-
27 Mars: départ de Bordeaux. Changement à Bayonne et attente de prés de
2 h. Ca me donne le temps de voir Bayonne prés du pont St Esprit en attendant la connexion vers Cambo. Et de là, le bus a St Jean Pied de Port. Je pensais retrouver un village familier. Que nenni. Parfaitement étranger, plein de pèlerins. La ville est très jolie avec ses murailles d'enceinte. Il est relativement tôt, l'auberge est fermée et Natty et Gerardo dehors, mais pas à la gare...
Je vais me chercher un crédential et reçois un programme du camino et je commence à trouver cette faune des pèlerins que je ne connais pas. Puis je trouve mes Colombiens et je suis ravie. Ils ont l'air en pleine forme et prêts pour le chemin. Sauf que ils ont 8.5 kg sur le dos et n'ont pas l'intention de laisser quoi que ce soit à St jean pour le retour....Nous déjeunons au resto qu'ils ont eu l'occasion de tester hier et dont ils sont contents puis l'hotel étant ouvert , nous y allons déposer mon sac. Il pleut sur Dt Jean. Gérardo est fatigué et nous le laissons pour aller faire un petit tour avec Natty. Découvrir les gâteaux basques , le chocolat chaud local etc. Puis nous nous couchons tôt.
- 28 Mars: départ
à 7 heure avec un bon petit déjeuner. La route va être longue et très longue pour tous. Nous partons avec entrain. Gerardo pense que nous devons suivre quelque marcheur au risque de nous perdre....
- 29 Mars: on ne suit plus personne aujourd'hui. En dépit de plusieurs suggestions faites à Gerardo, celui ci a DECIDE de marcher. Il fait l'étape jusqu'à Zubiri ou je les attends. Je les avais distancés afin qu'ils puissent parler entre eux et décider entre eux. Ils arrivent exténués. L'auberge est sympa. Ils ont deux lits normaux sans voisins au dessus. Nous allons diner en ville et Gérardo semble récupérer assez bien.
- 30 Mars: Lever
a 6h pour faire un tour au petit dej. que prépare l'auberge privée. Le linge est propre, tout semble aller bien. Gérard charge son sac et sort......vers la gare de bus! Bon. Natty est décontenancée, peut être est il à la gare de bus, peut être part-t-il sur le chemin pendant que nous le cherchons a Zubiri, sans succés...
Durant la matinée, Natty reçoit l'info par des marcheurs que Gerardo a pris le bus le matin même. Le soir nous sommes a Pampelune. Nous questionons les Auberges en réseau, personne n'a Gerardo comme client. Nous allons à la gare routière, personne. Il est 20h et les messages internet commencent a arriver sur le tel. de Natty. De Bogota. Gerardo est a Madrid et il prend l'avion le lendemain matin pour Bogota. Tout va bien.
L'auberge est tenue par Cesar, a la japonaise, dans des box. Super sympa, propre, et petit dej. à volonté.
A l'auberge chacun prend des nouvelles du mari....
- 31 mars: Pampelune a Puente la Reina. 25 km...en passant par le col de l'Alto du Pardon. La montée est un peu rude, nous y arrivons quand même. L'arrivée a Puente est laborieuse, l'auberge ne fait pas a manger, nous allons prendre notre premiere bière locale et nous ne pensons qu'a nous reposer. La nuit va être longue au motif que les ronfleurs sont vaillants....
- 1 avril : Puente la Reina à Estella. A Estella, je tente un autre type d'hébergement: hotel modeste. Cette fois, c'est Natty qui ronfle et quand elle s'arrête, ce sont les jeunes dans la rue.... La ville est belle, de part et d'autre du rio. Finalement après être allée chercher Natty à l'entrée du village, nous avons pris les repas dans l'hotel. La cuisinière nous a donné 4 oeufs bouillis pour le picnic des jours suivants. Super sympa, elle n'a pas voulu être payée.
- 2 avril: Estella a Los Arcos. L'étape n'est pas très longue, mais suffisante pour Natty. J'y arrive
vers 14 h et je trouve le petit groupe d'aquarellistes attablé devant une bière.
Je pars réserver la nuit a l'auberge et reviens pour une bière bienvenue. Le temps passe et
2 h après arrive Natty. Je commande 2 bières....et voila le début de la fin.. Apres l'installation a l'auberge, j'ai faim, rien d'ouvert ou seulement des tapas et il est 18h et plus. Je suis prise d'une malaise horrible, soudain avec une envie de vomir irrépressible mais je n'ai pas grand chose a vomir et je ne peux pas bouger. Natty achete du Doliprane, j'en prends 1 et je rentre a l'auberge pour me coucher sans demander mon compte. La nuit est bonne et reposante. Le lendemain, je suis fraiche comme un gardon.
- 3 Avril: Los Arcos a Logrono. Les espagnoles aquarellistes étaient déjà rendues a Sansol depuis la veille. Nous partons
a 6h et j'arrive à Sansol quand les filles partent. J'y attends Natty qui se présente tardivement et aujourd'hui l'étape est longue.. A la sortie du village, nous trouvons partie des aquarellistes. Nanda a une douleur au genou tenace et a été évacuée a Logrono.
- 4 Avril: je marche seule aujourd'hui: Natty reste avec Nanda a Logrono. Elles prendront le bus dans le début PM.
En sortant de l'auberge ,
a 7 h, suis arrivée
a 13h40. Bonne étape de plus de 30km. A la sortie de la ville, j'ai rencontre Théophile, 83 ans. Nous avons fait quelques km ensemble, m'a donné des tuyaux pour aller mieux, plus vite...puis j'ai continué mon chemin. Un peu monotone parfois sous un ciel couvert et venté. Bon pour marcher. Le mal des orteils me fait souffrir parfois et c'est décourageant.
Puis un gars de Perpignan, Daniel, m'a rattrapée et j'ai bien fait 8km avec lui. Le temps passe sans se rendre compte et les km aussi...mais j'ai du mal à parler en marchant. Bref les 31 km se sont déroulés sans encombres. Je suis presque arrivée avant les filles ! L'auberge est des plus rustiques bien que dans un local neuf: dortoir de 92 lits! La cuisine minuscule nous a permis de faire une petite popote. Et la nuit a été tranquille: au lit a 20.30, avant les ronfleurs!
- 5 Avril: apres une bonne nuit a Najera, douche froide et pieds geles pour aller dormir, mais bon dinner ave Nanda et Natty. J'avais acheté une soupe de citrouille et Nanda aussi, ainsi nous l'avons partagée. Peu a peu les pèlerins changent: la semaine de Pâques se termine pour les Espanols et les rangs s'éclaircissent.
Tant mieux, ils sont extravertis mais aussi très bruyants.
Natty se trouve en forme pour faire 5 km et plus si affinités et pour déjeuner a Azofra, puisque nous partons le matin le ventre vide.
Le démarrage est dur et la montée immédiate. Ca me casse les pattes aussitôt. Mais peu à peu, je monte. Une heure après je suis à Azofra. Nanda y est aussi: sa tendinite au genoux est supportable mais elle pense ne pas aller plus loin. après petit déjeuner, nous la laissons, elle dessine, je prends des photos du nid de cigognes qui viennent tous les ans. L'an dernier, les habitants ont dû déposer le nid , 500 kg, qui menaçait d'endommager le clocher de l'église. Les cigognes sont revenues et le nid ré déborde....
200 habitants dans le village, à peine. Peu d'emplois dans ce lieu agricole. Les jeunes partent à Logrono ou plus loin.
Les champs sont du blé et du blé ou de la vigne. Vigne très basse et sans support. Quelques petits jardins et arbres fruitiers. La route est assez facile et longue.
Nous traversons le village de Ciruena, au bord de l'abandon; en revanche, mystère de financements faciles, un très important programme immobilier autour d'un golf. Ca ressemble à un éléphant dans un magasin de vaisselle....
Dépassé rapidement pour arriver a Santo Domingo. Une seule auberge. Dans un monastère réhabilité, très bien tenu, neuf, propre. Il est
13 h, c'est dimanche de Paques , peude magasins ouverts mais je trouve une épicerie pour le repas de midi et pour ce soir avec Natty. La cuisine est bien dimensionnée.
Natty arrive épuisée, Nanda s'est arrêtée a Ciruena pour la nuit.
Il fait très frais, le vent y est pour beaucoup et je regrette un peu de ne pas avoir marché jusqu'a Grañon, à 7 km plus loin.
Néanmoins, je suis arrivée à envoyer par mail les photos de l'Iphone sur Picassa! Reste à les ordonner et mettre les légendes. Tout s'arrange donc au moins partiellement.
- 6 Avril: departde St Domingo avec Julian, 65 ans Burgos. Avons marché bon rythme jusqu'a ce que le Morton me prenne a nouveau. Natty doit arriver en bus a mi-chemin et cependant je ne l'ai pas trouvée, elle m'attend a Belorano ou nous trouvons Janis de Barcelone. Ses filles ont pris sa place au travail et lui ont offert du temps pour faire le Camino!
Nous faisons un bout de chemin et Natty est Ok pour marcher un peu, 4 km, qui vont se convertir en 8...
Arrivées à Tosantos, l'auberge paroissiale nous accueille. Tout baigne sauf qu'arrive un couple français, dont j'ai encore honte. Il commence à occuper l'espace sonore, puis spatial. Ils parlent tous les idiomes, arrivent de Norvege....etc. Très rapidement nous décidons de passer notre chemin jusqu'à 2 villages plus loin. Il fait beau, Natty est en forme et nous voila sur le chemin pour qq km encore, Espinosa del Camino sera notre prochaine halte.
Nous y rencontrons Tami ( Tamara San Francisco) et nous sommes 4 pèlerines avec Janis qui arrive un peu plus tard. Nous y déjeunons. C'est un peu l'arnaque alimentaire. Pas de commerce, il faut prendre ce qu'il y a.
La nuit y est bonne et la chambre bien chauffée car il fait froid dehors et le vent souffle. Mais nous avons un poêle a bois que le tenancier a chargé pour nous....
- 7 Avril: départ a 8.30 après un petit dej. frugal. Nous attaquons une montée où Natty excelle puis chacune reprend son rythme. Les paysages sont plus monotones qu'en Navarre à mon point de vue. Arrivée a 11.45 a San Juan Ortega. La rénovation du couvent est en cours, les photos ne sont pas très faciles à prendre. C'est très monumental. J'ai fait un long parcours seule, notamment le long d'un site où un charnier de 60 personne à été mis à jour lors des travaux de mise en valeur du Chemin de St Jacques. Le charnier date des premiers jours de la guerre civile en 1936. Il semble que 300 personnes aient été fusillées là. Ce n'est pas la premiere fois que je vois des plaques commémoratives, souvent très simples et émouvantes. J'ai pleuré sur un bout du chemin puis j'ai rencontré une italienne, aperçue à Tosantos hier. Nous sommes arrivées ensemble à San juan de Ortega, Maria Pie. Aprés avoir pris un café cortado, une barre de céréales je suis repartie. Tami m'a dit qu'elle est loin derrière. Nous avons RV à Agés.
Objectif du jour pour Natty, marcher qq 20 km et + si affinités.
Me voici à Ages et j ´attends au soleil. La voila qui arrive. Il est 15h déjà. Que veut elle faire? Nous cassons une petite croûte, des lentilles, demi-portion et je reste à nouveau un peu déçue par l'attitude des hôteliers: pas trop charmants, trop obséquieux et àq fond la pédale sur les prix. Comment je le sais? Lorsque l'on s'écarte du chemin, les prix sont locaux et au moins un tiers moins chers....c'est un peu déroutant et dérangeant pour moi.
En fait, comme je marche souvent seule, j'ai bien le temps de méditer...et de m'insérer dans cette mouvance jacobine. A tel point que par exemple, je suis fatiguée des gens trop bavards, des regroupements importants comme dans les auberges municipales ou paroissiales. Je suis plus attirée par des petits coins tranquilles.
Après ce déjeuner léger, il est
4h30 lorsque nous reprenons la route. Nous avons décidé de repartir car il n'´y a pas d'alimentation ici, les gens sont peu aimables à mon point de vue et Natty après
2 h de halte est ok. Il nous reste environ 2 ou 3 km de plus à faire pour trouver une auberge et il fait bon mais nous nous sommes refroidies...
Natty est à fond dans son Iphone. C'est plutôt agaçant. Que faire? Elle met une heure et plus pour arriver...et je pense lui proposer un débriefing, savoir ce qu'on fait et comment. Car attendre n'est pas une solution et il faut bien tenir une feuille de route...il me semble. Elle passe son temps avec Whatsapp et la Colombie, met deux fois plus de temps pour arriver, mange un peu partout, porte son sac toute la journée et arrive sur les rotules.
Nous en parlons, nous allons voir comment ce sera demain. Elle est d'accord qu'elle devrait couper son portable mais ne le fait pas....
A Atapuerca, nous retrouvons Tami et nous convenons de partager notre diner le soir, tôt car elle est morte de faim.
A 5 h, l'alimentation ouvre et nous achetons spaghettis, fromage, olives et fruits pour le repas . Tout va bien. Il fait bien froid, de la gelée le matin sur la rosée ( rocio). Je vais me coucher tôt ce soir. Demain objectif Burgos.
- 9 Avril : étape de Burgos à Hontanas ou Castroferiz. 30 ou 40 km
Départ
a 7h de l'auberge. Je trouve la Castille bien monotone pour marcher: champs de blé ou d'orge à perte de vue.j'avance bien et dans les temps du guide. Les pieds me font souffrir de temps en temps. Dommage car à part ça, ça va bien. Nous sommes peu nombreux sur le chemin je trouve. Je fais de courts arrêts 10 mn environ et j'arrive a Hontanas avec un peu de pluie. Je fais un déjeuner copieux: bon potage aux asperges et des lentilles. Une fois restaurée, arrêt d'une heure, je repars avec des jeunes, Rachel et Gabriel Melbourne et Milan et nous sommes tous les 3, sous la pluie et heureux.
Je m'offre un hotel, pour 25 euros. El Manzano, en arrivant a Castroferiz, super, adieu les ronfleurs.
A voir comment sera Natty demain. Nous sommes au même village et
a 20 h, elle n'a pas répondu à mon message.