17 mars: Arrivée à la frontière: un air de fraîcheur et confusion ( je ne suis pas sur la bonne jonque pour passer la frontière, genre passoire dans ce sens... Tout s'arrange néanmoins et j'arrive en Birmanie du coté où on ne demande aucun papier à personne. Mais j'ai besoin d'un estampillage...je vais moi même à la douane, sans problème, pas comme aux USA! Même si j'ai déjà passé les limites...
D'un seul coup je dois tout changer, (merci, monnaie, transports, prix etc) et je trouve un avion qui m'amène à Myeik. Tout s'enchaîne à merveille sans stress et les étapes se franchissent sans s'en rendre compte.
Comme souvent dans les ports, il y a beaucoup d'activité, mais les gens ne sont pas speed. Ils attendent le chaland pour faire qqch: qui une course en moto à 100m, ou 5 km. voire plus, mais ils ne sont pas pressés de prendre la course. Je découvre la moto avec une valise entre les jambes du chauffeur. Je crois rêver, je me pince et ça fait mal, donc je ne rêve pas. Le tout dans un bataillon de mobylettes et scooters dans tous les sens et qui klaxonnent tous... La chaleur et les odeurs sont terribles.
Comme je n'ai pas pris de petit dej. ce matin je commande 1 oeuf frit. Les poules birmanes ne sont pas les mêmes que les thais: le jaune est presque blanc comme en Russie: restes des régimes politiques communistes et militaires?
Myeik. Un port important, toujours, qui a eu des heures de gloire. A présent, les gloires sont fanées, il reste des souvenirs: des hôtels particuliers, vides mais malheureusement en ruines parfois aussi. D'architecture "coloniale", la structure de base est bien la structure locale, sur pilotis, comme à la campagne; en bois, (le teck thai passait en Birmanie pour être exporté par les ports de cette côte d'Andaman: Dawei, Mawlamyine etc), les barons de ceci ou cela avaient de belles demeures. En plus de la structure les "colons" anciens ont apporté leurs goûts du Portugal, Chine, Inde. J'ai donc passé une bonne journée à me balader, en dépit d'une chaleur torride. Mais j'ai dû arrêter, la tête ne voulait plus suivre. J'ai donc pris un "bateau" taxi, seule passagère et suis allée sur une île en face de Myeik voir des temples, un bouddha géant allongé et des femmes travaillant le béton....et les hommes, mains sur les hanches, devant la bétonneuse.....vérifiant peut être que les seaux,qu'elles portaient sur la tête étaient correctement remplis, qui sait? Toutefois, ces femmes étaient ravies de me voir avec elles, et plaisantaient en riant sans se priver. Comme quoi, on peut travailler dur et plaisanter en riant.
De retour sur la terre ferme, la chaleur commençait à faiblir peu à peu et je me suis promenée dans les ruelles avec beaucoup de plaisir, répondant aux sourires des gens. Ils riaient de mon accoutrement aussi! Je vais devoir passer à des vêtements plus adaptés à leurs coutumes je crois, car mes shorts n'ont pas l'heur de plaire vraiment, mais ils déclenchent des fous rires des jeunes, moins jeunes, hommes et femmes et petits garçons.
Pour diner, les options sont un peu plus larges, pas forcément meilleures qu'en Thailande: des beignets et fritures en tous genres complètent les plats de riz et surtout de nouilles transparentes, faites à base de riz. Pour ma part, je n'aime pas la texture, ça me donne la sensation de manger des blancs d'oeufs à peine coagulés, flasques .
Je trouve tout de même des plats d'inspiration indienne ou musulmane. Et ce ce point de vue, c'est plus diversifié qu'en Thailande et plus gras, toutes les fritures baignent dans l'huile...et le bonheur..?
Je prends un bus pour aller à Dawei, 7 h annoncées...pour 150 km environ. Un peu dur... Je suis prête sur demande à 6h, je suis embarquée à 7h, nous démarrons vers les faubourgs à 8h. Arrivée à 15h. La route est "neuve" . Fermée au tourisme jusqu'en 2014, les travaux sont en cours pour doubler l'emprise qui reste étroite..les dépassements sont laborieux et les mobylettes sont partie prenantes de la place; très peu de voitures. Les paysages sont superbes, des forêts d'hévéa à perte de vue et des "seringueiros" un peu partout dans des huttes.
Le voyage était plaisant. Seule touriste et à mon âge...la "mama"..toutes les heures, arrêt pipi, ces messieurs ont de petites vessies...Partout, des WC propres accompagnés, comme en pays musulmans, non de papier, mais des giclettes de rinçage. De plus, en sortant des WC, des citernes da s lequelles on puise de l'eau pour des rincer la tête, les jambes, ce qu'on veut, pour se rafraîchir! Je ne me suis pas privée de ce plaisir, court mais frais! Ces arrêts sont aussi des arrêts pour boire ou manger.
Il était tôt lorsque nous sommes arrivés à Dawei. J'ai trouvé un hotel tout de suite et suis partie me dégourdir les jambes aussitôt dans la ville. On est à 12 km dans les terres, sur une petite rivière. Contrairement à Myeik, il n'y a plus d'activité portuaire, il reste des maisons, et c'était très agréable de se promener. J'ai acheté une "jupe" au marché. Il faut la coudre, c'est la prochaine étape, car si je fais le drapé, tout se fiche en l'air vite fait ou bien, je m'entrave car c'est trop étroit pour marcher, et tout le monde rit. Il n'y a pas de touristes et les locaux sont vraiment bon-enfant! Ils se fichent de moi mais c'est tellement gentil! Je me suis fait habiller au marché, par la vendeuse. Puis, hors du marché, une autre dame m'a re-habillée, en se bidonnant etc..
Prochaine étape, ce sera Ye, en bus local . Avec des mâcheurs de bétel, pas top au niveau du spectacle, car on pourrait croire qu'ils ont pris un poing dans le visage et crâchent leurs dents...dans le sang. Mêmes visions que celles que j'avais eues à Taïwan.
Pareil, des villes nonchalantes, tranquilles. Des gens curieux et rieurs.
Moto-taxi encore, sans surprise maintenant. Tout baigne. J'ai ajouté un chapeau rigide pour me protéger un peu du soleil, mais en moto , il vaut mieux le tenir en main. Je dois trouver des lies pour le tenir sur la tête....
De Ye à Mawlamyine, le train local. Vitesse moyenne 24,3 km/h. Vitesse de pointe, on doit être proche de 25! Il y avait 157 km, parcourus en près de 7h. J'ai voyagé en classe ordinaire. Les sièges sont en lamelles de bois. Avantages: la ventilation naturelle, un dossier bien droit, 2 banquettes se font face, pas trop de place mais si il n'y a pas trop de bagages entre les banquettes ou le couloir, on peut bouger et se déplacer. Inconvénient: c'est un peu dur surtout lorsque le train, au plus sérieux de sa vitesse se met à "onduler" comme une chenille ou bien à se balancer dans la largeur. Et ça arrive. Les voies sont à peine de 1,08 de largeur et les voitures beaucoup plus larges. Y a-t-il une relation de cause à effet? Les Anglais qui ont construit la ligne n'ont pas dû souvent monter dans les voitures...apparemment, les gens attendent ces soubresauts car les enfant piaillaient tant et plus émerveillés en essayant d'amplifier le mouvement.... Contrairement au bus, il n'y a pas de rideau dans le train, on peut voir le paysage et il n'y a pas de vitres non plus, on peut donc prendre des photos! Il était nuit lorsque je suis arrivée à Mawlamyine et une moto m'a conduite à destination. J'allais oublier le prix du billet de train: 80 cts d'euro.