27 sept.: Rovaniemi 63 000 hts, capitale de Laponie( Lapland) et du Père Noël. Je suis dans un hotel super, un “ language café”, ce qui veut dire que les gens viennent ici pour papoter avec des étrangers, si il en a. Amusant.
La ville a été détruite durant la 2 eme guerre mondiale. Les allemands y ont pratiqué la technique de la “ terre brûlée” ...la ville s’est appelée la ville des cheminées, c’est tout ce qui restait des diverses usines. Elle est donc neuve, Alvar Aalto en a fait les plans et les bâtiments administratifs ou publics.
C’est l’automne, les feuilles des sorbiers sont rouges et les bouleaux jaunes d’or....un festival. C’est aussi le moment des aurores boréales et je me documente pour en voir. Il y en a eu deux, sans moi....et je ne vais pas avoir le plaisir d’en voir á Rovaniemi. Mais je suis allée faire du repérage pour m’ y rendre la nuit sûrement.
Là aussi, la vIlle est bien dotée en musées: je suis allée à un seul, Arktikum, 2 fois, chaque fois 4 h au moins. C’est à la fois un musée et un centre de recherche sur la Laponie. Très didactique et documenté. Un régal. De plus les lieux sont superbes à l’intérieur et à l’extérieur. La lumière entre par le plafond d’une galerie de verre et vu la qualité de la lumière sous ces latitudes, c’est un festival! Bien sûr il y avait aussi les randos autour de Rovaniemi et je me suis équipée pour le froid avec une veste capitonnée, bonnet pour la somme modeste de 16€ en vêtement d’occasion. Ces derniers sont riches de vêtements presque neufs et de très bonne qualité à des prix dérisoires. Je suis donc équipée.
Je me suis aussi rassasiée de nourriture fraîche: carottes, oignons, ail, choux fleur ,déjà un peu moins frais et courgettes, idem, plus des petites citrouilles, buttercup. Le tout braisé. J’en ai préparé d’avance, comme une bonne paresseuse. Pour couronner le tout, le café servait du vin au verre, du Sirah, pas le plus délicieux certes, mais tout même un plaisir en rentrant de rando avec du pain noir et du fromage...
Et puis il y avait la bibli. Malheureusement, je l’ai découverte tardivement. Mais elles sont terriblement accueillantes. J’y ai tricoté pendant près d’une heure: il y a des paniers et quiconque veut faire des carrés de 18 x 18 est invité à s’éclater. J’ai donc redécouvert la méditation du tricot ou de la broderie, de tous les travaux d’aiguille. C’est un fait que durant ces exercices, l’esprit divague allègrement....au milieu de la bibli, où chacun vient chercher, déposer quelque chose. Il y a des bébés, des enfants, des endroits aménagés pour eux et ils sont libres sous l’oeil d’une maman, le tout bien sage; des personnes plus âgées, hommes ou femmes, c’est vivant et silencieux. Il y a aussi la cafétéria. Avons-nous quelque chose de similaire?
En plus, il y a les spécialistes, à disposition; je recherche sur les Samis, la responsable, originairement russe, est là et elle va m’aider à chercher. C’est enrichissant, elle connaît son sujet, fait de la recherche elle même, plus savante bien sûr, et, comme comme il est déjà 18 h et que je pars demain matin, elle me donne les noms de ses correspondantes à Inari, plus haut en latitude, où je vais aller, sur la route vers le nord, en pleine aire Sami. Les Samis se répartissent depuis le nord de la Norvège, Suède, Finlande, Russie jusqu’à la presqu’île de Kola. Leurs conditions de vie ont beaucoup changé en fonction de leur localisation et de la politique qui leur était adressée au travers des 100 dernières années. Ils ont été phagocytés ou discriminés en Norvège, écartés de la vie quotidienne en Suède donc assez préservés, laissés à part en Finlande où ils sont en tout petit nombre; quant à la Russie ils ont été Soviétisés ou repoussés très loin. A cela se sont ajoutés des facteurs de limites géopolitiques des territoires que les rennes ne connaissent pas pour se nourrir, pas plus que ceux qui en vivent...des facteurs climatiques qui génèrent des modifications du bol alimentaire des animaux, plus plus plus...
Du bonheur en tant que curieuse.
Je crois n’avoir pas souligné comment fonctionne le chauffage dans un maison en Finlande: la piece la plus chaude est la salle de bain, après le sauna bien sûr, chauffée par le sol; puis le hall d’entrée, puis le living room/ salle à manger/ cuisine où on ne se promène pas bras nu, puis en dernier vient l’espace où on dort. La température y est d’environ 15 à 18. Intéressant, non?
2 oct.: Kiilopää C’est le Parc National n°2 de Lapland, Urho Kekkonen. C’est aussi une zone de changement de végétation, la taïga perd ses arbres au profit de plus de mousses, lichens, bruyères, terres acides toujours. Des “collines”, nues, pelées, de rochers abrasés, lisses; des canyons où s’écoule l’eau d’égouttage des tourbières en amont. Et parfois des troupeaux de rennes. Ce sont, avec quelques gros moutons, les seuls animaux que j’ai vu pacager libres. Pourtant, il y a du fourrage en ballot, partout. Les bêtes ne sortent pas.
C’est aussi ma première expérience d’aurore boréale. Je sortais tous les soirs lorsque le ciel était dégagé pour tenter ma chance. Ce soir, le coucher du soleil était magnifique et à 22:20, pendant 20 mn , les nuées se sont promenées comme une soie légère dans le ciel, comme des voiles de fumée légère, de couleur verte surtout et parfois un peu jaune brun. Je pense que l’on peut en voir de plus prestigieuse. C’est mon début! Les photos que j’ai prises n’ont rien donné. Je vais demander si il faut des filtres; je crois plutôt que ce que j’ai vu n’était pas puissant ( vent solaire)
Affaire à suivre.
Sans y prêter attention, c’était l’anniversaire de Maman aujourd’hui. 108 ans. Le temps passe, les années passent au dessus...et j’ai bientôt 70! Je rêve!
Ma rando d’aujourd’hui passait le long de canyons et « crêtes », plutôt des bosses aux formes douces et des rennes; ce n’était pas ma journée photo car aussi il fait froid et les batteries n’aiment pas ça, et les rennes sont assez loin pour ne pas être pris en photo, même couleur que les roches....malin de leur part!
Le sauna: j’ai découvert le “smoke sauna”. Il fonctionne ici un jour sur deux; ils le commencent vers 7 h du matin et il est prêt vers 15 h. Lors du lancement tout fume de toute part, même dedans. Puis ils règlent les tirages et le bois se consume presque en circuit fermé. Je pense que c’est assez élaboré.. mais ce que j’ai découvert, à mes dépens, et comme nous n’étions que 3 personnes dans le sauna, personne n’en a parlé, (ils parlent peu les Finnois), c’est que très vite, sans le savoir, on s’enduit de charbon....et sur les endroits difficiles d’accès attendu que l’on s’étend sur les bancs ou que l’on s’assoit....ce n’est pas bien grave. Les randos m’ont bien plu, avec la neige ou sans.
Une dame cherchait à me parler depuis que je suis arrivée, en même temps que moi, mais comme c’était très timide je l’ai laissée venir. Une autochtone qui revenait sur un site de vacances de temps révolus quand ses enfants étaient petits et avec son mari. Finalement elle a été une mine de renseignements utiles pour les prochains jours et sur les habitudes des Finnois. La neige l’a un peu immobilisée, tandis que je parcourais les sentiers et nous avons partagé plusieurs conversations dans son anglais hésitant et en français ancien déjà. Souvent’ j’ai rencontré des gens qui fuient le contact des yeux. Ils passent raides à côté, surtout sans saluer. C’est usuel chez eux; c’est aussi la raison pour laquelle je ne me suis pas avancée vers cette dame.
6 Oct. Inari: le bus est à l’heure, très ponctuel et nous voilà en route vers Ivalo, riche de 2 supermarchés et où je dois attendre la correspondance durant 4h...le centre de tourisme est fermé, il ne me reste qu’à faire des provisions et manger. J’achète des fruits, aucune idée de ce que je vais trouver plus haut; j’assure donc mon petit dej. pour plusieurs jours. Il n’y a pas grand chose à faire ici et je sens que l’on touche le bout du bout.
J’ai trainé dans le supermarché, mais je n’ai rien vu d’étonnant. En revanche, c’était une bonne idée de faire quelques provisions.
A Inari, je n’avais rien réservé et j’ai failli avoir une attaque: réception fermée ...et renvoi sur un hôtel! Tout s’est bien terminé et j’ai eu un petit chalet, au bord du lac avec une micro cuisine parfaitement à ma taille. Et je me suis gavée de soupes fraîches: squash, citrouille, pommes de terre, avocat successivement. Un plaisir. Mon transport pour la Norvège intervient le 11 octobre, j’ai du temps devant moi pour organiser le prochain mouvement, pour explorer et faire le tour des musées et autres centres de ce type.
Il n’y rien non plus à Inari si ce n’est ces décentralisations des centres d’études sur les civilisations Samis et autres. Et la nature, bien sûr. Cependant, les lieux sont bien vendus car des bus viennent, déversent les touristes qui ont 2 h pour visiter le musée, le Parlement et acheter des souvenirs. Il y a autant de magasins ( bâtiments) que de musées sachant que les musées sont équipés de magasins aussi...et il y a des Chinois, oui, surtout des asiatiques:Taiwan, Hong kong, sud Corée.
Les Northern Lights, tous les soirs depuis que je suis à Inari! Un festival. Surtout du vert et des étoiles comme des diamants! Vraiment, un scintillement de milliers de diamants! Les « vapeurs, volutes de fumée, voiles » ce qu’on veut sont fascinantes, lentement, elles se déplacent , se dissolvent, s’étirent, se dédoublent. Un scénario toujours inédit.
En quittant Inari, en bus, aussi. Le conducteur les devinait ou les pressentait je ne sais pas, mais nous en avons eu plusieurs.
Bilan de Finlande: super intéressant, le rapport qualité /prix des prestations a toujours été haut. J’ai toujours rencontré des personnes autochtones assez ouvertes pour engager des conversations ou donner des informations et parfois plus ( exemple, les champignons dans l’Archipel Alland entre Finlande et Suède! Cette personne m’envoie régulièrement un petit mot.
En arrivant au nord du Nord, les contacts se raréfient, c’est clair. Mon séjour en Norvège se présente bien, bus et hôtel sont réservés, j’ai un petit plan et des projets. On verra la suite.