2016.11.14 province Jilin, Changchun
J'ai trouvé le moyen de me tromper de ligne de métro pour aller à la bonne gare. Heureusement, je vois large en temps! Il fait -3 ce matin. La campagne que je traverse est plate: des champsde céréales Je pense du riz sans être certaine; c'est irrigué et en ce moment les gens ramassent la paille.
Encore une grande vitesse de train et il est plein et il y fait 22°! On étouffe, j'étouffe plutôt.
Tout est en chantier à Changchun! Pas un immeuble n'y échappe. À commencer par la gare. Un labyrinthe pour en sortir et autour de la gare c'est pareil. Je loge près de la gare, il fait nuit à 16h20 déjà et la température est de -8 avec du vent..mes gants sont dans le sac, ils ont vite fait de geler avant d'avoir trouvé l'hôtel. Pour trouver celui ci, la gageure! Les néons sont tous plus violents les uns que les autres, rouges et jaunes et les travaux qui m'ont fait aller plus loin que nécessaire.
Finalement, je trouve l'hôtel. Parfait. Je pose tout et ressorts pour voir un peu. Mon petit marché de fruits et voir ce que je peux obtenir pour dîner. Tout le monde vend de la nourriture, après il faut se mettre d'accord sur les images, les odeurs, le contenu...
La visite à la résidence du gouvernement fantoche des japonais est très bonne. Le site d'abord, après avoir traversé toutes sortes de chantiers, d'autoroutes urbaines en surplomb, de charrettes à bras et plus, j'arrive sur les lieux. Partie ancienne maison d'un riche marchand favorable à la dynastie mandchoue et partie constructions faites à dessein par les japonais, dont un hara et manège, court de tennis, piscine.... puis les bâtiments "privés" et les bâtiments de gouvernement, des salons surtout. Le clou étant le musée avec l'histoire de l'invasion japonaise en 1931, la colonisation méthodique et brutale. Le ressentiment est très palpable. Les japonais ne reconnaissent toujours pas leurs atrocités.....4 h de visite.
Puis je suis allée dans un temple, le plus grand du nord-est chinois. Malheureusement fermé, mais dans un quartier très animé, grouillant et en chantier aussi...Pas grave. J'ai goûté un genre de cake, comme des madeleines. Raté, ça ressemblait plus à une pâte artificielle, vide de poids et en bouche fondante comme une meringue non cuite....
J'ai poussé mes pas plus loin, vers le jardin botanique: pas de chance, tout en travaux aussi! J'ai donc bu un bon latté dans un café branché, j'avais déjà 12 km depuis le matin, le retour en comporte 6 autres et la nuit tombe vite.
En résumé, les villes galopent autour de quartiers qui se refont. On pourrait dire que les besoins font qu'il est urgent de bâtir des logements, les axes sont tracés depuis longtemps: pas de labyrinthes à l'ancienne. Il faut parcourir de larges espaces, dimensionnés pour la voiture, inintéressants sur le plan des paysages. Au milieu, les usines, les hautes cheminées, l'urbanisation ne date pas d'hier et elle est galopante. Je décide que cette journée sera suffisante à Changchun en gardant en tête l'occupation de la région et le génocide à l'arme chimique des populations locales par les japonais, plus les recherches et essais médicaux sur prisonniers.
De retour à mon "domicile" je vais acheter mon billet de train pour le lendemain et fais ma réservation d'hôtel pour Yangi.
Résa via une chaîne d'hotels Home Inn dont XiaoLin m'a parlé et je suis devenue membre...le prix d'une nuit tourne autour de 15/20 € et il y en a beaucoup, partout en Chine. C'est confortable et facile pour moi.
2016.11.16 Yanji. Région autonome, minorités Coréennes. Ils sont Chinois d'origine Corée. Parlent leur langue. Ont une Université privée catho: YUST, Créée en partenariat avec la Corée du Sud. Président Sud Coréen, administrateurs Chinois. Fonds privés.
Il se trouve qu'il n'y a rien de spécialement attractif dans cette "petite ville" aux confins de la Chine du nord-est, contiguë à la Corée , si ce n'est sa population. J'ai donc cherché quoi faire et pensais aller dans un café ou resto populaire en ville, y lire ou écrire. J'ai choisi et je suis partie guidée par le GPS. C'est à 5 km de l'hôtel où je suis. De fil en aiguille, je me suis promenée le long de la rivière prise par la glace, par ci, par là et il était 13h lorsque j'ai atteint mon but, hors de la ville, sur un promontoire. Il s'agit de cette Université et de sa cafeteria.... Je suis donc entrée car je devais me soulager du petit dej. et j'avais envie de voir la cafete.
Finalement, j'ai fait comme tout le monde, j'ai pris un plateau et j'ai choisi parmi plusieurs groupes de cuisinières, celle dont les produits me plaisaient le mieux. Finalement, l'équipement est public ainsi que la vaisselle, la salle à manger etc et il y a plusieurs offres des personnes différentes qui viennent là. J'ai trouvé ça intéressant et plus motivant qu'un seul fournisseur faisant nombre de plats qui ont tous le même air et même goût...
C'est là que j'ai rencontré des étudiants curieux de me trouver là et aussi la personne en charge des communications de l'université qui ne savait pas qu'il avait une étudiante de mon age et française de surcroît. L'affaire a bien duré 2 h, le temps de déjeuner, de me présenter aux étudiants, à ses collègues et aux locaux! Super. C'était un Coréen qui parlait parfaitement anglais avec des élèves chinois d'origine coréenne.
Je n'avais jamais imaginé cette journée de cette façon et ce cut super. Puis je suis retournée dans mes pénates, par un autre chemin avec une quinzaine de km dans les pattes, mon ticket de bus pour le lendemain en poche. Ayant déjeuné par curiosité le midi, je n'avais pas bien faim le soir. Mais en route j'avais fait des provisions de graines, de céréales, de fruits secs, de fruits pour mon petit dej.. Parmi les fruits, des mini kaki de 2 sortes, pas plus gros que des tomates cerises, délicieux les uns rouge tomate, les autres orange.
2016.11.18 et 19 Prochaine étape, "le Lac Céleste", 4 h de bus pour atteindre Erdao Baihé, en traversant les campagnes enneigées, les paysans travaillant dans la neige à nouer des bottes de maïs sur pieds et à les charger sur des charrettes tirées par des tracteurs d'époque... je pense que le bottelage permet de faire sécher sur place et ensuite ça sert de couverture sur d'autres champs ou de fourrage aussi. Quelques vaches à poil épais et dru semblaient apprécier.
Ici, tout est mis en maïs ou presque. Et dans la rue il y a pas mal de vendeurs et des consommateurs d'épis cuits vapeur et brûlants ainsi que de marrons et des patates douces grillées très lentement.
En arrivant à Erdao Baihé, on se croirait dans une station de ski: pas pour la neige mais pour la densité des immeubles neufs, en cours ou en chantier de re-profilage...on est en plein milieu rural mais ici se trouve le plus grand parc naturel chinois, à quelques km. L'idée politique est de faire venir bcp de touristes chinois, toute l'année. J'espère trouver une solution pour aller plus loin dans le parc, voir le fameux lac. C'est ce à quoi je vais m'attacher tout de suite. La nuit est presque là. Apparemment je suis à une 30 taine de km de l'entrée de parc, à faire en taxi puis, à l'intérieur, il y aurait une navette qui fait le tour partiel du parc et on monte et descend à volonté. Puis des taxis amènent au bord du cratère...et le lac est au fond!
J'ai trouvé le taxi qui m'amène à l'entrée du parc. Lorsque j'ai fini, je l'appelle. Il lui faut 30 mn env.. Après l'entrée dans le parc, rien n'est en anglais, je suis un troupeau et je montre mon ticket. C'est suivi par un geste: continuez. Je fais.
La navette nous prend en charge et s'arrête à 18 km. Nous avons grimpé un peu, mais pas 2000 m! Là tout le monde descend et même geste, continuez. Je suis toujours. En fait, il y a 3 "attractions" la navette nous dépose sur le parking, à nous d'aller sur l'attraction. Lorsque on a terminé, on revient seul ou en groupe et on prend la première navette qui se présente; elle va nous déposer devant le sentier de la n°2 etc. J'apprends aussi que pour le lac, c'est pas possible. Les conditions météo ne permettent pas l'accès. Il neige mêlé à la pluie, il fait autour de zéro, rien de bien grave me semble-t-il. Etonnant.
J'ai donc eu vite fait de voir les "spots". A 14 h j'avais tout terminé, j'ai donc appelé mon taxi, et en attendant, pour ne pas rester inactive, j'étais un peu frustrée de ne pas avoir marché, je suis allée en direction du taxi en me repérant sur le timing sauf que arrivée à peu près au timing, je n'ai pas vu le taxi...j'ai donc regardé le GPS, je n'étais pas sur la bonne route, mais sur la parallèle ...je ne risquais pas de voir arriver mon chauffeur. J'ai continué ma marche jusqu'à la rencontre des 2 routes, une heure était déjà écoulée lorsque je suis arrivée à la jonction. Le froid aidant la batterie de mon portable avait déclaré forfait. Dans l'heure qui suivait la nuit était là: 16h20! J'ai donc commencé à faire du stop, sans succès et sans voiture non plus..et zoro est arrivé en la forme d'une voiture de police.
Banco, ils s'arrêtent, me font monter. Des jeunes, au fou rire facile, qui me demandent où sont mes collègues, où je crêche etc et nous nous en sortons ainsi, ils m'ont ramenée à l'hôtel! Je pense qu'ils vont s'en souvenir, ils voulaient chacun une photo avec moi! Tout s'est bien terminé. Ils sont rentrés à l'hôtel avec moi, les hôtesses ont peut être dit que j'avais raté mon taxi, je ne sais pas et je n'avais aucun moyen d'expliquer ce qui s'était passé! Ils étaient 3 et riaient comme des baleines!
Ce soir j'ai voulu aller au resto., une autre paire de manches: que du pot au feu, avec une viande rose artificiel, des saucisses de caoutchouc, et je ne sais quoi. Je ne me suis pas sentie bien, j'ai traversé la rue et j'ai eu des légumes émincés qui baignaient dans une eau de lessive en compagnie de morceaux d'oeuf poché et d'un genre de pâtes rondes. Le tout sans saveur aucune.
Les aléas...