lundi 28 août 2017

Tajikistan stats

3100 km en taxi ou mashrutka épuisants mais récompense: les paysages et souvent hospitalité

38€/j inclus visa et 50% flight to Delhi
Kurutob: fatir bread+onion, tomato,parsley, coriander doused in a yogurt-based sauce
Chakka, yakka: curd with herbs and bread
Nahud samusa: chickpea samusa
Nahud shavla: porridge chickpea
Oshi siyo halav: soup
Tahum barak: egg-filled ravioli
Shir gurch or shir brench: rice pudding
Rasolne:  soupe de carottes, pdt, cream, blé et aneth
Palatin : serviette de toilette
Oshiburida: soup +macaroni: sour

Koloj (Pamiri)thank you. namearzat: you are welcome

Tajikistan 2

 09 août Khorog, porte d'entrée du Pamir, 17 h de mashroutka.....inattendu! Environ la moitié du trajet se trouve en fond de vallée qui sépare l'Afghanistan du Tajikistan.Arrivée à Khorog à 1 h du matin, cassée. Le même chauffeur a conduit tout du long, sans s'essouffler! Il m'a déposée devant le lodge que j'ai choisi. Obscurité la plus complète, où dormir? Je pousse une porte et je m'installe. Un grand classique : faire le lit signifie se servir dans une pile de " matelas" et prendre une épaisse couverture, jamais lavée pas plus que le reste d'ailleurs. J'ai dormi comme un loir et j'ai découvert que j'étais dans le séjour-salle à manger- dortoir, vide en l'occurence, de la famille qui fait tourner le lodge...ça n'a posé aucun problème et ils ont tout fait pour me laisser dormir le plus longtemps possible.
Là aussi, le lodge est un repère de routards. Chacun son histoire, mais tous sérieux lorsqu'il s'agit de pédaler, de faire vrooum avec les poignées...
J'y trouve un lift pour aller dans la vallée de Bartang. 4 français contents de partager les frais de taxi. J'ai 4 jours et je suis bien contente que nous commencions par le poste le pus éloigné: Basid, ça me permet ensuite de redescendre la vallée à mon rythme.
La règle commune partout, c'est l'anglais. Les familles ont des cours accessibles pour tous. Ça leur donne le contact. Ensuite, ce qui varie d'un homestay à l'autre c'est la qualité de la cuisinière; parfois excellent, parfois juste dur à faire passer quand les têtes de mouton ont longuement mariné dans la soupe.La ressource, répandre de l'aneth à profusion, il y en a partout et en quantité.
Ces français ne se connaissaient pas, réunis par l'un d'eux et tout s'est bien passé. La seule femme, une 40 taine d'années, de Bordeaux, qui travaille au Garage Moderne à Bacalan! Qu'en penses tu Solange? Son nom est AnneLaure.
J'ai passé deux jours à Basid, dans le village alors qu'eux ont commencé la rando de 1h à 17h et ils sont arrivés à destination à la nuit....le début de la rando commençait par de gros galets dans un côté de lit de rivière, parfois il fallait se mouiller les pieds. Je n'étais pas équipée pour ça , j'ai rebroussé chemin très rapidement avant la nuit.
Finalement, ils sont rentrés tard dans l'après midi du lendemain et ont couché à Basid. J'ai partagé leur retour jusqu'à Khidjez où je suis restée tandis qu'eux randonnaient le Jeezoo . La fatigue me pèse. Nous ne sommes pas si haut, mais entre la route, le couchage et aussi quelques longues ballades dans les villages, travailler aux champs à couper le foin à la main, les journées se suivent et je ne récupère pas bien.
Le couple du homestay est charmant: elle est infirmière normalement mais inoccupée depuis 2 ans, elle cuisine, bien...pour les hôtes dit elle, et ça se voit. Son mari travaille en équipe 3 j de rang, 24/24 dans la petite usine électrique à 8 km qu'il fait à pieds AR. Elle, c'est 18 km pour aller travailler, à pieds, plus passer dans les villages pour soigner ensuite.
En hiver, ils reçoivent des groupes de chasseurs allemands pour l'Ibex. La chasse est contrôlée via des sociétés de chasse germano-tajike. Il en va de même pour le mouton de Marco polo, mais dans une autre région. En revanche il y a du braconnage local....difficile à réprimer.
Chaque chasseur paie un droit tout inclus de 5000 US$ pour une semaine. Ils ont bcp de renards qui descendent de la montagne, suivis pour les loups qui y voient une bonne proie. Les loups sont suivis par.....le léopard des neiges. Ces animaux viennent à la nuit à pas feutrés mais ils lancent leurs appels. Ils sont autour des maisons....wouaou!!!!j'ai bien envie d'y revenir avant d'être sourde.....!
Deux jours pleins de fruits, thé, et le jeune garçon m'a donné un très long collier d'amandes d'abricots, bien meilleures que celles des nôtres.
Retour à Khorog en taxi partagé; je change d'hôtel et reste au centre: il y a un concert public ce soir, musique trad. et moins trad.
Nous avons utilisé la seule voie d'accès à Khorog et plus loin à la vallée de Wakhan: le long de la frontière Afghanne
Je dois demain trouver un transport pour la Wakhan valley avec des haltes tout du long dans de petits villages, hameaux. Je trouve un British et nous atteignons Namadgut bolo, où je reste pour la nuit. Le chauffeur nous amène chez lui pour déjeuner, avec un bon ragout délicieux et des abricots à profusion. Fin, le British cherche un lift pour Langar et le trouve. 
Le gars du homestay chez qui je passe la nuit est un petit malin, court sur pattes mais vif. À côté du homestay, il y a une forteresse dont quelques restes datent du 3 eme s. BC! Beaucoup de touristes s'y arrêtent. Il a fait une armoire plate qui s'ouvre comme un livre et qui se condamne avec un cadenas. Dedans, des souvenirs horribles mais il fait des affaires. Dés qu'il sait que qq'1 arrive, il court avec sa chèvre et son fils, les filles doivent rappliquer aussi, sa femme arrive en dernier, elle semble plus timide.
Là, c'est le grand jeu: lui et le fils revêtent la tenue Afghanne pour les photos avec les touristes et il habille aussi vite les touristes pour qu'ils achètent, les filles se chargent d'encaisser tandis qu'il passe à un autre...
Les touristes partent, on rentre tout dans l'armoire, il refait ses stocks et le livre est bouclé....un peu triste, mais il faut vivre....
Pour continuer j'avise une camionnette et le jeune homme me prend en stop vers 10 h. Il est 19 h lorsque j'arrive à Yamg. En revanche bonne expérience. Son père a un petit business de grossiste: une camionnette,  des marchandises et un livreur, ses fils: 19 ans, 16 ans et le petit dernier qui adore les voitures, 9 ans. L'ainé vient lui aider en été: lui aussi, il assure au volant du matin au soir, si il s'endort, son frère, qui dort, prend la relève.  9 h pour faire 60 km! J'arrive, non pas cassée, c'est déjà fait, mais moulue. Très gentil. Je veux lui donner 100 comonis ( 10€) il n'en veut pas. Il m'arrange la nuit et peut me prendre à nouveau demain si je veux, il part vers 9h. 
Un bon repas chez l'instit. du coin, assise sur une chaise, une douche, un bon lit, je ne demande rien de plus.
Lendemain matin. Je repars avec lui et le dernier des frères, il sera à Langar vers19h. En dépit de sa gentillesse, je lui dis qu'au prochain village important, je vais chercher un taxi. Wrang. Oui, c'est presque une ville, il y a du monde sur la rue unique. Il fait ses livraisons et je trouve un taxi qui m'amène plus loin.
Mon chauffeur se révèle bien peu scrupuleux. C'est un taxi partagé avec des locaux et je suis d'accord pour payer ce qu'il demande tout en sachant que ce n'est pas justifié. Il connaît l'auberge où je souhaite rester, tout baigne.Tout va bien et les 30 km qui me séparent de Langar sont couverts en 1h30. Arrivés sur place, la musique n'est plus la même, il veut changer le prix pour me déposer au homestay....C'est exactement ce qui me plait. 
Quant aux sources thermales, eau minérale chargée en fer et pétillante, ses propositions de prix s'évaporent aussi. Il n'est plus d'accord sur rien. Le prix est de 50, je prends un billet de 100 et tente de le déchirer en 2 morceaux. Là il m'interromps et me rend la monnaie... ça va mieux ainsi.

20.08 Langar
Fin, the British, est parti avant mon arrivée...je suis donc à Langar, au bout du monde et pour aller à Murgab, ce ne sera pas facile....
Les prix demandés sont hors de proportion avec la réalité des coûts.Les chauffeurs de ce type sont des jeunes gens qui boivent plus qu'ils ne travaillent. Il y a de l'alcool ici. 1 l.= 0.89€.....
Il vaut mieux passer son chemin.
Il semble que les infos délivrées par l'office du tourisme concernant le traffic et les possibilités de transport à partir de Langar via Murgab soient erronées.
Il n'y en a pas. Je laisse retomber ma mayonnaise avant de chercher une solution. Mon horizon semble sombre.
J'ai rencontré un jeune couple de British, Alex et Briana. Ils marchent et font du stop. Ils campent aussi le cas échéant. Ils me disent qu'ils ont rencontré pas mal de véhicules qui montent vers le col et que je devrais trouver facilement un lift. Je n'en ai trouvé aucun en 4 h. Je suis donc revenue au homestay et j'ai dormi tout le reste de l'après midi. La soirée a été sombre: pas de solution en vue autre que de revenir en arrière... bcp de clients sont arrivés au homestay, des italiens, j'ai donc dû laisser mon lit et je suis arrivée dans la salle à manger- dortoir de la famille. 
Autre expérience que je sais déjà: tout le monde dort habillé et l'eau est réservée au touriste. À leur décharge, l'air est si sec, que se laver n'est pas bon pour la peau: les crevasses! Et je sais de quoi je parle; je ne me lave plus les pieds depuis plus d'une semaine car les crevasses se sont formées et j'ai du mal à marcher en dépit des couches de gras préventives et curatives...Les lèvres c'est pareil.  Mais le linge sèche en une heure!
Je passe 2 nuits là et je me promène dans le village: paysans aidés de mules, des champs de foin pour l'hiver, coupé à la main, des pommes de terre, tomates, concombres, oignons, aulx. Altitude: 2800m. C'est déjà un effort de marcher..
Le matin suivant, la solution s'est présentée: le taxi. Un bon 4x4. Ca n'empêche pas d'être remuée, secouée mais j'ai la place entière pour moi.
Les paysages sont époustouflants, nous longeons la Wakhan Range Afghane. La route Afghane est sûrement aussi belle et dévoile l'Alichur Range sud, Tajike, mais nous sommes juste aux pieds en voiture! Altitude moyenne 4000m.
Je ne suis pas vraiment en forme: une infection urinaire peut être liée au fait que je ne bois pas assez, mal au dos ou aux reins ou les deux, l'altitude (aujourd'hui, dénivellé de 1200 m). Je dois me coucher en arrivant à Alichur.  Presque 3900m. Je ne regrette rien, simplement, je limite les efforts.
J'ai failli abandonner à cause du transport, j'ai bien fait d'insister même avec une mobilité réduite.
Demain, prochaine étape, Murghab. Les montagnes ressemblent un peu à la Bolivie: des sommets enneigés, des éboulis, des couleurs, des lagunes salées ou non. Le calme le plus complet sauf lors des tremblements. Il y en a eu un il y a 5 jours: paraît il un grondement phénoménal, peu d'agitation. Selon ma dernière source en la personne d'Alex et Briana qui en arrivaient. Plus de peur que de mal, mais comme le téléphone, la radio, l'internet ne fonctionnent pas, qui est vraiment au courant de ce qui se passe? Les locaux.
Le homestay est un peu à l'écart et il est bien joliment décoré. La fille de la maison, Nuzrat est à quelques jours d'accoucher. Nous nous trainons toutes les 2 pour des raisons différentes. Elias, son fils est un joli petit garçon malicieux et sage. Il vient me réveiller le matin pour que je lui mette de la pomade sur les joues, l'air est si sec! 
Le jour suivant, en buvant plus, n'apporte pas bcp d'amélioration: je dois courir plus souvent aux toilettes, à l'extérieur de la maison. La tête tourne aussi en faisant des efforts...
Repos forcé qui ne me dérange pas.
Le 3 eme jour, comme je reste fatiguée et que l'infection urinaire est tjs là, il vaut mieux que je rentre à Khorog et de là à Dushambe. Nuzrat qui n'a tjs pas accouché, organise mon transport dans un 4x4 Pajero, avec une place devant. C'est un taxi partagé et je paie pour être seule à l'avant. Tout va bien, il vient me chercher au homestay. 
Ces gens là ont une vie dure: pas de ressources locales, pas d'agriculture hormis élevage de moutons, quelques vaches et quelques chameaux. Ce sont d'origine des populations Kyrgyz qui pour des raisons diverses ont migré ici il y a 3 ou 4 générations. Citoyens Tajik de nationalité Kyrgyz.... les traits sont différents de ceux des Tajiks, ils sont pour la plupart musulmans sunnites, les hommes ont le couvre-chef Kyrgyz et ils parlent Kyrgyz tout en comprenant et étudiant le Tajik et le Russe. La différence avec les Kyrgyz: ils ne sont plus nomades. Ils ont des maisons de pierre Tajik. Il y a qq yourtes mais plutôt rares. Les décorations sont moins gracieuses et moins présentes qu'au Kyrgyzstan. Ce sont toujours des éleveurs, il n'y a pas d'agriculture possible dans ces aires à 4000m!
Je retourne sur Khorog sur la Pamir Highway! Elle n'a de Highway que le nom, mais elle assure la 2 ieme relation entre le Kyrgyzstan et le Tajikistan, en ce sens là, c'est l'autoroute du Pamir... Les paysages sont fantastiques de désolation, de vent et de températures extrêmes!
C'est superbe et le retour se passe très bien. A Khorog,  je retourne au même hôtel central pour organiser mon retour sur Dushambe. Avec un arrêt pour dormir à mi-chemin et passage par le nord de cette partie de territoire, montagneuse aussi.
Kalai Khum: Au nord de Khorog jusqu'à Kalai Khum, la route longe la rivière et la frontière Afghane. J'y passe une bonne nuit en face des toilettes....
A partir de là, deux routes, au sud, par laquelle je suis arrivée il y a 15 jours et au nord, ouverte seulement en été, plus courte et plus rude...C'est cette dernière que je souhaite prendre.
Le propriétaire du homestay fait connaître mon projet comme on secouerait un prunier et on attend que les propositions arrivent. 1 h après: il n'y a personne qui va à Dushambe aujourd'hui, toutes les voitures sont parties avec les étudiants qui commencent l'université..
Le fruit suivant vient sous la forme d'un jeune premier qui vient avec son interprète. Il connait ma demande et nous commençons à discuter prix et itinéraire. Il a une Opel neuve. Nous tombons d'accord sur le prix que m'avait rapporté le gars du homestay. Nous voilà partis à 10h, il y a 7 h de route pour 280 km! 
Le voyage commence par des pierres qui tombent sur la route: il y a des chèvres plus haut! Puis des passages si étroits sur les cailloux que je me demande une fois encore si j'ai bien fait d'insister. C'est superbe! Nous allons très lentement; la voiture n'est pas idéale pour ce type de route mais le conducteur se révèle expérimenté. Nous mettons 4 h pour faire 85 km ..!
En route nous prenons des locaux et ce sont ,chaque fois des discussions sans fin lorsqu'il s'agit de payer. Je ne sais pas à quelle sauce je serai mangée en arrivant mais je me prépare à toute éventualité, en plus il sera nuit en arrivant à Dushambe.
Finalement tout se passe très bien et je suis contente d'avoir insisté sur cet itinéraire.

Dushambe: je retrouve mes repaires sur Dushambe et organise les priorités: pharmacie, hotel en arrivant sur Delhi et repos avec les antibiotiques. Classer toutes les photos des 15 jours au Pamir... si possible. Reprendre contact avec Masud et Reggina pour dîner en ville.
Il y a toujours pas mal de cyclistes à l'hostel, dont 4 français très sympas. Quelle énergie ils me donnent! Ils pédalent depuis la France séparément, à l'exception du couple Adam/Noémie à travers l'Iran ou la Russie ou ailleurs et partent vers les 4000m et plus....
Super séjour plein de bonnes rencontres énergiques, énergétiques et aussi plein d'espoir de ces jeunes gens bien dans leur peau, actifs et entreprenants. Quel exemple!



samedi 26 août 2017

2017.07.28 Tajikistan 1

Entrée au Tajikistan. Entrée très contigüe entre Kyrgyzs-Tajiks-Uzbecks. Des frontières très intriquées avec des enclaves ethniques dans chaque pays...L'ensemble est situé dans la vallée de Fergana élargie. Le passage de la frontière s'est fait sur du velours, dans un transport collectif. Du jamais vu. Nulle part. 
En arrivant à Isfara, des gens affables, ravis de voir une touriste. C'est une petite ville frontière, active. Premier soin: comment avoir de l'argent? Les Master card ( Maestro ici) ne sont pas très connues, pour. Une seule banque va les accepter dans le pays: Kazkum. Ravie d'apprendre que ma vie va se compliquer, mais comment faire avant d'arriver "en ville"? J'ai quelques dollars que la banque me change et dans la rue, je change la monnaie Kyrgyz. Le niveau de vie me paraît toujours plus bas...
Premier contact très sympa. Le jeune homme de la banque qui m'a accompagnée pour changer les dollars et essayer de faire marcher Master card me fait quelques recommandations et suggestions car ici, sur place, il n'y a pas grand chose. Je me retrouve donc dans la Mashroutka qui va m'amener à Khojand, 2eme ville du pays.
Il fait très chaud pour arriver à Khojand....la gare routière est hors la ville mais il semblerait que la ville soit un long serpent. Je prend le premier bus qui passe pour aller à l'hôtel suggéré. J'ai lu quelque part qu'il y a peu d'hôtels à Khojand et tous sont du genre business et relativement cher. Mais c'est mon 
premier jour ici et je vais prendre le temps de m'organiser un peu. L'hôtel est rutilant et je lui trouve dès l'entrée un petit air de déjà vu: genre soviet union. Il m'a été recommandé par le gars de la banque sympa et dynamique, je fonce. Je comprends bien vite mon erreur. Tout mon étage est en chantier sauf ma chambre, la peinture est neuve, le reste est à faire, tout! Je commence à comprendre que pour 3 € il est difficile de faire mieux, mais mon système de conversion de la monnaie est lent et d'autre part les prix sont si bas que j'ai du mal à apprécier...
Je sors et cherche quelque chose d'autre pour le lendemain: 10 fois plus cher mais je pourrai me doucher et dormir. Je passe la nuit blanche car je crains les bestioles, le bruit. Je suis en compagnie d'un policier ( roman), la nuit passe vite, le bouquin aussi et au petit matin, je suis à l'autre hôtel, à 200m.
 Super et j'ai la chambre aussitôt. Le temps de me faire un petit dej et je pars en ville. Il fait si chaud! Bazaar, quelques restes d'architecture mais surtout des gens plaisants. Quelques achats de fruits, et divers et je me mets en quête de nourriture locale et de ce que je peux faire avec cette chaleur. 
Je trouve une jeune femme qui travaille pour 15 jours ici, à Khojand.Nous allons dîner ensemble ce soir. Elle est au même hôtel. Les choses se précisent. Finalement je vais découvrir l'immense réservoir sur le Syr Darya en amont de Khojand, aperçu en mashroutka.
J'y vais en bus et je trouve un "resort" pour les personnes aisées de Dushambe ou d'ailleurs. Le réservoir qui se termine par un barrage produit l'électricité pour la région et se double d'un lac, parallèle au réservoir et peu profond, aménagé pour la villégiature: hôtel étoilé, restaurants, plage et parasols, sable et pédalos. Je suis arrivée les 2 doigts dans le nez, sans savoir ce que je trouverai. Je m'installe sous un parasol; bien qu'il soit tôt, le soleil est chaud. Petit à petit, des familles arrivent, surtout femmes et enfants, avec le pique-nique et chacun s'installe gaiement. Une famille me demande pour s'installer et je suis ok. Me voilà donc en plein dans le jeu: les gamins filent dans l'eau avec ou sans bouée, louée à l'entrée, et les femmes commencent à faire des allées et venues vers un "vestiaire " de plage. Elles changent de tenue pour un vêtement identique mais sûrement démodé ou usé et vont dans l'eau où là, elles l'enlèvent vite lorsqu'elles ont l'eau à hauteur des cuisses. Une jeune fille prend alors leur robe, elles sont en sous vêtements dans l'eau. Tout le monte joue et s'amuse dans l'eau pendant 2 bonnes heures, avec les bouées qui passent aux adultes. 
A moment donné, tout le monde sort de l'eau, se rue au vestiaire et sur l'une des 3 gamelles prévues pour nourrir tout ce petit monde affamé. Les gamelles sont emballées dans des fichus: du riz au beurre ou je ne sais quoi, du riz à la tomate, du pain. J'ai dû goutter à tout, tout était bon, mais je n'avais pas faim, pas encore. Lorsque tout le monde a été rassasié, les enfants sont repartis à l'eau et les femmes ont bavardé entre elles et avec moi. Evidemment la conversation n'était pas très élaborée mais nous arrivions à nous comprendre: provenance, age, enfants, métier etc.
Et le temps est passé vite. Tout le monde a quitté la plage à peu près en même temps. Pour ma part, j'ai pris mon temps, suis allée sur la "riviéra" boire un coca cola.....et j'ai regagné l'hôtel pour aller dîner. 
Restaurant avec une Tajik, bon pour une entrée en matière alimentaire. Au menu des plats Tajiks: "ragoût" de légumes et Kurutob . Reggina travaille dans une ONG, salaire mensuel 800€. Elle fait partie des personnes aisées. Elle habite Dushambe où nous risquons de nous revoir.
Finalement je passe 4 jours à Khojand, fort agréables si ce n'est la chaleur. Très bon commencement sur le plan des contacts. Sur le plan hôtellerie, je ne sais pas encore ce que je vais trouver à Dushambe, j'ai peu d'informations.

1 ier Aout: mon plan est de descendre le long du seul axe asphalté, nord/ sud pour rejoindre 2 vallées, l'une allant vers le sud ouest, Isfarashan river, les Fan Mountains, l'autre vers le sud est, Yaghnob river. Les montagnes à Ayny sur la route sont superbes!
La chance me sourit, je trouve un taxi partagé et un compagnon de voyage qui va être mon interprète et mon passeport, Masud. Le taxi roule vite, à mon goût, mais nous arrivons à destination: Sarvoda. Masud me suggère un arrêt différent de celui que je pressentais et il me trouve un taxi pour me rendre dans la vallée de l'Isfarashan. Le chauffeur de taxi offre l'hébergement chez l'habitant. Que demander de plus? Les pieces du puzzle se mettent en place gentiment et sûrement.
Les paysages sont superbes et se suivent: lac d'Iskanderkul, Saritag. Le home stay est super, je suis la seule cliente étrangère. Je me promène et suis prise en charge par des enfants qui veulent me montrer l'âne, leur maison, leur grand mère, la rivière etc. C'est vraiment charmant. Je passe de très bons moments impromptus et je ne risque pas me perdre. Le village de Saritag, bien que tout petit et très tranquille, veille sur mes allées et venues sans en avoir l'air. Il y a un seul magasin de produits de première nécessité: allumettes, bougies, savon, cocacola, biscuits, papillotes de chocolat, chocolat russe, vinaigre chinois....Les gens vivent en autarcie et je vais trouver ça partout au Tajikistan. Sauf à l'est du Pamir, autour du Pamir où rien ne pousse sauf pour les chèvres et moutons et encore!
Après 2 jours de promenades, je trouve un gars avec une voiture et lui demande si il ne m'amènerait pas sur la route principale à 2h de là. Finalement nous trouvons un accord pour faire mieux: retour sur l'axe nord/sud , vallée de Yahgnob avec halte de 2 nuits à Margeb et il me conduit à Dushambe. 
Je suis tranquille pour 3 jours de plus. 
Il conduit bien, et nous parlons peu: la route est pour le moins captivante avec des lacets invraisemblables dans les cailloux, des ravins sans parapet bien sûr, des parois rocheuses qui ne demandent qu'a tomber et des éboulis!
Je me suis demandé pendant plus d'une heure si j'avais bien fait de me lancer là dedans: le ciel est devenu d'un lourd gris-souris pendant que le thermomètre montait et tout à coup la grêle s'est mise à tomber violemment : je voyais déjà la catastrophe, glissement de terrain, montée des eaux, nous étions au fond de la vallée niveau rivière. Le chauffeur ne semblait pas préoccupé..nous prenions des locaux sur la route, les bras chargés de seaux d'abricots ou autres fruits et qui continuaient de marcher sous la grêle, pas moyen de se protéger!
Finalement tout est rentré dans l'ordre; nous sommes arrivés à destination après 7 h de conduite...fatigués, moi de ne rien faire et lui de conduire. Le village de Margheb est en fond de vallée. Au delà, il faut marcher et il y a quelques hameaux habités. Tout l'espace disponible est cultivé ( en hiver, il y a 2 m de neige le plus souvent, les routes sont fermées par la neige, avalanches ou glissements de terrain, parfois les 3). Les habitants ne peuvent compter que sur eux mêmes et une forte solidarité dans la communauté.  Nous logeons chez l'habitant, l'ancien instituteur. J'avais apporté un énorme melon pour notre hôte et nous avons été régalés de repas frais, délicieux, beaucoup d'aneth dans la soupe ou les salades tomates/ concombres/ oignons. Et des abricots of course! Séjour très plaisant et ballades tout autour et dans la vallée, réputée paraît il pour les parois verticales à grimper, 800 à 1000m! Escalade et varappe...
La vallée donne un peu de travail à quelques habitants grace à des mines diverses et variées dont les plus visibles sont celles de charbon. Ce que l'on voit de l'extérieur n'est pas très reluisant, les équipements paraissent vétustes et peu engageants. Lorsque l'on voit les glacis d'éboulis partout on peut se demander comment on travaille en sécurité à l'intérieur.
Nous retraversons ce corridor de vallée sinistre par endroit lorsque nous arrivions et plus brillant pour partir vers Dushambe.

D'autres mines de charbon en route et faciles d'accès pour les mineurs. Des tunnels anti avalanches le long de la route, la seule qui traverse le pays..... 
En dehors des paysages, peu de choses à signaler à l'exception d'une station de ski  neuve et 30 km avant d'arriver à Dushambe, tout le long de la rivière Varzob, des dachas neuves, clinquantes, paraissant opulentes pour les soirées entre amis de la capitale, avec des restaurants chics. La chaleur est accablante et je me dis que ça pourrait bien être agréable de venir se rafraîchir ici. Finalement, je ne le ferai pas.

5 Août Dushambe. Le chauffeur me laisse au bazaar. Je suis bien contente de son service et tout s'est bien passé . J'ai repéré un hôtel et je dois traverser  la ville pour l'atteindre. Je prends le premier bus qui passe et il s'avère être le bon. Facile! 
J'ai ici plusieurs objectifs: visa pour l'Inde, extension de mon passeport ou tout au moins voir ce que je peux faire. Mon passport est plein avec le visa pour l'Inde. Visa ok, nouveau passeport, je dois voir ça ailleurs et ce sera Delhi, l'ambassade d'Espagne peut me le faire. J'achète le billet d'avion pour Delhi et je suis prête à partir pour les Pamirs Tajiks.
L'Hotel est le rendez-vous des baroudeurs à pieds, vélo, moto, ou quelque engin d'autonomie complète. Les cyclistes forcent l'admiration: les chargements tout inclu varient entre 20 et 50 kg, voire plus! Et ils font le tour des Pamirs avec des cols à 4300 voire plus! Et aussi des sentiers de cailloux....
La ville n'a pas grand chose de notable; la rivière qui la longe est lourde en sédiments, peu attractive mais les locaux s'y baignent. Les bâtiments principaux ont des airs des Soviets: majestueux, mise en scène pompeuse et très ouverte. Il faut marcher à Dushambé. Larges avenues avec un bon service public de transport. Hors la capitale: rien, ça fonctionne quand même!
Le centre est assez réduit, très vite on se trouve dans les quartiers plus populaires et très agréables: rues bordées de rigoles et d'arbres souvent des arbres fruiters: plaqueminiers, abricotiers, vignes et autres bien sûr. L'avantage: on marche à l'ombre, les oiseaux font un boucan bien sympa, l'eau gargouille partout et on peut picorer en route. Du bonheur pur sucre.  Bien qu'excentré, l'hôtel m'a permis d'explorer plusieurs quartier dont un russe, avec ses maisonnettes basses et fenêtres décorées en bleu, plus une église orthodoxe.  Charmant. On sent que l'argent arrive: maisons récentes, rénovées, cachées derrière de hautes clôtures; le quartier de l'hôtel est,  selon Masud, bien fréquenté et plutôt haut de gamme. 
Nous sommes allés dîner ensemble dans un resto turc, il n'y avait pas de moussaka mais j'ai eu des aubergines bien bonnes. 
On trouve de tout à Dushambe, au bazaar: j'y ai acheté des quantités d'abricots, de brugnons, et des pois chiches ou des lentilles, du thé, achetés pour laisser dans les homestay en guise de remerciement. Le seul problème: le poids, 3 kg ça pèse dans le sac. Mais en revanche les gens ont toujours été contents car ils sont loin des centres d'approvisionnement et ce sont des produits qu'ils ne cultivent pas toujours, c'est un plus dans les menus de pommes de terre, pâtes, riz, blé noir et mouton bien sûr..

Je laisse ma valise à l'hotel et je pars pour 15 jours dans le Pamir, avec peu: un change, mon baton de marche, du gras pout tout: les pieds, le corps, le nez, le visage. Là aussi, avantages et inconvénients à gérer au plus prés: avec la crème, la poussière adhère..., sans crème ça ne va pas non plus!