26.03 : Arrivée à Hpa-an de bonne heure, l'hôtel m'avait été recommandé et je n'ai pas passé de temps à chercher. Excellente journée. J'ai loué un scooter, et allons donc! Chaque fois que je prends qqch. je prends un souvenir corporel avec. Cette fois ci, j'ai failli tomber dans un lac entourant un monastère , rien moins. Avec le scooter! Heureusement, il y avait un banc en ciment, que j'ai renversé et j'ai pu activer le frein.... J'étais arrêtée convenablement et j'ai touché l'accélérateur...la moto est tombée sur ma jambe droite. Tjs la même. Un gros bleu et du sang liquide....c'est bon! Mieux que tomber dans cette eau verte, qui n'est pas sale, juste des sédiments calcaires qui donnent cette couleur ... soit disant.
C'était une journée découverte et j'ai été chanceuse comme souvent. Première "caves" : je pensais surtout à des "aven" et des formations souterraines. En fait, ce sont des blocs calcaires, des chaos ou non et érodés par le vent. Ils sont assez impressionnants et le grottes ne sont pas forcément au niveau du sol, mais en altitude. Les escarpements rocheux eux se trouvent en milieu fluvial plat, sablonneux et même plus fin, des argiles.
Ces sites rocheux ont presque tous donné lieu à des implantations de sanctuaires bouddhiques, des monastères et les mois de mars/avril sont des mois précieux sur le plan des calendriers lunaires bouddhiques, d'où beaucoup de pèlerins, pas trop comme nous l'entendons,avec du recueillement, mais plutôt festif et décontracté. En revanche, il faut escalader et marcher pieds nus dans les galeries souterraines...où les mastiqueurs de bétel crachent tant et plus leur jus rouge-sang.
Je n'ai pas souffert de la chaleur grâce à la brise procurée par la moto.... La campagne était belle et tranquille. Seule, la carte locale n'était pas à l'échelle, tout le reste était parfait. Je suis allée dans un village de Kayin, tous végétariens, les hommes ont les cheveux longs maintenus en chignon sur le haut du crâne, animistes. Il y a toutefois des mélanges qui s'apparentent au bouddhisme: ils ont un sage qui leur donne un enseignement et ils le vénèrent. Ils n'est pas un shamman. Le village est entièrement en bois et feuillage, 50 personnes y vivent encore. Les hommes et les jeunes garçons partent faire " les esclaves" en Thailande....Une petite jeune fille m'avait amenée là, sans lui demander, et sur son scooter. Pour sûr je me serais perdue toute seule. J'étais ravie d'être avec elle, c'était son day off d'une semaine passée à son job à plein temps..avec des handicapés agés, 22 ans et elle parlait bien l'anglais. Elle vivait son day off chez son père qui ne parle pas le Burmese et est bouddhiste. On trouve tous les dosages possibles. Pour sûr, les idiomes locaux reculent, les jeunes le comprennent sans le parler, les anciens ( 45 ans) comprennent en peu le birman mais ne le parlent pas....
Tous les gens que je vois on voté en novembre 2015 pour Aung San Sun ky...
Pourquoi pas?
J'ai fait un peu d'exercice le 27 mars en grimpant, de bonne heure, le cailloux en face de l'hôtel où je crèche, Hpa-an. Mais j'ai eu le vertige avant d'arriver en haut, à quelques 15 ou 20m de la dernière Stuppa! En revanche, j'ai complété l'exercice par la cueillette des petits pois et le tri des cacahuètes! Ce sont les femmes qui s'en occupent, et ce n'est pas de tout repos! Je ne suis pas arrivée à faire sauter les pelures hors du panier comme elles...je me suis contentée de recueillir les graines éjectées par inadvertance par ces professionnelles... 4 heures sans arrêt, je peux dire que c'est fatiguant et je les ai laissées continuant. Mais j'ai passé un bon moment, en méditation, en entendant leur bavardage incessant qui me parvenait comme un gazouillis accompagné par celui des enfants autour.
J'ai continué ma route vers Bago. Il y a longtemps, ce fut une capitale....j'y ai fait halte pour la nuit. Dans un " love hotel". On y passe une heure ou plus si affinités ou la nuit. Rien à dire, ma chambre avait la clim et une entrée directe comme un motel, en retrait de la grand route.
Comme je suis arrivée à la nuit tombée, je me suis laissée diriger par un "organisateur", je vais appeler ça comme ça. C'est un "sachant", il devine où diriger les personnes qui descendent du bus. J'ai plusieurs fois utilisé leurs services, sans problème. Il me dit les conditions de l'hôtel et si ok, me trouve la moto-taxi. Ces gens ne sont pas compliqués, je ne sais pas comment ils sont rémunérés. Ils ne demandent rien et n'acceptent rien. La moto-taxi peut être revient avec une com. de l'hôtel? Les prix sont ceux du marché...
J'ai essayé le wifi, ça semble marcher pour les photos et finalement ça n'enregistre pas les légendes, les photos sont uploadées en vrac... J'ai pris mon temps pour partir sur Yangon et tant mieux. Pas besoin d'aller à la gare routière, les bus passent devant l'allée de l'hôtel; le gars à qui je demande d'arrêter une moto taxi pour aller à la gare, hèle le bus qui pass et hop, en voiture Simone! Tout est convenu, le prix, le siège et gracieusement. Juste pour être agréable! C'est un bus qui s'arrête partout, ouvert partout et le chauffeur fait la course avec un autre jusqu'à Yangon. Des fous! Ils ne savent pas ce qu'est un passage clouté, une priorité à droite, rester sur sa file etc...on attrape des crampes d'estomac, j'étais assise devant..nous n'avons tué ou accroché personne durant le voyage, mais c'était éprouvant.
31.03 Yangon, je n'ai pas pensé à tout et j'ai sélectionné un hotel downtown, de bonne qualité. Prix absorbable, mais la chambre sans fenêtre, non. Je suis descendue de catégorie, mais j'avais une fenêtre et air-con! En revanche. downtown, l'horreur des night market, odeurs, slums pas loin aussi, les égouts bouchés, l'électricité coupée pendant la journée, chacun a son groupe électrogène qui font un bruit d'enfer.. Les transports en communs sont presque innexistants et les rares sont bondés. Restent les taxis! Les gares routières sont très loin du centre ville, plus d'une heure pour les atteindre sans trafic jam!
J'ai donc marché un peu le premier jour, mais je me suis rendue compte que j'avais l'estomac au bord des lèvres. Les gens sont gentils, les gosses des resto aussi, mais finalement, j'ai renoncé à manger dans la rue, sauf exception. Le lendemain, j'ai fait mes salades de fruits et le soir de légumes et je me sens bien mieux! Pourvu que ça dure. La chaleur et les odeurs ajoutent au déséquilibre je crois et je dois ne pas m'écarter de règles simples et faire des priorités. Ce n'est pas la faim qui me pousse, mais j'ai envie de goûter, parfois, pas très souvent.
J'ai pris des taxis pour aller sur plusieurs sites et je suis rentrée à pieds car j'ai pu profiter des lacs, des centres commerciaux avec des cafés genre Starbuck, un peu de "luxe" est agréable parfois. Ces prestations ne se trouvaient pas, jusqu'à présent dans les villes que j'ai traversées.
Je n'ai pas trouvé bcp de charme à Yangon, mais partout des gens aimables et aidants.
02.04 Pathein et Chaung Tha. Il m'a fallu rejoindre une des gares routières à 7h30 et il y avait déjà du traffic! et après, 4h de route pour environ 150 km dont plus d'une heure pour sortir de la ville.
J'ai bien aimé Pathein et j'y suis restée deux nuits dans deux hôtels différents. Tout se parcourt à pieds: j'ai flané, à gauche et à droite, je pensais aquareller et finalement non! Je suis allée voir des ateliers de fabrication d'ombrelles et j'ai trouvé bcp d'édifices religieux avec leurs écoles attenantes:temples bouddhistes, les plus nombreux et de loin; suivis par les mosquées ,les musulmans qui ont des traits proches de certains indiens et la peau très cuivrée, et les chrétiens, loin derrière mais avec des édifices importants, des protestants surtout. Les bords de fleuves sont des dépotoirs immondes et cependant c'est aussi plaisant d'y flaner. Ça grouille de taxi-vélos, taxi-motos, de charrettes, de colis de camions tout ce qui peut avoir des roues pour transporter. Je suis seule touriste. Les gens me hèlent, m'interpellent en criant. Bien que ce soit amical, je dois faire un effort pour l'accepter car je n'ai pas l'habitude. Si je souris ou dis bonjour ils sont ravis. Dire bonjour en birman est assez facile, c'est proche de Mandela en Afrique du Sud, "minde la baa", mais parfois le temps que j'aligne les syllabes est plus long que prévu, alors ils finissent pour moi .. et ils rient.
En atteignant le golfe du Bengale, je pense au Bangladesh qui n'est pas loin, à la saison des pluies qui n'est plus très loin et aux inondations fatales récurentes. Je ne sais pas si c'est pareil ici en Myanmar. A la campagne toutes les maisons sont sur pilotis, les anciennes. Mais il y a des constructions plus récentes qui n'en ont pas....
Chaung Tha est une station balnéaire de la classe moyenne de Yangon. C'est très simple et sans artifice. En premiere ligne, des hôtels bas, en bordure de plage au sable très fin qui colle. Puis une route, en cours de construction, en béton à ce que je vois. Le chantier est sur plusieurs km, à la main....
En deuxième ligne, la" ville" de Chaung Tha. C'est le village. Très rudimentaire et misérable où habitent les gens qui travaillent dans les hôtels....
C'est un peu triste t très poussiéreux avec ou sans travaux je crois car outre les motos il y a une bonne brise, Ui serait la bienvenue si elle n'était chargée en particules. Néanmoins, la plage est praticable grâce à la brise. La mer est comme l'océan, avec de vraies vagues et l'eau très salée.