Sud Norway:
19 Janv. 2019 Sandefjord.
Non seulement c’est le sud-est de Norvège que je souhaite visiter, pour améliorer ou nuancer mon feeling en Norvège, mais c’est aussi ici qu’il y a un musée dédié à la baleine et qu’il y a la sculpture-mémorial des pêcheurs de baleine de Knut Steen.
J’avais donc plein d’idées et finalement peu de chances: transports erratiques, office de tourisme fermér, musée poussiéreux et à moitié ouvert, etc. Un peu déçue mais beau temps fixe et températures agréables; une petite ville mignonne comme mon hôtel Kong Carl...
Pas grand chose à voir, atmosphère à savourer.
Heureusement j’ai eu un tuyau par une dame hollandaise qui m’a dirigée vers le kiosque Kurt Steen sur les hauteurs rocheuses de Sandefjord. Vue superbe mais je suis revenue trop tard en ville pour l’inviter à prendre un verre avec moi!
J’ai donc affronté le seul resto « chic » de Sandefjord pour un plat de poisson. Un désastre pour moi: du saumon cru sur un risotto...que j’ai retourné en cuisine écoeurée. Lorsque le poisson est revenu j’avais deux petits morceaux rabougris sur le risotto rabougri lui aussi et le filet de basilic sur les bord s’était étiré vers le bas en suivant le retrait du risotto.
Je suis partie.
Pas trop top et pas sûre de pouvoir manger après ça.
Je suis allée vers un chinois: vide; puis un grec où il y avait du monde. Odeur puissante de cuisine..., moussaka à la viande, j’ai choisi de de l’aubergine grillée avec feta et purée de pommes de terre. Erreur de casting là aussi: l’huile d’arrosage des aubergines (4 rondelles) était prégnante et...rance! J’ai mangé du bout des lèvres la purée.
Ce n’était pas mon jour.!
20 janvier: objectif Risør, plus au sud... je m’enfonce. 125 km sud, 3 h de transport, et 3 changements de bus.
Il y a une grande brutalité dans les reliefs que je traverse: ponts, tunnels sous fjord, élévations, déblais de matériau noir comme des basaltes..
Et c’est beau! Et sombre et éclairé par la neige épaisse. Ça donne un je ne sais quoi de « je t’aime moi non plus ». Le petit port de Ricør est charmant: des maisons anciennes, bois peint en blanc, adossées au rocher autour du petit port. Il y a peu d’espace plat...Un régal de se promener, avec les crampons sur le verglas dans les rues en pente. Indispensable!
Le resto du port a été une bonne revanche sur Sandefjord: soupe de poisson très charnue et délicieuse!
La personne du Pensjonat où je logeais, Norvégienne, qui avait fait la fête tout le WE car sa fille se mariai5 à Ricør...m’a bien aidée pour partir de là en bus. Les infos sur les App étaient contradictoires, incomplètes... et encore 2 h de bus jusqu’à Kristiansand. Beau temps important.
21 Janv. Kristiansand: toujours la même côte et elle est belle! C’est une ville et sur un socle rocheux encore. L’hôtel est un genre Formule 1. Il semble que ce sont des cabines empilées comme pour un chantier. Strict minimum mais avec une cuisine de 5 m2.
Dans l’après midi j’ai visité la ville. Plan en damier et casernes du début du 19 eme s.Il y a une forteresse du 17 eme, en travaux. Originale: vu d’avion: ce sont des cercles: murailles de 5 m d’épaisseur, bâtiment central circulaire dans des douves asséchées circulaires aussi et qui étaient si profondes que les gros vaisseaux de guerre pouvaient y entrer..á l’abri.
Il y a un mélange impressionnant d’architecture dans un périmètre étroit: au bord des quais fin du 19 et tout début du 20 eme et quelques maisons bois, témoins du passé et blanches; un peu plus loin, un quartier de garnisons , en bois au Nord Est du temps où les danois maîtrisaient la Norvège....
La voie ferréé arrive directement sur le port ainsi que la gare routière et la gare maritime. Pas vraiment bcp de charme mais intrigante quand même. Un centre ville avec de l’espace, des rues piétonnes sans grand caractère et marchandes et de « bouffe »....
Demain je vais aller visiter Lillesund, village côtier à un jet de pierre d’ici.
22 Janv. Lillesund. Je suis d’abord allée vérifier à l’office de tourisme le bon choix pour l’étape suivante sur la côte ouest de Norvège. Il n’y a personne dans les gares...et les infos paraissent parfois contradictoires ou génèrent plus de questions que de certitudes...
Il neige copieusement depuis tôt ce matin et je me demande si je vais à Lillesund. Finalement je décide favorablement avec les crampons et le poncho prêts pour le service.
J’ai noué ou bien j’ai été nouée à la conversation d’un jeune homme maigre comme un bâton. Inépuisable en matière de medecine « douce », herbal médecine. Traduction rapide: tout ce qui touche à un niveau de conscience secondaire; tout est « herbal » et bon. Le seul point de divergence ou le pivot: la quantité, chacun n’a visiblement pas les mêmes unités de mesure. La conversation, bien qu’intéressante ne me passionnait pas et je craignais de manquer ma sortie du bus. Le chauffeur n’y pensait plus et lorsque je le lui ai rappelé ma requête, nous étions déjà 3 km après...
La prise congé a été des plus rapides et sans suite ( je me demandais quelle serait la chute) , j’ai rebroussé chemin... à pieds.
Et Lillesund valait le déplacement, sous la neige, emmitouflée sous ce manteau blanc, maisons blafardes sous cette lumière étrange. La neige avait fini son revêtement, la petite ville était animée et silencieuse et les gens traversaient les rues deci delà, furtivement. C’était amusant, reposant. Je pense qu’aujourd’hui c’est plutôt un lieu de villégiature, mais c’est habité à l’année et la communauté semble très active, plein de commerces, petits, ouverts, joyeux. C’était attractif en hiver, en été, la marina doit regorger de bateaux et de marins, pas tous d’eau douce. Je suis retournée sur la route importante pour attraper le bus vers Kristiansand et j’étais satisfaite de ma journée, mais pas trop de l’obscurité déjà à 15:30! Le bus était un bus local; l’avantage: je parcourais la campagne rocheuse, entre lacs et hauteurs couvertes de maigres forêts de mélèzes dont on se demande comment ils arrivent à se dans ces cailloux..; inconvénient: la fatigue qui vous assoupit sur la distance. Très bonne journée: j’ai goutté avec un « scone » au chocolat version norvégienne comparable au biscuit de ration militaire: pas de saveur, pas de levain, pas de crème, reste le chocolat en galets... Bilan à 19h je n’ai pas faim, ni à 20h et je mange 2 poires!
23Janv. Egelsund: encore un décors magnifique. Des îles, fjords partout avec des patches blancs/ noir qui illuminent. Je ne sais pas en été si le vert compense le sombre... pas si sure, mais en hiver le blanc accommode bien les reliefs car il ne couvre que les plats.
Le voyage en train s’est fait par l’intérieur et c’était joli aussi. Pas beaucoup de plat et des rochers énormes partout. Certes il y a des fermes d’élevage bovin, j’ai aperçu quelques indications... avec du fourrage mais pas les bêtes sauf quelques chevaux ( il y a des courses et des parieurs et des machines à sous dans tous les « tabacs-presse »...
Ici, c’est un peu différent en occupation du sol: les constructions sont éparpillées, partout, tout est bon: rocher, le plus haut possible, comme en Nelle Zélande ( ils ne regardent pas à la dépense ni à l’énergie à mobiliser pour y atteindre...)parfois des constructions très modernes, parfois non, là depuis longtemps. Il y a aussi les couleurs: de tout. Il semble qu’ici, les pêcheurs utilisaient la couleur vive; le blanc était réservé aux « riches ». J’ai lu, je répète...Il n’y a pas cette unité de Risør ou Lillesund, le blanc étant plutôt crémeux comparé à la neige. Et puis le centre est plus petit, une partie est postérieure à 1843, l’autre près de l’église, antérieure, du moins dans son organisation et les fondations des maisons; tout communique à travers d’allées étroites et sinueuses sans ordre apparent. C’est mignon, on y trouve Pubs, magasins de toute sorte, petits restaurants. On s’y perd, ce n’est pas bien grand, mais si on doit revenir au même point, bonjour! J’étais logée là et j’y suis arrivée du premier coup, mais jr suis sortie de jour et de nuit et là, ça a été plus compliqué.
Autour de l’eau se trouvent les anciennes conserveries de poisson (c’était la capitale du hareng), les hangars divers, faïencerie, garages d’hivernage pour les bateaux de plaisance. Activités annexes à l’extraction minière et la pêche. Tout change, partout. La faïencerie est liée au kaolin trouvé dans le coin au 19 eme...je ne suis pas sure qu’elle soit toujours active.
Rando à travers 3 îles en balcon, le long d’une voie ferrée abandonnée qui transportait du minerai. Aujourd’hui, c’est un piste cyclable et de rando très fréquentée en èté. C’était super et j’ai bien besoin de me dégourdir entre les longs trajets en bus ou en train: peu de km mais stops partout!
24 Janv: je commence par ces pierres terribles et rapidement après Egersund nous voilà à la campagne, des champs, plats, des haies hautes pour le vent, des melèses, des fermes cossues, élevages.
Dès 30 km avant d’arriver à Stavanger, des villes nouvelles tout le long de la VF, en milieu rural.
A Stavanger, situé à l’intérieur d’un très long fjord, par le train on traverse ine très longue z. i. Peu ragoûtante et mon stop se trouve être par là.. J’ai réserve la guesthouse il y a qq jours et c’est près de la gare...Paradis, oui, je l’ai fait! Les abords sont peu amènes et je passe et dépasse la guesthouse sans le savoir, et contente de m’éloigner de là; mais plus loin, je m’aperçois que j’ai largement dépassé les lieux et je dois retourner au plus triste des bâtiments que j’ai trouvés mal entretenus. J’entre, tout est ouvert à tous vents et il n’y a pas d’enveloppe qui m’attend. Rien ne me plait, tout est exigu, à peine propre, vide. Le seul client, un black a une elocution difficile, je ne sais pas discerner si c’est un problème d’idiome, de personne ou d’autre ni envie de savoir. Après avoir examiné les options, je décide de ne pas rester là même si je perds mon paiement. Il fait beau et ne suis pas chargée.
Premier contact un peu hard. J’ai 3 km vers le centre et je m’y dirige, je verrai bien.
“Tout vient à point à qui sait attendre” et en effet, je trouve une enseigne qui semble indiquer qu’ici on s’occupe de logements...et je tombe sur un jeune homme qui me tire d’affaire en me trouvant un hôtel à proximité du centre et d’ici, dans un joli quartier, à prix acceptables. Tout s’enchaîne bien.
Je trouve le dit hôtel, super, tout me va bien et le petit dej. est inclus. L’hôtesse est une jf des Philippines, l’accueil est ouvert jusqu’à 13h, je check in et je pars à la recherche de l’office de tourisme.. longue histoire.
Lorsque j’y suis, je me trouve dans la même configuration qu’à Bergen. Une baie de petite taille oú se trouvent les quartiers les plus anciens de Stavanger et aussi, l’office de tourisme! A la réception, 2 chiliennes. Elles ont la pèche, ça fait plaisir! Elles me donnent tuyaux, recommandations, plans,le kit du voyageur et me voici partie dans ces quartiers blancs, milieu du 19e, pleins de charme,
un ensemble de constructions modernes les encadre joliment sans heurt. Un plaisir de se promener là même en hiver. Les maisonnettes sont décorées, fleuries, accueillantes. Tout ferme vers 15 h... un peu court pour visiter les musées. Lorsque tout ferme, je change de quartier pour un autre plus ancien et plus bigarré, animé, truffé de bars, restos . Il est 16 h et je commence à avoir faim.
J’opte pour un verre de vin et un plat; je ne trouve pas au même endroit et là où je suis entrée, ils ont à boire , pas à manger ou bien des snacks seulement. La serveuse me suggère un resto qui fait des plats à emporter afin de revenir vers elle. Ok, je suis le protocole et je commande une moussaka à l’aubergine qui ira bien avec le vin dont j’ai envie. Bilan: j’ai le vin de Rioja, délicieux et ... une tartine grillée sur laquelle il y a une petite omelette et de la laitue plus tomates fraîches!...ma moussaka est norvégienne.....
Je passe un bon moment néanmoins, en terrasse chauffée, dehors et il neige c’est très agréable. La rue est étroite, pavée, en pente et glissante: je suis au spectacle... La nuit commence à tomber, et je fais quelques magasins. Ce sont les soldes comme chez nous, partout et chacun cherche LA bonne affaire.
Rien de spécial pour moi. Je fais quelques provisions pour dîner et je me baguenaude pour rejoindre l’hotel. Finalement, le ressenti est meilleur qu’à la première heure et j’ai réservé une visite en bateau jusqu’à Lysefjord pour voir le fameux « pupitre » que l’on peut aussi atteindre à pieds en excursion sauf en hiver! Dommage mais trop risqué avec la neige et le verglas!
Super tour à 10 personnes sur un cata pour 200 p!
De retour à Stavanger, j’ai à peine le temps de visiter avec beaucoup d’intérêt le musée de conserverie et le musée maritime.
Le musée dédié à l’industrie pétrolière me tente beaucoup aussi, je vais lui consacrer une journée et un album. J’avais pourtant visité les installations de lac et 1970 mais le souvenir conservé n’a rien à voir avec les plateformes en mer matière d’exploration ou exploitation. 5 h pour pour en faire le tour! Très bien documenté et vulgarisé. Là aussi un vrai plaisir et un bon resto associé avec des horaires plus larges. Le seul truc c’est qu’à cette heure là, 16h, je n’ai pas envie de dîner..
Il neige toujours mais il ne fait pas froid et les chaussées sont tjs dégagées.
J’ai senti un brin de snobisme français, copie de façons, dans le vin, dans la nourriture chic, la mode, juste la touche “fancy”, une certaine élégance aussi parfois. C’est amusant car lorsque je cherche précisément, je ne trouve aucun exemple précis. Ce furent des instants de complicité où on se sent “partie de”.
Ce séjour a été très agréable dans son ensemble et je suis contente d’avoir bouclé le parcours en quelque sorte.
Je reviens sur Oslo en passant par chez Wolfrang et Gabi pour quelques jours. Bien accueillie et dans un espace très agréable, plus Wolfrang comme cuisinier, atout considérable!
Quelle est la sensation qui résulte de mon expérience en Norvège?J’ai du mal à synthétiser. Du chaud et du froid. Des Norvégiens très disparates mais une attitude commune: apparemment aucun intérêt pour le monde extérieur. Par ailleurs, un peu d’arrogance, de suffisance quant à leurs choix politiques, stratégiques. Globalement, pour ma part, je ne me suis jamais sentie connectée avec eux; les villes comme Trondheim, Bergen, Stavanger m’ont beaucoup intéressée et sans Norvégiens. Dans le sud exclusivement j’ai trouvé ces villages blancs superbes... ailleurs non. Architecture moderne à Stavanger et Oslo; en proportion , davantage à Stavanger qu’à Oslo où elle m’a paru plus ostentatoire.