mardi 22 mars 2016

Myanmar: entrée par la petite porte, au Sud

17 mars: Arrivée à la frontière: un air de fraîcheur et confusion ( je ne suis pas sur la bonne jonque pour passer la frontière, genre passoire dans ce sens... Tout s'arrange néanmoins et j'arrive en Birmanie du coté où on ne demande aucun papier à personne. Mais j'ai besoin d'un estampillage...je vais moi même à la douane, sans problème, pas comme aux USA! Même si j'ai déjà passé les limites...
D'un seul coup je dois tout changer, (merci, monnaie, transports, prix etc) et je trouve un avion qui m'amène à Myeik. Tout s'enchaîne à merveille sans stress et les étapes se franchissent sans s'en rendre compte.
Comme souvent dans les ports, il y a beaucoup d'activité, mais les gens ne sont pas speed. Ils attendent le chaland pour faire qqch: qui une course en moto à 100m, ou 5 km. voire plus, mais ils ne sont pas pressés de prendre la course. Je découvre la moto avec une valise entre les jambes du chauffeur. Je crois rêver, je me pince et ça fait mal, donc je ne rêve pas. Le tout dans un bataillon de mobylettes et scooters dans tous les sens et qui klaxonnent tous... La chaleur et les odeurs sont terribles.

Comme je n'ai pas pris de petit dej. ce matin je commande 1 oeuf frit. Les poules birmanes ne sont pas les mêmes que les thais: le jaune est presque blanc comme en Russie: restes des régimes politiques communistes et militaires?
Myeik. Un port important, toujours, qui a eu des heures de gloire. A présent, les gloires sont fanées, il reste des souvenirs: des hôtels particuliers, vides mais malheureusement en ruines parfois aussi. D'architecture "coloniale", la structure de base est bien la structure locale, sur pilotis, comme à la campagne;  en bois, (le teck thai passait en Birmanie pour être exporté par les ports de cette côte d'Andaman: Dawei, Mawlamyine etc), les barons de ceci ou cela avaient de belles demeures. En plus de la structure les "colons" anciens ont apporté leurs goûts du Portugal, Chine, Inde. J'ai donc passé une bonne journée à me balader, en dépit d'une chaleur torride. Mais j'ai dû arrêter, la tête ne voulait plus suivre. J'ai donc pris un "bateau" taxi, seule passagère et suis allée sur une île en face de Myeik voir des temples, un bouddha géant allongé et des femmes travaillant le béton....et les hommes, mains sur les hanches, devant la bétonneuse.....vérifiant peut être que les seaux,qu'elles portaient sur la tête étaient correctement remplis, qui sait? Toutefois, ces femmes étaient ravies de me voir avec elles, et plaisantaient en riant sans se priver. Comme quoi, on peut travailler dur et plaisanter en riant.

De retour sur la terre ferme, la chaleur commençait à faiblir peu à peu et je me suis promenée dans les ruelles avec beaucoup de plaisir, répondant aux sourires des gens. Ils riaient de mon accoutrement aussi! Je vais devoir passer à des vêtements plus adaptés à leurs coutumes je crois, car mes shorts n'ont pas l'heur de plaire vraiment, mais ils déclenchent des fous rires des jeunes, moins jeunes, hommes et femmes et petits garçons. 
Pour diner, les options sont un peu plus larges, pas forcément meilleures qu'en Thailande: des beignets et fritures en tous genres complètent les plats de riz et surtout de nouilles transparentes, faites à base de riz. Pour ma part, je n'aime pas la texture, ça me donne la sensation de manger des blancs d'oeufs à peine coagulés, flasques .
Je trouve tout de même des plats d'inspiration indienne ou musulmane. Et ce ce point de vue, c'est plus diversifié qu'en Thailande et plus gras, toutes les fritures baignent dans l'huile...et le bonheur..?
Je prends un bus pour aller à Dawei, 7 h annoncées...pour 150 km environ. Un peu dur... Je suis prête sur demande à 6h, je suis embarquée à 7h, nous démarrons vers les faubourgs à 8h. Arrivée à 15h. La route est "neuve" . Fermée au tourisme jusqu'en 2014, les travaux sont en cours pour doubler l'emprise qui reste étroite..les dépassements sont laborieux et les mobylettes sont partie prenantes de la place; très peu de voitures. Les paysages sont superbes, des forêts d'hévéa à perte de vue et des "seringueiros" un peu partout dans des huttes.
Le voyage était plaisant. Seule touriste et à mon âge...la "mama"..toutes les heures, arrêt pipi, ces messieurs ont de petites vessies...Partout, des WC propres accompagnés, comme en pays musulmans, non de papier, mais des giclettes de rinçage. De plus, en sortant des WC, des citernes da s lequelles on puise de l'eau pour des rincer la tête, les jambes, ce qu'on veut, pour se rafraîchir! Je ne me suis pas privée de ce plaisir, court mais frais! Ces arrêts sont aussi des arrêts pour boire ou manger.
Il était tôt lorsque nous sommes arrivés à Dawei. J'ai trouvé un hotel tout de suite et suis partie me dégourdir les jambes aussitôt dans la ville.  On est à 12 km dans les terres, sur une petite rivière. Contrairement à Myeik, il n'y a plus d'activité portuaire, il reste des maisons, et c'était très agréable de se promener. J'ai acheté une "jupe" au marché. Il faut la coudre, c'est la prochaine étape, car si je fais le drapé, tout se fiche en l'air vite fait ou bien, je m'entrave car c'est trop étroit pour marcher, et tout le monde rit. Il n'y a pas de touristes et les locaux sont vraiment bon-enfant! Ils se fichent de moi mais c'est tellement gentil! Je me suis fait habiller au marché, par la vendeuse. Puis, hors du marché, une autre dame m'a re-habillée, en se bidonnant etc..

Prochaine étape, ce sera Ye, en bus local . Avec des mâcheurs de bétel, pas top au niveau du spectacle, car on pourrait croire qu'ils ont pris un poing dans le visage et crâchent leurs dents...dans le sang. Mêmes visions que celles que j'avais eues à Taïwan.
Pareil, des villes nonchalantes, tranquilles. Des gens curieux et rieurs.
Moto-taxi encore, sans surprise maintenant. Tout baigne. J'ai ajouté un chapeau rigide pour me protéger un peu du soleil, mais en moto , il vaut mieux le tenir en main. Je dois trouver des lies pour le tenir sur la tête....

De Ye à Mawlamyine, le train local. Vitesse moyenne 24,3 km/h. Vitesse de pointe, on doit être proche de 25! Il y avait 157 km, parcourus en près de 7h. J'ai voyagé en classe ordinaire. Les sièges sont en lamelles de bois. Avantages: la ventilation naturelle, un dossier bien droit, 2 banquettes se font face, pas trop de place mais si il n'y a pas trop de bagages entre les banquettes ou le couloir, on peut bouger et se déplacer. Inconvénient: c'est un peu dur surtout lorsque le train, au plus sérieux de sa vitesse se met à "onduler" comme une chenille ou bien à se balancer dans la largeur. Et ça arrive. Les voies sont à peine de 1,08 de largeur et les voitures beaucoup plus larges. Y a-t-il une relation de cause à effet? Les Anglais qui ont construit la ligne n'ont pas dû souvent monter dans les voitures...apparemment, les gens attendent ces soubresauts car les enfant piaillaient tant et plus émerveillés en essayant d'amplifier le mouvement.... Contrairement au bus, il n'y a pas de rideau dans le train, on peut voir le paysage et il n'y a pas de vitres non plus, on peut donc prendre des photos! Il était nuit lorsque je suis arrivée à Mawlamyine et une moto m'a conduite à destination. J'allais oublier le prix du billet de train: 80 cts d'euro.

Derniers jours en Thailande



7 mars:  arrivée à Krabi,  la mer Andaman. C'est une zone un peu protégée, par exemple des tsunamis. Pak Nam Krabi river se termine par un estuaire de mangroves qui arrive vers la mer d'Andaman, à l'arrière oriental de l'île de Phuket. Dans 
cette baie paisible, des îles, 150 ou plus. Je ne suis allée que sur Ko Lanta, que je n'ai pas beaucoup appréciée, c'est la + grande des 
Îles du coin, assez plate. Krabi me servait de base. Aprés 2 jours de plage, un jour de bateau, (tout compris... départ, attentes, arrivées, ruptures de charge etc et trouver un petit coin à ma convenance..), je voulais aller voir Ralay, et voir si les hévéas étaient les mêmes qu'au Brésil leur pays d'origine....
J'ai bien fait. Superbe Ralay, le coin est rempli de falaises de calcaire couvertes de forêt ou  à peu près, des belles plages, de la rando, de bons hôtels; on ne peut y aller qu'en bateau. Pas de route, donc pas de voiture. Des carts de golf mais peu. Des touristes. Que de ça. Mais finalement, les sites sont si beaux qu'il y a de quoi admirer. Bémol: le bruit des bateaux, " long -tails" superbes jonques de teck, mues par un moteur relativement modeste, mais empoisonnant. Comme ces long-tails sont le seul moyen de se mouvoir d'île en île...le relief fait que les bruits font écho sur les falaises. Probablement après 17 h plus aucun bateau ne part ou n'arrive et les décors recouvrent leur charme et leurs couleurs. 
Je suis ravie de la journée, superbes paysages et de plus je suis allée dans une plantation d' hévéas. Les arbres scarifiés et de taille bcp plus petite que ceux que j'ai vus en Amazonie . Pour ce faire j'ai loué un tuk tuk...et je suis rentrée à pieds, petit exercice bienvenu et récompensé par un bon croissant et un bon "latté" dans un Starbuck.... à Ao Nong, un peu plus loin. C'est gavé, on ne peut plus, de touristes de tous poils. Oú sont les thais? Les allemands sont  devenus aussi nombreux que les français. Et plus on va au nord, plus leur proportion augmente et ils deviennent des demi-pensionnaires en Thailande dans les îles.

13.mars: il est temps pour moi de quitter la Thailande, mon visa expire. 
Il fait trés chaud et sec. 
Partout, des plantations d'hévéa; ils sont plantés en terrasses sur les collines, à flanc de coteau, bonjour l'érosion. J'ai pris le bus vers Ranong, facile et il s'arrêtait souvent en chemin prendre des locaux. Toujours l'hévéa  et les palmiers à huile. Parfois en mélange bananier/ hévéa ou ananas/ ou bananier palmier à huile. L'huile de palme domine dans les usages domestiques. Même les MacDo l'utilisent....L´habitat s'est peu à peu fait plus modeste, des planchettes, le long des routes; étiré sans fin.
Arrivée à Ranong, je reste auprès de la gare de bus. J'y trouve un hotel et des infos pour aller dans une des îles au large, en territoire thai. Ko Chang. "Un désert".....soit disant. 
C'est le cas. Personne n'habite à l'année. Quelques paillotes avec resto adjacent. Le bateau nous dépose devant les bungalows, en même temps que la marchandise commandée depuis le continent: eau, pains de glaçe, il n'y a pas d'électricité, pas de frigo. Quelques panneaux solaires néanmoins permettent un éclairage temporaire de 18h à 22h. Le téléphone marche, ça permet aux saisonniers de faire des commandes ou aux touristes de réserver...ce que je ne fais pas. 
C'était à ma convenance sur le plan tranquillité, le seul moteur était celui des long-tails, 4 fois par jour: 2 arrivées, 2 départs. Rien à faire et il fait si chaud que je ne songe pas même à marcher à travers l'île, dans la forêt. La cuisinière est bonne, le poisson aussi. C'est mon menu les 3 soirs! 
Il y a des allemands qui passent là 6 mois par an, ils reviennent au même endroit plusieurs fois..
Ils ne sont pas sur la plage, il n'y a personne d'ailleurs sauf à 7h du matin ou 17 le soir. Tout est chaud: l'air, l'eau, rien pour rafraîchir. Finalement, heureusement que j'avais un polard car j'étais comme une chiffe molle, épuisée.
2 jours à lire, lorsque je suis rentrée sur le continent, j'ai fait finalement les différents changements bateaux, bus, taxis, bateaux et avion, tout dans la même journée! 

dimanche 6 mars 2016

Suite et fin du Nord-Est

03 mars
Quelques visites, de la marche, des massages, des achats, des envois par la poste et la journée est vite passée.

04.03 Village de tissage de la soie à Chonabot et village des cobras à Ban Khok Sa Nga. Outre super sec, vu plantations d'eucalyptus en allant Nord vers Sa-Nga.
Manioc, canne à sucre.
Les prix pratiqués sont nettement au-dessous de ceux connus jusqu'ici... 
Le déplacement dans les 2 villages pour l'activité désignée n'est pas un must, il s'en faut. En revanche, c'est la saison de la récolte de la canne à sucre, une noria de camions transporte les cannes à l'usine, c'est presque un train de camions...il y a une usine de traitement dans le coin.
Toujours du brulis pour préparer la nouvelle pousse de la canne, pour "nettoyer" les plantations d'eucalyptus. En conclusion, je leur ai trouvé une sale mine...sont ils brûlés au 1er ou 3 eme degré? 
Pour ce qui concerne le village de serpents, il s'agit, à la campagne, d'un mini zoo, peu ragoûtant, avec au plus une vingtaine de cobras, diamètre du corps: un poignet de bébé 5/6cm et long de 3/4 m, et quelques pythons, bcp plus gros: un gros biceps et 4 m env.  Jusque là rien de spécial. Il y a des combats organisés à la demande, sur un ring avec un King Cobra et un homme....Je n'ai pas aimé l'idée du tout! Je suis repartie aussitôt après avoir vu les bestioles dans leurs cages. 
Le bus qui devait me ramener à Khon Kaen ne s'est point présenté, la nuit allait commencer à tomber, j'ai fait du stop et j'ai eu bcp de chance car le conducteur devait me déposer sur la route principale pour attendre un bus longue distance et finalement un de ses copains l'a appelé pour dîner avec lui à 200m de l'hotel où je suis! 

05.03 Aller et retour à la frontière du Laos pour avoir une autorisation de séjour supplémentaire en Thailande. Journée longue et fastidieuse. J'ai trouvé une thai qui avait envie de pratiquer son anglais. Indéchiffrable et bavarde! Je me suis trouvée embarquée dans une galère, je ne savais pas où elle voulait m'amener, j'avais une seul objectif et je n'entendais pas me trouver avec les bureaux de l'immigration fermés ou à revenir en ville, à 180 km au sud, la nuit ou le lendemain! 
Je l'ai laissée en plan à ses élucubrations incompréhensibles.
J'ai eu ce qu'il me fallait en 12 h! Fatiguée. Demain repos. 
Encore une usine de tranformation de la canne à Udon Thani. Des bases militaires, hopital militaire, champs de canne à divers stades de maturation. En réalité, il s'agit de remplacer les champs arrivés au terme de production( 5 à 7 ans) il faut renouveler les pieds de canne. J'ai l'impression que les usines  tournent toute l'année, la récolte s'étale de février à septembre. Plantations d'eucalyptus, jusqu'à la frontière Laos, champs de manioc ( yuca) sur des sols assez plats.

NORD et NORD-EST de Thailande



19.02 Chiang Rai. Ann Hotel , parfait pour mes besoins. Sauf que la nuit, je ne trouvais pas le sommeil. Orientation du lit?
La ville n'est pas très étendue et tout peut être arpenté à pieds. J'ai essayé de voir les agences recommandées par LP. J'avais été bien chanceuse à Pai! Il n'en est rien ici. Les ONG, j'en ai vu 2, ne semblaient pas pressées ou intéressées de monter un petit trek. Pas de pb, je me suis familiarisée ainsi avec les distances, les directions et quelques incontournables et je vais faire mon parcours avec les transports que je trouverai. J'ai ainsi fait le tour de la ville. Il y a qq touristes, mais la population est largement locale. Une fois sorti de l'intersection des 2 rues principales, tout est local.

20.02 parc de Mae Fan Luang: à 6 km du centre ville. Je décide d'y aller à pied. Super et tranquille. Premier parc digne de ce nom que je visite en Thaïlande! Dans le parc, plusieurs bâtiments principalement en teck, récents et qui abritent des ouvrages régionaux plutôt orientés vers les temples, coffres à manuscrits, candélabres, flammes, plateaux à offrandes, supports de bouquets de fleurs. Il n'était pas permis de prendre des photos d'une part et d'autre part, j'avais rencontré un quinquagénaire charmant en entrant dans le parc, qui m'a obligeamment remis un petit document en anglais et qui m'a servi d'interprète auprès de l'hôtesse. La visite a duré pour moi un peu plus de 6 h, le quinqua retournait sur Bangkok en avion...
Je suis rentrée à pieds encore. Belle et bonne journée que j'ai terminée au marché de nuit à manger des fruits.

21.02 Chiang Rai est réputée notamment pour 2 temples, l'un blanc, l'autre, antithèse, noir. Les 2 sont récents et ce que j'en lisais ne me les rendait pas attractifs. Finalement, je me suis décidée à y aller, en transports locaux. Le temple de Thawan  Duchanee, noir, est ce qui m'a le plus intéressée. De plus, il y avait de nombreux bâtiments, aussi originaux les uns que les autres, du mobilier, de la déco, des couleurs, des sculptures sur bois remarquables. Le travail de l'artiste en tant que peintre m'a modestement séduite. Puis je me suis rendue au temple blanc, d'un autre artiste, de l'autre côté de la ville. Les deux artistes sont internationalement reconnus. Pas spécialement pour les temples. Il s'agit de Chalermchai Kositpipat. Trés endommagé par un tremblement de terre en mai 2014. Ici, les touristes se bousculaient. Des Chinois pour la plus part. Il s'agit d'un temple actif. J'étais en shorts et t-shirt sans manche, pas d'accès possible sans une "jupe" sous forme d'un large foulard. Ce fut mon prétexte pour quitter les lieux. Etonnant de voir tout à coup tant de touristes sortis de je ne sais où. Finalement, les chinois arrivent en bus,dorment dans des "motels" alentour....et la visite chronométrée terminée, partent sous d'autres cieux!
Je suis allée voir des coqs de combat, à la vente. Il y avait aussi un ring. Les bêtes étaient superbes, fines et élégantes. Je ne souhaitais pas assister à un combat!
La fin de l'après midi s'est terminée par du repos, le travail des photos et je me suis régalée en soirée avec un poisson poché dans une sauce piquante au citron. Un vivaneau, en anglais un snapper.


22.02 départ de Chiang Rai à 8 h. Le moyen de transport est un mini bus, nous sommes 2 passagères, le chauffeur m'autorise à monter devant..
La campagne est jolie, bien peignée. La route monte vers des collines, pas très hautes mais chacune plus haute que la précédente, ce qui laisse espérer des températures clémentes en soirée.
En route, des vergers de mandarines, manguiers ( le bouquet de feuilles fraîche à l'extrémité de la branche, se mange comme une friandise par certains, dont le chauffeur qui s'est arrêté pour en ramasser. J'ai goûté, ok, je n'ai pas eu envie d'en re-manger), beaucoup de légumes aussi. Recyclage des champs de pavot depuis de nombreuses années déjà.
Je me suis arrêtée à Fang, où a été ouvert le premier forage de pétrole en Thailande! 
Le lieu est tellement plaisant, je vais y dormir, et j'ai ressorti ma boîte de peinture. Je me suis promenée dans les champs, les gens sourient spontanément. Il y a longtemps que je n'avais pas vu les gens sourire.
Je suis allée à des sources thermales très sulfureuses. Bon pour la peau! Mais l'odeur n'était pas délicieuse...
Les personnes de l'hôtel  sont bien aimables, et rient de me voir chercher à me faire comprendre. Heureusement, Google translater est là si j'accède au wifi!
23.02 Thaton- Mae Salon. Je suis un peu plus dans cette zone de collines. C'est superbe. Manguiers en fleurs, mandarines, caféiers dont les fleurs sont passées, thé, lychees fleurs à venir, pruniers sauvages en fleurs,  plus légumes divers et bananes bien sûr. Le sol est de la latérite très rouge. C'est 
séduisant. En arrivant à Mae Salon, je trouve un super hotel tout de suite. Le bus me dépose devant. Aussitôt dit, aussitôt fait! Pas de scooter dispo, il est déjà onze heures! Je cherche plus loin, rien. Finalement je vais faire à pieds, traverser des villages, en boucle. 16km aujourd'hui et c'est charmant. 
La connexion internet ne marche pas, c'est dommage! J'aurai plus de travail lorsque j'aurai la connexion.

24.02 je suis à Mae Sai, à la frontière birmane. Non pour la traverser mais parce que il y a un site à voir....à proximité et c'est le lieu où je trouve le moyen de transport.
La ville, comme ses soeurs frontalières est assez moche pour ne pas dire autre chose. Tout est à vendre, que du chinois ou du chinois. La bouffe aussi! Je suis donc au régime riz et légumes sautés!
Les infos pour aller au Doi Tung ne sont pas super! Je verrai demain. En attendant, une averse glacée s'abat sur Mae Sai. Bien sûr, je n'ai pas prévu ça.... je m'abrite en étudiant les saphirs et les rubis étoilés birmans! Ou plutôt sud - africains... 

Le lendemain, objectif le Doi Tung. Sommet à 1500 m d'altitude avec le palais de la Princesse,  mère de l'actuel roi. Elle a eu un parcours hors du commun et lorsque ce fils est devenu roi, elle n'est pas venue habiter en Thailande aussitôt. Lorsque elle est arrivée elle a beaucoup travaillé pour venir en aide aux + défavorisés dans des secteurs très isolés de Thailande, notamment dans le Nord. Il reste des fondations actives, des ateliers de tissage, des installations culturelles qui drainent des touristes et qui financent de nouveaux projets.
Aussitôt sortie de l'hotel oú je créche, je suis prise en charge par un gars qui me demande mon projet du jour et ma destination finale du jour. 5 mn après, j'avais ma solution sur mesure: en scooter avec un chauffeur, arrêts que je souhaitais et rendue à ma destination finale! Moyennant un prix tout à fait comparable à ce que j'avais vus. Mais surtout, flexible et rendue en fin de journée. Un seul bémol: le temps , couvert et menaçant. Avec un ploncho à 3 sous, on peut tout espérer. Le gars est un birman, il vend ses services en Birmanie ou en Thailande, comme guide. 
Tout a été super, froid certes, mais il conduisait tranquille et sûr, et il attendait que j'aie fini mes visites, venait quand c'était ouvert gratis. Il me propose un deal en Birmanie. Je ne suis pas sûre d'accepter: acheter une moto, neuve,à revendre à la fin. Il conduit, entretient si besoin, allons de village en village, pendant la durée que je veux.
A réfléchir.

26.02 je suis à Chiang Saen, frontière avec le Laos. La ville est comme endormie, ça me plait bien. La guesthouse est correcte, je vais rester 2 nuits, le temps d'aller à Sop Ruak, le Triangle d'Or, frontière commune entre Laos, Thailande et Birmanie. Lieu de toutes les compromissions du temps de l'opium. Il y a 2 musées qui lui sont consacrés, intéressants. Le temps est parfaitement maussade et très frais. Je ne suis pas très équipée pour ça...je rentre donc à pieds pour me réchauffer, et ça marche...il n'a pas plu!
Je vais dîner avec un américain qui vit en Thailande depuis une 20taine d'années. Que fait il ici? Dans tous les cas, ça me donne l'occasion de poser des questions sur la Thailande qu'il connait mieux que moi. Il boit beaucoup de bière et trouve que marcher seule, comme je fais n'est pas prudent du tout! Je ne sais toujours pas pourquoi. Il prétend que les gens qui travaillent aux champs, une fois leur journée terminée, boivent comme des trous et deviennent agressifs. Mais je ne marche pas la nuit...
Néanmoins, ici comme ailleurs, avec ou sans sourire, dans le plus petit des étals, dès qu'il y a des touristes en vue, et c'est le cas dans le "Triangle d'Or" monté en épingle pour les touristes, les prix sont multipliés par 4 au moins. Exemple: un oeuf au plat et deux cuillères de riz, portion usuelle pour mon petit dej. ici en Thailande, prix normal 10 baht; prix touriste 50 baht (1€= au mieux 38 baht) ce n'est pas bien sûr le montant qui fait la différence, c'est la façon, la mentalité....

27.02 je rentre à Chiang Rai et je dois faire les plans pour la suite. J'ai mangé une pizza, sans saveur mais alléchante. Je suis tombée dedans comme dans de la glue!

28.02 Nan-Phrae. 240 km, 6 h de conduite! et 2 de plus pour 140 km jusqu'à Phrae. Je suis rendue à Phrae et j'ai besoin exercice!

29.02 relaxed Phrae: Petite ville sans tambour ni trompettes, fortifiée ou qui fut fortifiée et entourée de douves, comme souvent ici en Thailande. J'ai pu faire qq achats, modestes, envoyer par la poste, faire une lessive, de la couture, des visites. Joli programme, à pieds, la ville n'est pas trop grande, il s'en faut. Malheureusement, les maisons bourgeoises en teck sont en mauvais état, les pièces "authentiques" sont assez misérables, et parfois les maisons historiques sont à l'abandon....ils ont du mal pour le peuple; pour le patrimoine historique, ç'est encore plus dur...! mais la vénération de la personne royale ne subit aucun relâchement.
J'y ai rencontré une hotesse acceuillante, Paola, dans une maison bois dégentée et impossible á photographier tant la végétation était imbriquée à la maison!
La ville se parcourait à pieds, de petite dimension et hors horde de touristes.

1er mars
J'ai quitté la ville pour visiter le nord du plateau Est de Thaïlande, plutôt chaud, sec.
Plateau à bosses, progression lente mais jolies routes et paysages forestiers
Maïs, canne, teck, banane, palmiers de coco. Petits jardins de cultures vivrières aussi.
Quel délice une fois arrivée à Khon Kaen. Pourquoi? Une sensation de retrouver une vie normale. Le touriste n'est plus LA cible, les gens sont normaux, sourient plutôt que de faire le museau; il y a des homeless, noirs comme des charbonniers, la vie n'est pas simple au quotidien pour la plupart des gens. Toutes les maisons qui ont une façade sur rue se transforment en restaurant de rue le soir, sur des km. Chacun sa recette, ses clients. Je n'arrive pas à dépasser les odeurs ou les frigos. Je ne peux pas manger ce qui est à l'étal. Je me rabats sur les 7/11. J'achète du pré-emballé, et je m'en contente, plus des fruits car j'ai un frigo et je peux conserver un peu, ils font office de petit dej., car même les oeufs je m'en suis lassée.

2. 03: je ne fais rien, je cherche des repaires pour la suite: quelle frontière, comment y arriver etc.
Finalement les avions vont me permettre un mouvement rapide sur une zone déjà parcourue et sans trop de fatigue.