Les km passent, les paysages restent similaires. Excepté l'Ural, il y a peu de mouvements de sols: c'est plat, et poussiéreux. Poussière noire partout. Le vent, la circulation urbaine contribuent pour bcp. Je ne crois pas que les mines de charbon soient toujours en activité et contribuent à la poussière.
En bref, l'air est poussiéreux et les gouttes pour les yeux sont indispensables en ville et à la campagne, pour moi au moins.
Yekaterinburg est toujours en Ural. La ville est loin d'être plate mais on dirait plutôt que la ville est plissée comme un synclinal, ondulée comme une tôle. Les rues sont comme ça en longueur et largeur. Elle est traversée par la rivière Ilet, très modeste, mais qui a été le point de départ de la colonisation de la région, toujours selon les directives de Pierre le Grand dit on, dans le but d'approvisionner l'Ouest de la Russie et ses grandes réalisations au début du 18° s. Ce sont des villes qui ont plus ou moins 300 ans jusqu'en Ural et Tobolsk, avant-poste en Sibérie.
La ville est jolie, et s'étale parallèle à la rivière: depuis l'église sous laquelle la famille impériale a été assassinée, on a une bonne vue, en escalier de la ville.
J'avais l'hôtel face à la gare de trains et de bus, genre soviétique, grand, impersonnel, mais très bien tenu, moderne et très bon marché ce qui ne gâche rien. Un peu excentré toutefois. Donc j'ai arpenté la ville nord-sud, plus d'une fois par jour....ça ne fait pas de mal.
L'Histoire a fait de Yekaterinburg la ville où le dernier Tzar et sa famille ont été exécutés; la ville d'où Boris Yeltsin a émergé politiquement jusqu'à devenir le 1r Président de la Fédération russe entre autres sûrement.
En dehors de cela, peu de monuments historiques. Mais la ville est dotée d'un grand musée géologique, malheureusement tt en russe. On est en Ural, région ô combien riche en toute sorte de gemmes et minerais. Il y a aussi un institut de géologie fameux.
Je suis allée un peu en campagne tout autour et j'ai eu la chance de rencontrer Elena.
Ce jour là a été fameux! Nous nous dirigions vers Nevyansk pour la tour éponyme, qui penche...et pour la fonderie Demidov...nous avons cela et plus: l'hospitalité de Elena, Dmitri son ami et Galina. Dmitri est diplômé en histoire russe et travaille en tant que pâtissier dans un "café", Elena est étudiante en architecture, sa grand mère Galina habite un village plus loin, à un jet de voiture...dans une nature épanouie et du beau temps.
Après une visite circonstanciée de la tour qui penche depuis sa construction au début du 18° s., dans l'usine Démidov qui couvre plusieurs ha, la terre n'est pas chère ici, Dmitri nous a amené dans ses endroits préférés, les points les plus hauts pour une vue d'ensemble et les points les plus bas, le long de la rivière... Puis Elena a concocté une invitation à déjeuner chez sa grand mère, à Byngi, village où se sont retrouvés, dans le temps, les Old Believers, genre local d'intégristes orthodoxes. Nous avons fait qq courses avant de nous présenter chez elle..accueil inoubliable, 62 ans, bavarde comme pas une, et en russe, bien sûr....
Le matin même elle avait fait la cueillette de champignons qu'elle a préparés avec des p.d.t : un régal! Plus tout le reste, savoir ce que produit leur minuscule jardin! Et la cueillette de baies en forêt, sport national russe! Si délicieux et surtout si spontané. J'ai adoré cette journée qui s'est poursuivie par une mise en disponibilité des bons services de nos hôtes qui avaient leur emploi du temps avant notre arrivée....J'en ai profité pour faire des photos, bien sûr et pour marcher, et 2 h après, Dmitri et Elena nous ont repris en charge afin d'aller à Kumara et nous reconduire ensuite à la gare de Nyviansk
Quelques heures de bus pour revenir a Yekaterinburg mais quelle journée! Fatiguée mais ravie!
Le jour suivant, objectif, 5 h de bus pour voir un village de maisons bois. Personnellement, j'en ai vu plusieurs, mais Tommy non et cela me paraît important à voir pour se faire une idée de la vie russe...De plus, perspective éventuelle de voir une maison où avait séjourné Tchaikovsky durant son enfance; son père était partie prenante dans l'industrie locale en son temps..
Nous avons la chance, le temps nous sourit et nous passons entre les averses...un employé de banque nous frette un taxi dès que nous sommes arrivés à Alapaevsk et il nous attendra toute la durée de notre visite pour nous ramener à la gare de bus. Le musée de plein air est plutôt limité, en revanche j'ai trouvé un petit musée bien achalandé en arts décoratifs locaux. Un plaisir ces peintures sur bois dans ces intérieurs. Parmi les musées de ce type déjà visités, celui-ci est certainement le plus près de la vie de tous les jours des russes au début du XX°s., donc intéressant aussi. Un jeune homme, Slava, a passé les 3 heures à pratiquer son anglais avec Tommy, ravi de rester tranquille...Salva a 21 ans, professeur d'anglais. Il n'a jamais quitté la Russie, son directeur l'a envoyé vers nous pour savoir ce qui nous amenait là, nous dit il..
De retour à Alapaevsk, le bus sur lequel nous comptions, ne roule pas ce jour là. 2 heures d'attente, mises à profit pour déjeuner dans un café coquet et pour se promener dans la ville sans grand interêt à dire vrai. Mais finalement, ça nous a permis d'éviter les encombrements de Yekaterinburg en arrivant vers 21h et toujours plein jour.
Le bilan local est super satisfaisant, je suis très contente.