l'égard de la France et des USA. Con Dao n'est pas le seul lieu où je l'observe. TOUS les musées. Chaque référence à la France. J'avoue que c'est une des raisons de mon peu d'enthousiasme pour les musées au Vietnam. Cependant je ne perds pas de vue que la renaissance du pays est faite dans des conditions politiques  qui donnent sens aux propos lus partout.... De plus, indéniablement, les conditions de détention tels que l'on peut les voir sont lamentables. Ce n'étaient pas des prisonniers français mais Vietnamiens, politiques pour la plus part....
J'ai donc passé mon temps à contempler ces camps, qui ont eu des prisonniers jusqu'en 1973/1975!!!! Ce n'est pas vieux. Inutile de dire que les voeux pieux de " plus jamais ça" me font plutôt penser à des grimaces qu'à des résolutions effectives.
Je pensais aussi à Soljenitsine et aux camps de détention russes de Solovetsky sur la mer Blanche... un site remarquable et paisible dont le passé récent a été cruel aussi.
J'ai passé mon temps en visites et à lire un ouvrage sur le Vietnam le long de ce que l'on pourrait appeler "las ramblas", ou qui le deviendront peut être, car le long de l'océan, l'avenue est parfaitement aménagée avec quelques hotels, parcs et le projet avoué est le lancement de cette "station" largement méconnue. En revanche, les "sand-flies" rendent la vie pénible. Mouchette minuscule, avide de sang et dont la piqure est très  terriblement irritante.

7 mars: Delta Ca Mau sud du delta du Mékong. Je suis presque au bout du bout du delta et hormis ma ballade vers les marchés flottants, je reste sur ma faim pour les promenades en bateau. Je pensais découvrir la zone en barquette à moteur certes, mais non, c'est en bus! Je dois boire ma coupe jusqu'au bout puisque je suis au bout du delta et cet après midi, je me suis occupée de rèserver une place au petit "port" local. Je n'ai aucun espoir de monter sur une barquette, elles ont été supprimées des moyens de transport longue distance par les bus. Je suis arrivée trop tard..donc je fais avec. Peut ètre vais je aller sur l'ile de Phu Quoc en bateau, autre pénitencier, LA perle du Vietnam en mer en golfe de Thailande!  
La route n'a pas grand chose à montrer: des arbres tout le long de la route, une urbanisation tout le long des chemins existants, vue parfaite en avion! Il y a un habitat " groupé" et étiré le long des voies. Les champs de riz constituent la principale richesse du delta avec le poisson,  le nuoc mam, le poisson et les crevettes élevés en bassins ou poissons d'eau douce. Plus les cultures vivrières, poulets et canards dont ils sont friands et un peu d'élevage maigrissime!
Il y a toujours des maison de fibres végétales, les couvertures aussi, en feuilles de palmiers. C'est très pauvre et on voit arriver les maisons en béton, faïences, clôturées à la mode chinoise, en "inox", avec des façades de quelques mètres et plusieurs niveaux, derrière le bâti le long des routes, les champs de riz mouillés. L'eau est assez haute en période sèche, je me demande si ils sont tranquilles lors de la saison des pluies, je ne le serais pas trop...et je crois savoir que le delta est TRES concerné par le réchauffement et la montée générale des eaux, et par la salinité à l'égard des cultures.

C'est dommage qu'il ne soit plus possible de naviguer pour le plaisir le long des canaux. Peut être , lorsqu'ils seront prêts à s'occuper du tourisme le re-déploiront ils? Ces communistes sont décidément très dogmatiques, plus royalistes que le roi! C'est amusant, à Ca Mau, perdue au fond du delta, pas très peuplé, il y a des monuments du type soviétique, pompier, académique, puéril. C'est ainsi que je les vois au moins. Les bienfaiteurs russes sont passés par là, dans d'énormes avenues, très illuminées même si la population n'a pas le minimum vital: propagande. Je ne sais pas si les locaux sont trés politisés ou si ils cherchent à rester avec le "flot"; il m'est arrivé une ou 2 fois seulement d'entendre des propos anti-communistes, anti Oncle Ho, clairs et précis. Etant donné aussi que rares sont les Vietnamiens qui parlent anglais, il n'est pas très facile de communiquer et ils n'ont peut être pas trop envie non plus!

08.avril: Delta Kien Giang Rach Gia
Près de la frontière du Cambodge. Avec la chaleur, épaisse et l'humidité. Après le bus, j'ai marché 4 km pour aller à l'hotel. Pas forcément une bonne idée mais j'avais besoin de me dégourdir. Les jambes sont enflées...et douloureuses avec cette chaleur, autant vaut faire circuler la sanquette...
Larges avenues, agitées de cyclomoteurs dont le klaxon est bloqué sur "on". Ici ,on klaxonne, juste pour voir si ça marche, en cas d'en avoir vraiment besoin peut être. C'est vrai pour tout ce qui roule y compris les charrettes poussées à bras ou les commerçants ambulants qui doivent se signaler aux acheteurs éventuels bien sûr...
Au moins en Chine, les cyclos sont électriques...
Après avoir trouvé l'hotel facilement, chinois, peut être étais- je la seule cliente aussi, je me suis mise en quête de mon dîner pour le soir, qu'y a-t-il à espérer? Je suis allée en ville. L'hôtel se trouve au centre, entre la gare des bus locaux, le marché près de la rivière, un des nombreux bras, et tout ce que ça représente en agitation tranquille, odeurs, couleurs. Mais, pour moi, plus il y en a, moins je trouve ce qu'il me faut...et même, ça me coupe l'appétit. 
Il y a en ville, le long des rues ombragées un petit musée français, une huître avec une perle, fermé car c'est samedi mais c'était seulement le but de la promenade dans ce quartier paysible. J'y ai goutté une "crêpe" vietnamienne, cuite dans la rue, (genre d'omelette plus exactement, fine comme une crêpe) à laquelle la cuisinière ajoute une pincée d'herbes, plus de minuscules crevettes, plus de la carotte râpée, du navet etc et hop là, la crêpe est pliée en deux  et servie avec de la salade, de la menthe viet, et une sauce. L'art consiste en mettre de l'omelette dans des feuilles de salade, rouler et plonger dans la sauce. La premiere bouchée m'a été proposée, à la main, j'ai failli hoqueter... et j'ai voulu continuer comme une grande au milieu des rires alentour....au moins ça de gagné! Ça a été laborieux, moyennement délicieux car les crevettes sont déshydratées, et dur à avaler, mais rigolo car je ne parle pas de la sauce qui se répandait abondamment sur les jambes...
Puis j'ai flâné d'un bon pas le long des quais, ou quartier résidentiel ou avenue commerçante. 
J'étais absorbée par un repérage sur le GPS lorsque je me suis retrouvée KO au sol, assommée! Je suis tombée sur les fesses, assise, sans rien lâcher. Comment? J'ai heurté, de front, un panneau d'affichage, la barre horizontale. Plus solide que moi....Sonnée, il m'a fallu du temps pour me reprendre et pour comprendre. Personne n'a bougé pour m'aider, les gens tournaient la tête devant mon regard. Assez surprenant. Je n'ai pas saigné, rien de cassé mais quel choc! J'ai cherché un banc et j'ai attendu que tout se remette en place. Il faisait plus de 30, il m'a fallu une bonne 1/2 h allongée sur un banc à l'ombre.
Ca a mis un terme à mes pérégrinations de la journée, j'avais fini d'ailleurs! Il fallait que je regagne l'hôtel et que je mange quelque chose.
Je cherchais un endroit où manger des crevettes grillées, j'au trouvé, elles étaient bonnes.
Demain, bateau pour Phu Quoc

10 avril: Ile de Phu Quoc , traversée qui aurait pu être plus sympa. Le choix était simple: 
  • rester à l'intérieur et se les geler...
  • sortir sur le pont et profiter de la brise,
J'ai opté pour la dernière hypothèse , mais une heure ou 2 après 
le départ il y a eu comme une vague, une pulsion. Tous ces messieurs, avec le masque anti-pollution, ont eu un besoin pressant ou de fumer ou de pisser, parfois les deux. Je n'avais pas prévu le coup...bien sûr! J'ai rapidement vu pour les cigarettes mais je suis restée médusée pour le reste. J'ai très visiblement fait comprendre que pour la cigarette, ils pouvaient changer de coin et aller de l'autre côté, mais au bout d'une demie heure, j'ai laissé tomber.
Sur l'île, j'ai loué un super scooter. Tour de l'île en mobylette, avec le vent sans moustiques, ni chaleur. Rien de bien attractif en matière de plages ou de mises en scene, en revanche, des villages de pêcheurs terribles de pauvreté, de couleurs. Rivages de déchets plus ou moins patibulaires et odeurs à la hauteur ! 
Le dommageable est que l'île sera dans quelques années le Phuket Vietnamien. Les infrastructures sont en marche ( voirie surtout) avec du ni fait ni à faire, et des Resorts en cours en nombre pharaonique. Les russes sont très friands de l'île déjà, les pharmacies, les restaurants s'affichent en russe. Les Chinois aussi, mais les vietnamiens ne les aiment pas, bien qu'ils importassent leurs produits bon marché en masse et leur laissent beaucoup de devises...Je me suis laissée dire à plusieurs reprises qu'actuellement, de nombreux Chinois ( je sais pas combien, mais ceux qui arrivent à Hong Kong) ont un train de vie très substantiellement plus élevé que les habitants propres de HK! Ils contribueraient à faire grimper les prix de l'immobilier....entre autres.
J'ai assisté au soleil couchant sur la plage, à l' Ouest. Il se couche tôt ici, 18:15! Puis j'ai dîné chez des Indiens et ce matin, j'ai la tripette en capilotade! Et je prends le bateau cet après midi pour retourner chez les amphibies, sur le delta....
En dehors des petits ports dont je viens de parler, je n'ai pas trouvé de grande attraction aux lieux...

11avril: nuit dans un 5 étoiles à Ha Tien, un autre bras du Mékong. La frontière du Cambodge alimente le trafic et la "prospérité" locale. Surtout j'y ai trouvé une mangrove très importante et suis allée y faire un tour en barque. Je suis toujours un peu oppressée si les canaux sont très étroits; là, ils étaient suffisamment larges pour me sentir en sécurité de tout reptile qui aurait l'idée d'aborder...
La petite ville est un gros marché, de poissons et fruits de mer surtout, en partie pêché en mer, le reste vient de très importants élevages de la région, ce poisson est exporté en Europe, USA et Japon...sous contrôle..
Ca ne m'a pas inspirée aujourd'hui lorsque j'ai longé en bus tous ces bassins....Et hier soir j'étais aux trois/4 décidée à en manger, mais lorsque je les ai vus, ça m'a coupé l'envie. En revanche, j'ai trouvé des beignets de banane, comme un énorme sucre d'orge de 12 à 10 cm, trop bons!!!! J'ai donc dîné en commençant par le dessert vers 17h, et j'ai fini par des pâtes instantanées. J'ai trouvé ma marque, elles sont tout à fait acceptable et c'est ma "roue de secours" au Vietnam.
J'ai dormi dans mes étoiles mais pas mieux que dans mes 2 habituelles et le petit dej. non plus car le "buffet n'était pas en service" , basse saison probablement. Donc 2 oeufs op lat avec un petit pain. Ces derniers ont la caractéristique d'être bien bombés et...vides de mie. Du vent! Ils en consomment beaucoup, font des sandwiches avec...dont raffolent les touristes . 
9 heures de bus et me voilà de retour à Saïgon. Je pense avoir fait le tour du delta. Je n'ai pas encore visité le Bangladesh mais ça me donne déjà une petite idée...du cauchemar de la saison des pluies, ici ou la-bas. Bien sûr, ces gens là sont régulièrement touchés de plein fouet!


222017.03.29 Vietnam plateaux intérieurs

29 mars: Parc Nat. de Cat Tien.
Excellente idée de m'arrêter là pour limiter le temps de bus au quotidien. Première fois que je rentre dans un bus couchette: il y a 3 travées dans le bus, sur 2 niveaux. Les sièges sont déjà inclinés et on peut augmenter l'inclinaison jusqu'à 70 %! La couverture est fournie, on se déchausse pour monter dans le bus et s'assoir dans sa couchette, cette dernière est individuelle. Cool!les 4 h sont passées sans m'en rendre compte. À la halte, j'avais organisé un pick up par taxi qui m'a amenée au lodge. Ce dernier est au bord de la rivière qui longe le PN et à l'entrée de celui-ci. Toit baigne! J'ai un bungalow de bamboo, sur pilotis, au-dessus de la rivière, très bien aménagé tout en étant fort simple. Que du plaisir. A 14h j'étais prête pour n'importe quoi. J'ai loué une byci. 10 mn après j'ai essuyé ma première averse depuis 5mois! Un déluge! Plus de 30mn! Et tout est redevenu comme avant. Je suis remontée sur mon vélo pour chercher des fermes de poivriers: j'avais les grains dans mon répertoire, avNt et après séchage, il ne me manquait que la liane. Je l'ai en photo. Je pense avoir déjà eu un contact avec le poivrier en Réunion. 
Il y a village traditionnel à l'entrée du Parc, maisons de bois, différentes de celles des Mnong et Eké à Buon Ma Thuot. Les fondations des maisons anciennes sont souvent faites en basalte, sur pilotis et un peu plus décorées, avec du teck; aujourd'hui, ces maisons ne sont plus construites ainsi, pour des raisons économiques surtout, le teck est devenu bcp trop cher. Le béton plait beaucoup, peint de couleur pastel, jaune/orange surtout.
Tout s'est bien déroulé. Un bus super, 4 h de route, un pick up qui m'attend pour m'amener au lodge, des arrêts en route pour prendre des photos de poivriers, et le Parc Nat.. le lodge et donne un bungalow au dessus de la rivière, à l'entrée du Parc, en bamboo, super bien. Il ne me reste qu'à décider de ce que je fais de mon temps..
Ce n'est pas difficile, la rivière en bateau en fin d'après midi et rando dans le parc demain matin. Entre les 2 : du vélo. Sitôt sur le vélo la pluie commence à tomber. La vraie pluie depuis 5 mois!!! Une petite heure qui donne le temps aux crapauds et grenouilles de sortir et d'apprécier! Et pour moi, j'étais hébergée dans une échoppe, je n'ai pas pu identifier ce qui s'y vendait...mais le marchand était très sympa.
Entre les gouttes j'ai acheté quelques fruits et une bière. L'après midi est passé très vite, deux heures le long du parc, en bateau, à la recherche de gibbons ou autres singes, nous avons eu des macaques! Des hérons bleus, des martin-pêcheurs, de cailles, des cigognes, des paons. Personne sur l'eau, très tranquille, quel plaisir. 

Demain, je randonne dans le parc, et ensuite, direction Saïgon. 
Une longue promenade et des rapides. En fait la zone est classée pour protéger les zones humides. Mais elle a été très touchée, contaminée par les "arrosages répétés de défoliants.... les populations animales aussi, comme humaines....
Les distances sur les cartes étant erronées, plus courtes qu'indiquées, 2 h après mon départ j'étais de retour et j'ai pu prendre le bus pour Saïgon plus tôt et arriver avant la nuit. 
Premier contact avec les sangsues ...une à la cheville, une à l'aine. Bien que j'évite de marcher pieds nus ou dans l'herbe car je suis très sensible aux fourmis, ces 2 bestioles que je n'avais jamais regardées auparavant ont trouvé le moyen de me piquer le sang. Non seulement je n'ai rien vu ni rien senti mais en plus je ne sais même pas comment c'est fichu! Á la cheville j'ai comme balayé une herbe sèche d'1 cm de long et je suis passée à autre chose; mais 30 mm après ou plus quelqu'un m'a pointé mon pied et la chaussure ensanglantés. Et ça coulait toujours mais je n'ai pas vu la bête. Celle de l'aine à été plus bizarre: j'ai trouvé plus tard dans l'après midi mon short tâché au bas de la poche; je n'avais pas de stylo à bille et je n'ai pas identifié du sang. Lorsque je suis allée aux toilettes j'ai trouvé la même tâche mais diluée avec la transpiration et plus large sur mon sous vêtement, et là j'ai regardé mon ventre: pas de bête nulle part, aucune sensation, mais une piqure entourée d'1 cercle parfait, le tout bleui... rien de tel à la cheville! Je n'ai pas demandé de quoi il s'agissait, j'ai nettoyé. Une semaine après j'ai toujours ce cercle qui est devenu rouge...
Les différents chauffeurs qui m'ont amenée et ramenée du bus au parc parlaient un peu anglais, sans l'écrire toutefois. Ce sont eux qui m'ont montré les plants de poivre, les anacardiers dont la région est prospère en temps normal. Actuellement, les paysans du coin sont réduits à moins de 150 $ par mois par famille. Les arbres meurent les uns après les autres, après avoir vu les feuilles devenir noires et tomber et les pommes se déformer et donner une noix ridiculement petite et tordue. Seul produit à gagner: la vente du bois! Tout le sud du Vietnam où prospérait l'arbre est touché. C'est la première indication de revenus que je récolte et que j'ai pu re-couper....les gens vivent avec très peu.

Ce qui me frappe depuis un bon moment et que j'ai oublié de signaler c'est la façon dont les hommes se soulagent: j'ai vu plusieurs zizis en l'air et à l'air, sans problème,  comme à Haïti, et c'est une référence! Partout, en ville comme à la campagne et ça pue copieusement en plus de la pourriture dans les marchés, voies d'eau avec les déchets etc...