mardi 27 octobre 2015

Altaï Russe

Quel plaisir de retrouver des sourires sur des visages en arrivant à Kosh Agach! Non seulement pour le sourire mais aussi dans les conditions de fatigue dans lesquelles je suis, j'ai besoin de baisser la garde, de relax. En plus les paysages sont somptueux, les photos très réductrices.
Première des choses, dormir. J'ai une petite chambre pour moi et il y a une cuisine propre et assez grande. Il n'y a aucun pensionnaire lorsque j'arrive. Le temps de remplir les papiers et je me couche.
Plus tard dans la soirée, je prends un soupe vite faite et repars dormir.
2 jours comme ça et je récupère pour sortir à nouveau faire un petit marché et me faire une bonne soupe de légumes. C'est hydratant et tellement bon avec de bonnes pommes de terre, carottes, ail, citrouilles, lentilles corail. De quoi se refaire une santé et laver les intestins.
Une fois sur pieds, je pars marcher le long de ruisseaux plus ou mois secs, plus ou moins salés. Ici, rien ne pourrit, tout se déshydrate. Il y a moins de 100 mm de précipitations annuelles... Mais il y a plein de micro-climats, nichés dans des replis de montagne, comme des oasis, arrosés et de climat tempéré. Ils ont des fruits comme mandarines, citrons, poires, raisins, abricots, prunes d'Ante.
La neige donne du relief au paysage et il fait très froid . C'est superbe. La cuvette dans laquelle je me trouve a quelques 100 km de diamètre; tout autour l'Altaï enneigé avec des sommets à 4000 . Pas un arbre.
Plus au nord, le Chuysky Trakt passe par des défilés plus ou moins hauts, superbes aussi, mais je suis en minibus. On ne s'arrête que pour se ravitailler ou évacuer... 
J'arrive ainsi, par la vallée de la Katun où se développe un tourisme russe de sports neige, rafting, escalade etc,  à Gornod Altaïsk. La rivière est d'un vert émeraude à faire rêver, comme l'eau dans les îles Caraïbes...
Le minivan m'a déposée devant l'hôtel, situé à coté de la gare des bus. Excellente situation pour moi. Pour me dégourdir les jambes, me voilà partie en reconnaissance de la ville, à pieds. Quelques km qui me donnet envie, à la sotie de la ville de m'assoir. J'avise une église orthodoxe et m'y dirige. Il y a un office en cours, beaucoup d'encens qui brûle conjointement avec les bougies de cire d'abeilles...les officiants marmonnent leurs prières, d'une voix chevrotante, pressée, les fidèles répètent parfois quelques mots, mais le plus souvent leurs actions sont limitées à la réalisation de signes de croix incessants, frénétiques couplés avec des révérences, parfois la tête est près du sol. Le premier que j'ai vu faire, j'ai cru qu'il tombait en avant en pâmoison!
J'en ai eu vite assez de ces grimaces et j'ai levé le camp pour rentrer à l'hôtel.

Le lac de Teletskoye est ma prochaine étape. Dans une vallée parallèle à celle de Chuysky Track, le lac très étroit sur 80 km! Le temps n'était pas très ensoleillé, dommage mais c'était beau tout de même. Le problème ici c'est le développement d'un tourisme récent: les projets éclosent et restent en standby...parfois pour toujours mais aussi, ils prennent des formes étranges en polluant l'espace visuel...par exemple les châteaux forts jouissent d'un grand prestige ici. Donc les chalets sont emprisonnés dans des murailles et des tourettes...
C'est ainsi que j'ai quitté cette région de l'Altaï en direction de Barnault et Novosibirsk.


samedi 17 octobre 2015

Mongolia West 3

Sauve qui peut, à nouveau. Certes j'avais un transport, pas fiable car une fois rendue à mi chemin, pas sure d'avoir une correspondance ou bien quand? J'en trouve un autre qui repart après le festival; il retourne près de Morön, à vide...pas bon pour lui. Je suis un peu de baume et il va faire un détour pour me déposer à Ulaangom.
Je ne peux pas trouver mieux. Il part à 7 h demain matin et il est sur place, dans la guesthouse. Il n'est pas kazakh, ici, c'est compliqué pour lui. D'un seul coup d'un seul, je vais me trouver à Ulaangom, en passant par des pistes. Je l'aurais recherché ainsi, je n'aurais pas pu y arriver et ce chauffeur me sert sur un plateau, avec 9h de conduite, la piste off the beaten tracks. Si bien off que nous nous sommes perdus, retrouvés, avons mangé la poussière et étions fourbus, saupoudrés de "sucre glace" en arrivant à Ulaangom presque 10 h plus tard. Et lui, après un bref déjeuner, pris ensemble, il a repris la route pour 3 à 4 h de plus...
Arrivée à Ulaangom, je me suis couchée et j'ai dormi jusqu'au lendemain 8 h, sans me laver, ni diner. Trop contente d'avoir un lit. Le lendemain, objectif, trouver lit et douche....et voir comment je peux aller sur les sites souhaités.
Le lendemain, changé d'hotel et eu l'impression de faire un autre saut en avant: les hotesses, elles sont 3, ne parlent pas anglais mais sont dégourdies.....je dis ce que je veux et je préssent qu'elles ont compris. En effet j'ai 3 RV pour les 3 jours qui viennent pour 3 endroits differents avec un taxi privé. Aujourd'hui ne semble pas être menacé par les tourbillons et vents de poussière...important pour les plans! La ville, si on peut dire, a des limites assez proches du centre ville...et autour des limites rien de rien. Le désert, la poussière et rien. Je me demande bien ce que font les gens ici.
Mon tour est assez vite fait, même en trainant, surtout pour pourvoir à mes petits besoins alimentaires, chaussettes chaudes etc.
Le jour 1, je dois aller en taxi dans le village de Tarialan, voir les montagnes de plus prés, des sommets de 4000 environ. Je suis prête et voilà que l'hôtel m'apporte un petit dej. ( je ne sais jamais sur quoi compter, alors je ne compte sur rien, jamais déçue): des oeufs frits crevés, comme d'habitude avec une tranche de concombre et une rondelle de salami cuite et horriblement parfumée. Tout passe dans une poche que je mettrai à la poubelle ou que je donnerai à un chien...A la réception, je suis attendue par le "taxi" qui est le père de la réceptionniste et par une autre réceptionniste dont c'est le jour off et Ui va m'accompagner, première nouvelle. Pourquoi pas? Aprés m'avoir expliqué qu'elle est de Tarialan et sa famille aussi et que nous allons déjeuner là- bas, je vais faire des emplettes pour offrir à mes hôtes. J'ai une liste non exhaustive et  indicative et je m'y conforme...et nous voilà partis, pas loin, car une des ses copines s'est jointe à nous. Plus on est de fous plus on rit! Et c'est vrai nous avons passé une bonne journée ensemble, sauf que nous n'avons pas déjeune, les filles ont préféré aller danser dans la salle municipale. Des valses, version mongole, mais ça marche super et il y avait beaucoup de danseurs sur la piste. C'était un jour sur semaine, l'après midi et c'était plein, avec un petit droit d'entrée. J'ai aperçu les sommets, mais plus interressant, le chauffeur m'a amenée au un torrent de montagne aménagé pour irriguer loin dans la steppe....et donner de l'eau au bétail éloigné.
Le retour à Ulaangom s'est fait avec les deux jeunes filles plus la maman de la réceptionniste, plus son ami. Nous étions chargés à l'arrière. J'étais devant.
Le jour 2, j'étais prévenue mais pas tant que ça: objectif, le lac salé Uvs Guur. A nouveau, le même chauffeur de taxi et l'autre réceptionniste, avec son bébé de 10 mois. Pas de problème, le bébé est nourri au sein à volonté. Pas besoin de bagages volumineux. J'ai pressenti un retour rapide dès le départ, donc j'étais préparée pour parer. Et fait l'itinéraire, mais néanmoins, nous ne sommes pas allés bien loin. J'ai donc annulé le 3 eme jour que j'ai consacré à autre chose, notamment photos etc. et à trouver un transport pour aller à Khov, sur le chemin du retour à Olgii. Bien m'en a pris car c'etait le jeudi matin, la réceptionniste, fille du taxi, n'était plus en mesure de me trouver un transport  ou une solution pour aller à Khov et elle m'apprend que le vendredi pas de bus. Lard ou cochon, je ne sais pas mais j'ai filé à la "gare routière" et j'ai attendu dans une jeep qu'elle se remplisse pour partir...toujours sur les starting blocks! Ca fait partie de la fatigue qui s'accumile, toujours à trouver des solutions et vérifier, reverifier, 3 à 4 fois et recouper les infos. Exténuant parfois. Arrivée à Khov à 23 h, sans résa nulle part...
Tout s'arrange néanmoins. Avec la prononciation à l'envers, ou bien ce que le chauffeur a bien voulu faire, j'ai trouvé un lit. Pas celui que je pensais ou demandé au chauffeur mais peu importe. J'ai bien vu le lendemain. Et j'ai changé de crèmerie. Pas de bagage, grande mobilité..ç'est bien utile.
Néanmoins, stress, petites contrariétés, fatigue et voici les ingredients qui aident bien aux embarras gastriques. Et je les ai bien eus! Retour à Olgii deux jours aprés et toujours embarrassée,
Quitté le pays

vendredi 9 octobre 2015

Western Mongolie 1 et 2: le Parc Naturel Tavan Bogd et le festival

27 septembre: avion pour Olgii; 6.30am...sur le pont à 4h am et en taxi à l'aeroport. Rendue en 10mn!
Sauf que l'avion est retardé pour 11h30...Mongolie a cela de commun avec certains pays latinos: le sens du "manaña"....dur de s'y faire!
Mais rien ne se perd, le temps non plus et j'attends gentiment à l'aéroport l'ouverture du café-restaurant qui ouvre à 9h am en compagnie de 3 américains qui vont prendre le même avion que moi. La fine équipe est composée d'un chasseur à l'aigle, c'est une jeune femme, Loren, qui a gagné ses galons ici en Mongolie avec 2 années d'apprentissage. Elle a été recrutée, à prix d'or, par Gopro, équipe de 2 photographes pour ses connaissances du milieu des chasseurs et de la chasse elle même. Ces 2 gars ( Patrick and Mathew) sont armés de 100kg de matériel photographique hightec, "Gopro", basés à Oakland, Californie je crois. Chaque caméra ne dépasse pas 100 gr et si ils n'en ont pas 40,  ils n'en ont aucune...
Objectif: aller chasser avant le festival et apprendre très rapidement les rudiments qui entourent l'aigle, le chasseur, la méthode et ensuite montrer ce que leur matériel Gopro peut faire! Ce sont des fondus de matériel , de techno, et d'expériences hors des sentiers battus. Heureux concours de circonstances pour moi car leurs expériences étaient captivantes! Cependant notre envie partagée d'un petit dej. ne nous quittait pas. A 9 h nous sommes allés, à 50% des effectifs, chercher le resto et gérer les bagages pendant le petit dej.. Le tour fut vite fait, le 3eme étage où devait se trouver le resto. n'était pas encore livré....Nous n'avions que l'annonce à croquer.... L'expérience crée des liens, nous avons attendu sagement le repas dans l'avion et nous l'attendons toujours.
Nous sommes rendus sur les lieux du festival. La fine équipe vient de partir à la campagne et la guesthouse dans laquelle je vais rester, est venue me chercher à l'aéroport.
Pas de doute, j'ai la sensation d'être au bon endroit. Les personnalités changent. Il y a assez peu de touristes qui viennent jusque là: 3 jours de voiture ça a de quoi en décourager bon nombre. J'ai 5 jours libres avant le festival pour aller dans l'Altaï.
Une opportunité se présente pour aller dans le Parc Nat.de Tavan Bogd: 2 israéliens, pour partager les" frais de voyage". Ils disent même mieux: nous faisons nos repas...nous faisons la cuisine! Nous achetons en commun,  ça nous revient moins cher.... La même musique depuis des lustres...
Bilan: ils ont fait la cuisine une fois; les autres jours ont profité et abusé des gens autour pour se faire inviter de force, par nos hôtes ou par d'autres groupes...
Heureusement,j'étais autonome sauf pour de l'eau chaude qui la plus part de temps est dispensée gracieusement plus du lait, yaourt, fromage, beurre en abondance. 
Une fois de plus, j'ai pu vérifier que ces personnes ne sont pas des gens très fiables, tout leur est dû. La raison: ils se sont trouvés fatigués des escursions..
Ainsi se font les expériences. En dehors de cela, des souvenirs en yourte avec des nomades très agréables, des paysages superbes, des treks dans la neige au camp de base du Khuiten Uul, le froid, du lait et yaourt de yak délicieux. 
Pour ce qui est des fromages, c'est une autre histoire. Ce sont des cailloux, sorte de pâte poreuse, très cuite, mise à sécher sous le poêle et cassée au marteau en morceaux. Très salé. À tel point que rares sont ceux affirmatifs sur leur préférence. Pour la viande, il y a des amateurs occidentaux. Pas moi.

Puis arrive le week end du festival. Le temps s'est un peu réchauffé; le froid est remplacé par des tempêtes de poussière....J'ai retrouvé les fondus de Gopro, je serai dans leur vidéo du mois de mars 2016! ( paraît il)
Démonstration de l'attirail pour chasser avec un aigle. Heureusement, Loren m'avait un peu briffée...sans quoi j'aurais été désappointée. Il s'agit, pour ce festival, plutôt de faire revivre des traditions que de vraie chasse. Leurs besoins en nourriture sont largement assouvis par l'élevage.
La journée a été de l'exhibition de beaux profils, hauts en couleurs, de même pour les archers. Puis est venu le dressage des aigles, la façon dont chaque chasseur tire parti des qualités de l'animal. Ca ne marche pas toujours comme le chasseur souhaite...
Le 2eme jour a été plus attirant pour moi: l'aigle qui attrape un leurre, ou un renard vivant; une course de chameaux; des jeux à cheval et un genre de raccourci de bozcatchi. Là, les cavaliers faisaient montre de prouesses à cheval attrapant un mouton mort, au sol, et se le disputant à 2. Enjeu: enlever le mouton à celui qui l'a attrapé au sol. Les locaux s'y sont donné à coeur joie, frôlant parfois la bataille.... C'était dynamique et donnait lieu à de superbes démonstrations.

Tout est fini. Chaque soir je rentrais du terrain de jeux à pieds, quelques 9km, le long de la rivière, en même temps que les cavaliers avec leurs aigles ou faucons. Super.

J'ai encore une semaine pour aller au nord d'Olgii et je viens de trouver un transport qui m'amène à Ulaangom demain matin à 7 h. 8 heures de jeep sur pistes.